.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château Léoville †

Catégorie de l'appellation
Classement 18/04/1855 2ème Grand cru Classé du Médoc
Carte Saint-Julien
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Médoc
Commune(s)
  • Saint-Julien.

Sol Argile, Graves, Sable
Superficie (ha) 120
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement
Production (hl)
Dégustation
Type de vin
Température de service
Garde potentielle
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Saint-Julien
Appellation(s) de repli(s)
Site internet
Caractéristiques
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Présentation :
Cette propriété disparue au milieu du 19ème siècle fut classée en 1855 alors qu'elle n'existait déjà plus !
Son vignoble s'étendait du domaine de Beychevelle à celui du château Latour à Pauillac le long de la rive gauche de la Gironde.

Histoire :
La constitution du domaine de Léoville a débuté vers 1604 avec l'achat par la famille Moytié de la maison noble de La Raze constituée de terrains situés sur la commune de Saint-Julien.
En 1638, Maître Jean de Moytié, président des trésoriers de France et conseiller au Parlement de Bordeaux, possède un vignoble planté en bord de Gironde sur un « mont de Graves », baptisé Mont Moytié, entouré de marais qui seront asséchés par des ingénieurs des Pays-Bas dans la seconde moitié du 17ème siècle.
Jusqu'en 1692, tous les terrains dépendant de la seigneurie de Lamarque sont la propriété de la famille d'Epernon, puis d'Henri, duc de Randan (1640-1714), seul héritier du duc d'Epernon et baron de Beychevelle.
A compter de 1692, Jean-Pierre Dabadie (?-1717), premier président de la seconde chambre des enquêtes au parlement de Bordeaux depuis juillet 1680, rachète la seigneurie de Lamarque où l'on retrouve les baronnies de Beychevelle et de Calon.
En 1702, Jean de Moytié (?-1722) est tenancier (celui qui tenait une terre en roture, mais qui en avait racheté les droits) du président d'Abadie pour ses biens à Saint-Julien.
En 1704, Jean de Moytié devient propriétaire de la moitié de la baronnie de Calon qui vient d'être remembrée moyennant la somme de 6000 livres. Il désigne alors son domaine sous le nom de Mont-Moytié.
En 1709 d'importantes gelées anéantissent le vignoble médocain. C'est à partir de ce moment que la production de vin médocaine va prendre son essor grâce à une replantation importante.
En 1722, au décès de Jean de Moytié, ses héritières sont Louise de Moytié, épouse de Jean-Pierre d'Abadie, baron d'Ambleville et de Cuzaguès et président de la 2e Chambre des enquêtes du Parlement de Bordeaux et Jeanne, mariée depuis le 10 août 1722 à Blaise-Antoine Alexandre de Gascq (1690-1769), président à mortier du Parlement de Bordeaux depuis le 11 juillet 1739 et seigneur de Léoville en Saintonge (ou Lionville). Jeanne désintéresse sa sœur en lui versant 25000 livres de plus que les 8000 livres prévues par son père qui avait désigné Jeanne comme héritière universelle de la maison noble de Mont-Moytié alors composée d'un corps de logis couvert en tuiles neuves entre deux pavillons couverts en ardoise (1761, cela ressemble beaucoup à la description du château Léoville Las Cases actuel).
Blaise-Antoine Alexandre de Gascq renomme le domaine en Léoville et améliore énormément la propriété : les vignes furent palissées, les cépages nobles plantés, les fûts méchés au soufre, le vin était soutiré, le château construit... La superficie du domaine se trouve portée à 120 hectares et celui-ci devient le plus grand domaine du Médoc de cette époque.
A son décès en 1769, il n'a pas d'héritier direct, ce sont ses trois neveux et sa nièce qui vont se partager le domaine : Anne-Jeanne d'Abadie (1715-1768) épouse de Pierre Gaston de Las Cases (?-1759), Jean-Pierre d'Abadie (1716-1776), Bernard (1725-1805) et Jean-Joseph (1717-1794), seigneur de Mont-Moytié.
Seul Anne-Jeanne aura deux enfants, Jeanne de Las Cases (1752-1830) qui épousera en 1771 Bernard d'Abbadie de Saint-Germain et Pierre-Jean (1750-1815), marquis Las Cases de Beauvoir, seigneur du Péré et de Mézières en Agenois marié en 1796 avec Rose Budes de Guébriant (1756-1810).
Le domaine reste géré en indivision et le vin est appelé indifféremment D'Abadie ou Lionville.
En 1794, les biens du marquis de Las Cases (ayant fui en Grande-Bretagne), qui représentent un quart du domaine, sont confisqués (estimé à 200352 livres) et vendus comme bien nationaux aux frères Chevalier en février 1802 pour les 2/3 et à Jean-Baptiste Monbalon (1755-1837), médecin, membre du premier conseil général de la Gironde et bibliothécaire de la ville de bordeaux entre 1795 et 1830, également acheteur d'une partie du château Latour (pour la somme de 219724 livres) à la même époque pour le dernier tiers. Les trois autres héritiers de Blaise-Antoine Alexandre de Gascq réussissant à conserver leurs parts.
Il naît alors deux étiquettes : Léoville-Chevalier ou Léoville-Lechevallier et Léoville-Monbalon en plus des étiquettes de Léoville-d'Abadie et Léoville Lascase.
En 1805, après le décès de Bernard d'Abadie, c'est Pierre-Jean marquis Las Cases de Beauvoir qui hérite de sa part après son retour de Grande-Bretagne.
Après le décès en 1815 du marquis de Las Cases de Beauvoir, c'est son fils Adolphe de Las Cases (1782-1880), époux d'Esclarmonde de Raigecourt-Gournay (1796-1872) qui hérite du domaine. Il en fera le château Léoville Las Cases, sa part représente approximativement les 3/5 du domaine originel.
Le 25 mars 1822, Hugh Barton (1766-1854) rachète Léoville-Monbalon pour la somme de 60000 francs plus 15000 francs à régler en 5 annuités de 3000 francs. Il va alors procéder à des échanges avec les propriétaires voisins : Jean Valère Cabarrus (1760-1829), Jacques Conte (1753-1836), la famille d'Aux, Pierre-François Guestier (1793-1874) avant de racheter en 1826 Léoville-Chevalier, ce qui donnera naissance au domaine de Léoville-Barton. Les trois quarts restants du domaine restant la propriété des descendants de Blaise-Antoine Alexandre de Gascq : Jeanne de Las Cases et Adolphe de Las Cases.
En 1830, suite au décès de Jeanne de Las Cases, le domaine est géré en indivis entre ses deux filles : Jeanne Marie Sophie d'Abbadie de Saint Germain (1772-1838), épouse de Jean-Marie de Poyferré de Cère, préfet des Deux-Sèvres, maire de Marmande, président du conseil général des Landes et conseiller d'état honoraire et Rose Raymonde d'Abbadie de Saint-Germain (1776-1863) épouse de Gabriel André de Bonneval (1769-1839), chevalier, Seigneur de Malmouche, lieutenant au régiment de Berry-cavalerie.
En 1836, Jean-Marie de Poyferré de Cère rachète la part de Rose Raymonde d'Abbadie de Saint-Germain et donne son nom au domaine qui deviendra le château Léoville-Poyferré.
Cet imbroglio historique explique sans doute pourquoi en 1855, les courtiers décidèrent de classer deuxième cru le Domaine de Léoville en précisant les trois propriétaires de l'époque mais sans les distinguer.
Il faudra attendre 1880 pour que se terminent les problèmes juridiques de séparation entre Léoville las Cases et Léoville-Poyferré !
Dernière modification: 11 Septembre 2019
Éditeurs: Sylvain Torchet
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