.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château Giscours

Catégorie de l'appellation
Classement Cru Classé du Médoc
Date du classement 18/04/1855 3ème Grand cru Classé du Médoc
Carte Margaux
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Médoc
Commune(s)
  • Labarde.

Sol Calcaire, graves
Superficie (ha) 80
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement Cabernet-sauvignon, Merlot, Cabernet franc, Petit verdot
Production (hl)
Dégustation
Type de vin
Température de service
Garde potentielle
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Margaux
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site de la propriété ou du propriétaire
Caractéristiques
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Présentation :
Ce domaine de 137 hectares est situé sur la commune de Labarde à proximité du château Angludet et du château Cantemerle, à une trentaine de kilomètres de bordeaux. Le domaine s'étend sur Arsac et Cantenac.
Le vignoble de 80 hectares (60 % Cabernet-sauvignon, 32 % Merlot, 5 % Cabernet franc, 3% Petit verdot) est installé sur trois croupes de graves et de sable sur socle calcaire ou argilo-calcaire au nom de Cantelaude (au sud du domaine avec une orientation est-ouest), grand Poujeaut et petit Poujeaut (à l'ouest) dont l'altitude atteint 20 mètres, formées par la rivière appelée Le Cordet.

Histoire :
La première référence existante sur Giscours est la présence en 1330 d'un donjon fortifié.
En 1522, Thomas de Donissan, écuyer, est seigneur de Citran, de Giscours et de Jabastas.
Le 19 novembre 1552, un acte établi la vente de la maison noble de Giscours avec ses dépendances et appartenances en Francs alleu (fief qui était possédé librement par quelqu'un, sans dépendance d'aucun seigneur) pour la somme de 1000 livres par Messire Gabriel Giraud, seigneur de Labastide à Pierre de l'Horme, bourgeois de Bordeaux, dans cet acte il est signalé qu'il existe déjà un vignoble.
En décembre 1588, Pierre Arnoul, baron de Nieul le Virouil et conseiller au Parlement de Bordeaux depuis le 1er janvier 1581, achète le domaine.
Le domaine passe ensuite dans la famille de Royère de Peyraux, je ne sais comment mais en 1738, le seigneur de Giscours est François de Peyraux (ou d'Espeyroux), écuyer et seigneur de Jofrenie, époux de Pétronille Dugravey.
Dans un document notarié du 15 juillet 1760, François d'Espeyraux, seigneur de la maison noble de Giscours, à Labarde participe à une négociation avec Joseph de Castelnau d'Essenault, de château d'Issan en présence de François Teyssier, prêtre de l'église St-André de Bordeaux, en raison de la directe (créance) que les barons d'Issan et le sieur chapelain possédaient sur plusieurs terres de la maison de Giscours. Ce qui a du donner lieu à une transaction car l'on trouve également Louis Gabriel de Rouvroy de Saint-Simon (1717-1777), marquis de Saint-Simon-Montbléru, seigneur de Chartuzac, de Doucets, de Giscour, de Roufigniac, de Tujeras, de Ville-Xavier et baron de La Faye à son décès.
En 1774, Jeanne Jacquette de Rouvroy de Saint-Simon (1741-1782) épouse de Charles François Le Cat d'Hervilly, Comte de Canisy hérite du domaine.
En 1782, c'est son frère Claude-Anne de Rouvroy de Saint-Simon-Montbléru (1743-1819) qui hérite de la seigneurie.
A la Révolution française, le marquis de Saint-Simon prend la fuite en Espagne et sa propriété est saisie comme bien national.
Le 3 juillet 1795, le domaine est vendu aux enchères pour la somme de 706000 livres à Michel Jacob, traiteur bordelais. Celui-ci ne pouvant payer l'enchère, il s'associe à deux américains : John Gray et Jonathan Davis, originaires de Boston.
En 1825, le domaine est repris par Marc Promis, négociant bordelais, celui-ci va faire construire un nouveau château sur l’emplacement du vieux donjon de l'ancienne maison noble avec une imposante demeure de style néoclassique, des écuries et des chais. Il va également créer des canaux formant un système de drainage des marais de Labarde situés à l'ouest du château. Le vignoble atteint à l'époque la superficie de 45 ha.
Le 16 octobre 1847, Jean-Pierre Pescatore (1793-1855), banquier parisien d'origine luxembourgeoise, rachète la propriété pour la somme de 500000 francs et confie la gestion du domaine à Pierre Skawinski (inventeur de la cavailloneuse ou Sarcle à cavaillon). Jean-Pierre Pescatore prendra l'habitude de se rendre à Giscours uniquement lors de la période des vendanges chaque année.
En 1853, le château Lagrange et le château Giscours sont les deux premiers domaines à tenter le soufrage à grande échelle du vignoble pour lutter contre l'oïdium.
La légende voulant que le château fut rénové par Jean-Pierre Pescatore pour permettre l’accueil de l'impératrice Eugénie (1826-1920) lors de ses voyages à Biarritz est très probablement fausse. En effet, le premier déplacement de l'impératrice Eugénie à Biarritz eut lieu en 1834 avec sa sœur, Maria Francisca de Palafox (1825-1860), emmenée par sa mère, Maria Manuela Kirkpatrick de Closeburn y Grévigné (1794-1879), comtesse de Montijo suite aux guerres carlistes (1833-1840). Après avoir épousé en 1853 Charles Louis Napoléon Napoléon Ill Bonaporte (1808-1873). Elle ne viendra à Bordeaux en train que dans la nuit du 19 au 20 juillet 1854 avant de se rendre à Biarritz pour la deuxième fois. Celui-ci fit construire à partir de juillet 1854 la villa Eugénie devenue depuis l'Hôtel du Palais (inauguré en 1855). Tandis que Jean Pierre Pescatore est décédé le 9 décembre 1855 alors que l'impératrice est enceinte. Par contre, Jean-Pierre Pescatore était également propriétaire du château de la Celle-Saint-Cloud depuis 1844 et y a reçu deux fois Napoléon III et l’impératrice Eugénie venus découvrir sa collection d'orchidées. La confusion pourrait venir de ce fait. Il est toujours possible que l'impératrice Eugénie se soit arrêtée en 1854 au château Giscours avant de descendre sur Biarritz mais elle ne revient pas avant 1859 dans les Pyrénées-Atlantique et nulle part il n'est mentionné de visite impériale à Bordeaux avant 1858. Il y a donc très peu de chances que le château fut rénové ou rebâti en l'honneur de l'impératrice.
En 1855, la propriété est classée troisième cru du Médoc. La même année en décembre Jean-Pierre Pescatore décède et son héritier est son neveu Guillaume-Bonaventure Pescatore.
Guillaume-Bonaventure Pescatore va continuer avec Pierre Skawinski à améliorer la propriété en dotant le cuvier des dernières innovations technologiques de l'époque et va restaurer le château.
En 1875, Édouard Cruze (1824-1890) rachète le domaine qui possède alors un vignoble de 50 hectares. Il fait rénover les chais et aménager le parc entourant le château par le paysagiste Eugène Bülher, conserve comme régisseur Pierre Skawinski et fait aménager par l'architecte Abel-Valentin Duphot une ferme modèle destinée au personnel de l'exploitation qu'il nomme Suzanne, du prénom de sa première femme décédée en 1880. Après le décès d'Edouard Cruze, sa femme continuera à gérer le domaine avec Pierre Skawinski (régisseur durant 50 ans du domaine) puis Théophile Skawinski (1841-1930), fils de Pierre et futur propriétaire de Léoville las Cases.
Le 4 avril 1882, Pierre Skawinski débute des expériences contre le mildiou en mélangeant à du soufre, du sulfate de cuivre en poudre.
En 1913, la famille Cruse a vendu la propriété pour la somme de 800000 francs à Emile Grange, acheteur l'année suivante du Château d'Issan.
A partir de là, la crise économique des années 1920/1930 puis la seconde guerre mondiale vont entraîner un lent et régulier déclin du domaine.
En 1919, la superficie du vignoble est de 46 hectares, elle descend à 23 hectares en 1930, 13 hectares en 1932 pour finir à 7,8 hectares en 1936.
Après la seconde guerre mondiale, le vignoble a une superficie de 7 hectares de vignes et le château est totalement en ruine. Le château Giscours est alors repris par la SARL Benesis, Mazard, Mentzer.
En 1952, le château Giscours est racheté par Nicolas Tari, viticulteur en Algérie pour une somme d'environ 5 millions de francs. Celui-ci va commencer par restaurer le château et créer un lac artificiel de 12 hectares puis va restaurer le vignoble et les chais.
En 1967, la superficie du vignoble en production est de 67,5 hectares.
En 1970, son fils Pierre lui succède à la tête de la société d'exploitation du domaine, son père restant à la tête du Groupement foncier Agricole (propriétaire des terrains).
En 1986, la superficie du vignoble est de 80 hectares.
En 1995, Éric Albada-Jelgersma (1939-2018), homme d'affaires néerlandais, reprend 51 % de la société d'exploitation du domaine. Participation qu'il a porté depuis à 87,5 %. Cette société d'exploitation a un bail qui court jusqu'en 2020.
Cette même année débute un programme de replantation du vignoble afin de compléter les nombreux manquants dans les parcelles du domaine.
En 1996, Lucien Guillemet alors régisseur du domaine démissionne et reprend la direction des châteaux Boyd Cantenac et Pouget propriétés de sa famille.
En 1997, Alexander Van Beek est nommé à 26 ans directeur général du domaine. La même année, Éric Albada-Jelgersma rachète le château du Tertre dont le vignoble voisine avec celui du château Giscours.
En 1998, plusieurs responsables de la société d'exploitation du domaine (Éric Albada-Jelgersma, Jean-Michel Ferrandez, et Pascal Froidefond) ont été mis en examen pour des faits d'escroquerie et de tromperie sur la qualité des produits. Des copeaux de chêne auraient été utilisés pour « améliorer » le second vin (condamnation en cassation le 06/02/2001 pour l'achat et l'usage de copeaux de chêne de barrique bordelaise à la tonnellerie Demptos).
La même année, Jacques Pelissier, ex-régisseur de château Cos d'Estournel, devient le responsable technique du château Giscours.
Le 25 janvier 2010, en appel, la société d'exploitation a également été condamnée pour l'adjonction d'acide tartrique afin d'augmenter l'acidité du vin, combinée avec une sur-chaptalisation (ajout de sucre pour augmenter le degré d'alcool), l'utilisation de caséine de lait pour enlever des odeurs de moisi, le mélange de millésimes et/ou l'interversion de cuves entre Haut-Médoc (château La Houringue) et Margaux pour « améliorer » le second vin.
Le directeur technique du domaine est Didier Forêt depuis 2010.
L’œnologue conseil du domaine est Denis Dubourdieu jusqu’en 2018.
Les vinifications sont conduite en cuves thermorégulées en inox ou en béton afin de permettre une vinification parcellaire.
Un programme de replantation du vignoble afin d’augmenter la proportion du cépage Cabernet-sauvignon est en cours.
Le 21 juin 2018, la société d'exploitation du château Giscours est condamnée à une amende de 200000 euros, Didier Forêt et Alexander Van Beek à trois mois de prison avec sursis pour avoir chaptalisé sans autorisation deux cuves du millésime 2016 (397 hectolitres). La société d'exploitation du château Giscours a décidé de faire appel de cette décision.
En 2019, Thomas Duclos devient l’oenologue conseil du domaine.
En décembre 2020, Jérôme Poisson, auparavant responsable technique à la cave coopérative de Pfaffenheim, devient régisseur du domaine.
Le 13 décembre 2023, la Société d’Exploitation du Château Giscours rachète le groupement foncier agricole propriétaire des terrains et appartenant encore à la famille Tari.

Les vins :
.: ABC du Vin :.Rouge :
Densité moyenne de plantation 8330 à 10 000 pieds/'hectare selon les parcelles.
Vendanges manuelles.
Élevage de 15 à 18 mois en fût de chêne (50 % neuf).
Rendement moyen : 48 hL/ha.
Le second vin du domaine porte le nom de : Sirène de Giscours.
D'autres vins sont également produits : Château Rose la biche, le Haut-Médoc de Giscours et un cru bourgeois issu d'un autre terroir mais bénéficiant des installations du château Giscours : Château Duthil.
Dernière modification: 21 Décembre 2023
Éditeurs: Sylvain Torchet
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