.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château Castéra

Catégorie de l'appellation
Classement Cru Bourgeois du Médoc
Date du classement 13/09/1932 Cru Bourgeois, 03/03/1966 Cru Grand Bourgeois, _/_/1978 Non classé, 17/06/2003 Cru Bourgeois Supérieur
Carte Médoc AOC
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Médoc
Commune(s)
  • Saint-Germain-d'Esteuil.

Sol Argile, calcaire
Superficie (ha) 63
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement Cabernet-sauvignon, Merlot, Cabernet franc, Petit verdot
Production (hl)
Dégustation
Type de vin
Température de service
Garde potentielle
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Médoc
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site de la propriété ou du propriétaire
Caractéristiques
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Présentation :
Propriété de 190 hectares située au nord de la commune de Saint-Germain d'Esteuil.
Le vignoble de 63 hectares (65 % Merlot, 25 % Cabernet-sauvignon, 5 % Cabernet franc, 5 % Petit verdot) est disposé sur un sol argilo-calcaire et de graves sur socle calcaire.
Passé de 42 à 63 hectares lors des différents classements.
Castéra signifie château.

Histoire :
Le château Castéra est une ancienne place forte médiévale dont le plus ancien seigneur connu est Amanieu de Lilhan, seigneur du Castéra en 1121.
La seigneurie du Castéra reste dans la famille de Lilhan jusqu'au 13ème siècle avec Olivier de Lilhan, damoiseau.
Au 14ème siècle, la seigneurie de Lilhan passe dans la famille d'Arsac avec le mariage de Guitard d'Arsac, damoiseau et seigneur d'Arsac dès 1322 avec une demoiselle de Lilhan (dont la seigneurie se situe près de Soulac-sur-Mer).
Le 10 juin 1352, le fils aîné issu de ce mariage Amanieu d'Arsac, chevalier et époux d'Isabe (Isabeau?) de Preyssac (membre de la famille de Lesparre) reçoit le fief du Castéra (château Castéra) de Sennebrun IV de Lesparre (?-1362), seigneur de Montignac.
A compter de ce moment, l'histoire de la seigneurie du Castéra va se confondre avec celle de la famille d'Arsac.
En 1355, Edouard de Plantagenêt (1330-1376), fils aîné du roi Édouard III d'Angleterre (1312-1377) plus connu sous le nom de Prince noir, lors du pillage de l'abbaye Saint-Pierre de Lisle à Ordonnac, attaque également la place forte du Castéra et en détruit une partie.
Le seigneur d'Arsac suivant est le fils aîné d''Amanieu d'Arsac : Amanieu II, seigneur d'Arsac, de Lilhan et du Castéra .
La seigneurie du Castéra passe ensuite à Thomas d'Arsac, seigneur d'Arsac, de Lilhan et du Castéra. Celui-ci épouse Catherine de L'Isle, fille de Gaston de l'Isle ( ?-1502), seigneur de Beautiran, de l'Isle et de la Rivière et co-seigneur de Saint-Maubert (la seigneurie du château Latour).
Le successeur de Thomas d'Arsac, dès 1483, est Jean d'Arsac ( ?-1552) époux de Marguerite de Carles ( ?-1580).
Après le décès de Jean d'Arsac, les seigneuries d'Arsac, du Castéra et de Lilhan passent à Gaston d'Arsac ( ?-1572) époux depuis le 28 février 1563 de Louise de La Chassaigne, fille de Geoffroy de La Chassaigne (1491-1565), conseiller du roi et président en la cour du Parlement de Bordeaux.
Marguerite de Carles va se remarier avec Estienne de La Boëtie (1530-1563) vers 1552, conseiller au Parlement de Bordeaux dès 1554 et auteur du Discours de la servitude volontaire (1548).
Louise de La Chassaigne épousera en seconde noces en 1572, après le décès de Gaston d'Arsac, Jean de Fabas, seigneur d'Auros et vicomte de Castets en Dorthe.
L'usufruit des seigneuries du Castéra et du Lilhan (près de Soulac-sur-Mer et envahie par la mer dans la deuxième moitié du 16ème siècle) bénéficiant à Marguerite de Carles, mère de Gaston d'Arsac, jusqu'en 1571.
Le mariage sans descendance de Gaston d'Arsac provoqua le transfert des seigneuries d'Arsac, du Castéra et de Lilhan, à Thomas Eyquem de Montaigne (1537-1597), frère de Michel de Montaigne grâce à son mariage en 1563 avec la sœur de Gaston d'Arsac, Jacquette (1545-1578).
En 1581, Thomas de Montaigne, seigneur de Beauregard et d'Arsac, rend hommage à Charles de Goyon-Matignon, comte de Thorigny et sire de Lesparre pour le Castéra, Lilhan et Loirac.
Le fils aîné de Thomas de Montaigne, Jean, devient seigneur d'Arsac, du Castéra et de Lilhan mais décède rapidement et sans descendance. Les titres de seigneurie sont repris par Pierre-Mathias de Montaigne dès le 10 mars 1602.
Après le décès de Pierre-Mathias de Montaigne, celui-ci n'ayant aucune descendance, les seigneuries du Castéra et de Lilhan sont données en indivis à deux de ses soeurs : Marguerite et Jeanne (1575-?). La seigneurie d'Arsac étant attribuée à l'aînée des trois filles de Thomas de Montaigne : Antoinette Eyquem de Montaigne épouse de Gabriel d'Arrerac, avocat au parlement de Bordeaux et trésorier général de Guyenne.
Marguerite de Montaigne est l'épouse de Pierre de Ségur, seigneur de Montbrun depuis le 3 juin 1593 et Jeanne de Montaigne épouse le 20 mai 1602, Jacques de Ballodes, écuyer et seigneur de Montizeau.
Le 21 janvier 1616, un acte notarié enregistre la vente de blé, de fruits et de vins pour la somme de 380 livres tournois.
Le 28 avril 1625, Etienne de Joly rachète les parts de Marguerite de Montaigne, veuve de Pierre de Ségur, sur les maisons nobles du Castéra de Lilhan, à Gabriel de Ségur, seigneur de Montbrun et de Pitay, représentant sa mère et ses frères, pour la somme de 4215 livres.
Le 28 mai 1625, Jeanne de Montaigne vend à Etienne de Joly ses droits sur les deux seigneuries pour la somme de 7778 livres.
On perd la trace de la seigneurie du Castéra à ce moment, elle passerai de la famille d'Etienne de Joly à une famille Aydie selon Bordeaux et ses vins de 1908.
On retrouve la seigneurie du Castéra au 18ème siècle où elle est la possession de Jean de Constantin de Romefort (1657-1737) conseiller lay au Parlement de Bordeaux à compter de 1681 et seigneur de Monplaisir, qui aurait acheté cette seigneurie du Castéra aux Aydie le 1er février 1698 lors d‘une vente judiciaire.
Suite au décès de Jean de Constantin, son épouse, Marie-Anne de Verthamon ( ?-1772) cède à ses neveux en 1733 les seigneuries du Castéra et de Monplaisir.
Martial-François de Verthamon de Chalucet d'Ambloy (1719-1789), vicomte de Verthamon et marquis de Tercis, époux de Marie-Thérèse de Caupos reçoit la seigneurie du Castéra. La propriété représente alors une superficie de 175 hectares avec un vignoble de 15 hectares.
En 1809, le château Castéra devient la propriété de Jean-Baptiste de Verthamon d'Ambloy (1758-1840) dont le fils Martin Hilaire Marie Henry (dit Maurice) de Verthamon Damblois (1804-1893) héritera.
Le marquis Maurice de Verthamon Damblois fut maire de Saint-Germain-d'Esteuil pendant une trentaine d'années et est considéré comme le créateur du vignoble « moderne ». C'est lui qui entre 1830 et 1860 aurait remembré le domaine et développé la vigne.
En 1850, selon Bordeaux et ses vins de Féret, la production atteint 75 tonneaux pour être porté à 125 tonnneaux en 1874 avant de s'écrouler, suite aux différentes crises du vignoble bordelais, à 25 tonneaux en 1893 année du décès du marquis de Verthamon.
En 1892, Martial Marie Gabriel Déodat de Verthamon (1837-1896), troisième fils du marquis, hérite du domaine.
Suite au décès en 1896 de Déodat de Verthamon, la propriété est dirigée par son épouse la marquise Blanche Chanceaulme de Clarens (1847-1924).
En 1901, Emilien Destanque achète la propriété aux quatre enfants de Déodat de Verthamon. Le domaine possède alors une superficie de 250 hectares.
Emilien Destanque, puis son fils qui lui succèdera à la tête du domaine vont replanter le vignoble et rénover le château.
En 1918, après le décès du fils d'Emilien Destanque, sa veuve vend le domaine à Victoire Célestine Ernestine Lassèverie, née Moussempez, belle-mère d'Henri Gasqueton (famille Capbern-Gasqueton).
La veuve Lassèverie, belle-mère d'Henri Gasqueton (famille Capbern-Gasqueton), est un personnage fort particulier, elle fut propriétaire entre 1918 et 1920 d'une douzaine de domaines du Bordelais tel que château la Tour-Figeac, Cos Labory, Rieussec ou Troplong-Modot. Cet achat fut probablement financé par la banque Compagnie Algérienne.
En 1922, certainement suite à l'impossibilité de rembourser les échéances des emprunts effectués pour l'achat des différents domaines auprès de la Compagnie Algérienne, le domaine est vendu à monsieur J. A. Degonde.
Le 13 septembre 1932, le domaine est retenu dans le premier classement des crus bourgeois dans la catégorie Cru bourgeois.
Après la seconde guerre mondiale, la propriété est dirigée par sa veuve puis passe à son fils qui nommera monsieur Deschodt administrateur du domaine.
Le 3 mars 1966, le château Castéra est retenu dans le premier palmarès des crus bourgeois du Médoc dans la catégorie cru Grand Bourgeois.
En 1973, la société Alexis Lichine rachète le domaine qui possède alors un vignoble de 45 hectares. Le cuvier est rénové et Philippe Grynfeltt est le maître de chai, Patrick Léon, l'oenologue du domaine et René Vannetel l'oenologue conseil.
En 1986, la société Alexis Lichine vend le domaine au groupe allemand Dengros, propriété de Dieter Tondera et Carl E Press.
Ceux-ci nomment Jacques Boissenot comme œnologue conseil et Philippe Grynfeltt comme régisseur du domaine à partir de 1989. Les chais et le vignoble sont rénovés et les vendanges sont alors mécaniques.
Le 17 juin 2003, le domaine intègre le premier classement officiel des crus bourgeois dans la catégorie cru bourgeois supérieur, classement annulé le 28 février 2007 par la cour administrative de Bordeaux à la demande des 77 propriétés non classées.
En 2010, Carl E. Press vend ses parts, la famille Tondera devient la seule propriétaire. Thomas C. Press, le fils de Carl E. Press, prend la direction du domaine et Eric Boissenot est désigné comme oenologue conseil du domaine.
En 2011, les travaux de rénovation du château sont terminés.
En 2017, la superficie du vignoble est de 72 hectares pour 63 hectares auparavant.

Les vins :
Densité moyenne de plantation : 7250 pieds/hectare.
Vendanges manuelles et mécaniques.
Élevage de 12 mois en fût de chêne (33 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Marquis de Castéra.
Autres vins produits : Château Bourbon la Chapelle, Apostrophe et Alexandrin en rouge, Perle rose en rosé.
Dernière modification: 13 Août 2017
Éditeurs: Sylvain Torchet
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