.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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Château Palmer

Catégorie de l'appellation
Classement Cru Classé du Médoc
Date du classement 18/04/1855 3ème Grand cru Classé du Médoc
Carte Margaux
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Bordelais
Sous-région Médoc
Commune(s)
  • Cantenac.

Sol Graves
Superficie (ha) 55
Climat Océanique
Couleurs et cépages
Couleur(s) Rouge
Encépagement Cabernet-sauvignon, Merlot, Petit verdot
Production (hl)
Dégustation
Type de vin
Température de service
Garde potentielle
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s) Margaux
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site de la propriété ou du propriétaire
Caractéristiques
.: ABC du Vin :.

Présentation :
Domaine situé au nord-nord-ouest de la commune de Margaux dans le hameau d'Issan au voisinage des châteaux Durfort-Vivens et Rausan-Ségla.
Le vignoble d'une superficie de 67 hectares (47 % Cabernet-sauvignon, 47 % Merlot, 6 % Petit verdot) est installé sur un sol de graves garonnaises.
L'essentiel du vignoble est d'un seul tenant et se divise en deux grands secteurs avec une croupe qui fait face à Margaux et la croupe de Cantenac installée au sud de château Margaux.

Histoire :
Antoinette de Borie épouse de Blaise Antoine Alexandre de Gascq (1664-1740), président à mortier depuis le 12 janvier 1724 au parlement de Bordeaux possédait des biens à Cantenac.
Avant 1740, suite à un partage entre l’écuyer Charles de Gascq (1705-?), François de Gascq (1710-1745) et Blaise de Gascq ( ?-1753), des biens d’Antoinette de Borie, les terres de Cantenac sont la possession de Charles de Gascq.
Le 28 août 1748, Charles de Gascq est condamné à une amende de 3000 livres et à arracher 10 journaux de vignes (3,1 hectares) dans sa propriété de Cantenac.
Le 17 décembre 1748, Charles de Gascq achète une partie des terres (50 hectares environ) du château d'Issan (château Théobon à l'époque). La propriété prend alors le nom de château de Gascq.
Blaise Jean Charles Alexandre de Gascq, conseiller lay au Parlement de Bordeaux depuis le 29 août 1772 va ensuite en hériter.
En 1776, le courtier en vins Labadie dans son classement à l'attention de la généralité de Guyenne classe le cru de Gascq au troisième rang de la commune de Cantenac avec un prix au tonneau de 600 à 625 livres tout comme de nombreux autres crus connus : Pouget, Boyd, Desmirail... Le premier de la commune étant Gorse (futur Brane-Cantenac) avec une valeur de 850 à 900 livres. La superficie du vignoble du château de Gascq étant comprise entre 25 et 30 hectares.
Peu après le début de la Révolution française, Marie Brunet de Ferrière ( ?-1826) épouse de Blaise Jean Charles Alexandre de Gascq dont elle a eu une fille nommée Antoinette-Suzanne baptisée le 20 janvier 1780 se sépare de celui-ci et rachète le château de Gascq en septembre 1790 et août 1791 par licitation (acte par lequel un ou plusieurs indivisaires cèdent à un autre indivisaire leur part dans un bien) auprès des héritiers de son époux. La superficie du domaine est alors de 60 hectares.
Elle va tenter de revendre la propriété sans succès.
C'est ainsi que le 16 juin 1814, Mme de Gascq va céder au général Charles Palmer (1777-1851), aide de camp du Prince de Galles, futur Georges IV, la propriété pour la somme de 100000 francs (sans doute le ¼ de sa valeur) dont 60000 francs réglés immédiatement et une rente viagère de 500 litres de vin par an. Celui-ci a sans doute usé de sa grande réputation de charmeur pour obtenir ce prix si faible.
Le domaine a alors une superficie de 60 hectares pour une trentaine d'hectares de vignoble.
Celui-ci ne va pas résider dans son domaine mais à Londres. Il va confier la gestion de ses intérêts à Paul Estenave, négociant bordelais, et Jean Lagunegrand, régisseur du domaine.
Ceux-ci en accord avec le général Palmer vont agrandir le domaine en rachetant de nombreuses parcelles avoisinantes.
En 1816, le domaine de la Raze (Cantenac) et celui de Bélair (situé sur Cantenac et Margaux) sont rachetés.
En 1817, le domaine du Roucaud est racheté.
Entre 1816 et 1820, le général Palmer dépense 212000 francs dans ses achats.
Entre 1820 et 1831, les achats continuent avec la constitution de la parcelle de Boston en 1822 (32 hectares) et celle de Dubignon notamment. Les domaines de Montbrun et de Jean-Fort sont ajoutés au domaine.
Le 17 juin 1826, Marie Brunet de Ferrière décède et le général Palmer n'a toujours pas terminé de lui régler l'achat du domaine.
En 1831, la superficie totale du domaine est de 163 hectares pour un vignoble de 82 hectares. Dans le même temps, de nombreux bâtiments seront également construits à Cantenac, Issan et Margaux. Le domaine est équipé d'un cuvier doté de 15 cuves en bois de 76 hectolitres de capacité.
Le montant total des dépenses entre 1816 et 1833 s'établira à 371000 francs.
Le nom du domaine va changer de château de Gascq en château Palmer. La commercialisation des vins étant confié à un agent d'affaires anglais du nom de monsieur Gray.
Au bout d'une vingtaine d'années, les finances du général Palmer qui réside toujours à Londres seront épuisées par ces nombreuses acquisitions et investissements et dans le même temps, sa carrière politique va stagner.
A partir de 1834, Mary Elizabeth Atkins épouse du général Palmer depuis le 14 février 1823 le quitte et, le 26 mars 1834, elle fait inscrire une hypothèque sur les biens du général Palmer pour obtenir sa créance suite à un jugement du tribunal de Bordeaux en sa faveur.
En 1835, le général Palmer solde l'achat du domaine auprès des héritiers de Marie Brunet de Ferrière.
Pour continuer à faire fonctionner le domaine, le général Palmer fait le 4 mai 1836, un prêt hypothécaire de 400000 francs auprès de la Caisse des hypothèques de Paris remboursable sur 20 ans.
Le 12 janvier 1843, Paul Estenave, pour le compte du général Palmer, vend la propriété à mademoiselle Françoise-Marie Bergerac, rentière et compagne de Paul Estenave, pour la somme de 284400 francs (dont 10400 francs dus à Jean Lagunegrand).
Peut être que Françoise-Marie Bergerac agissait pour le compte du général Palmer. Toujours est-il que cet achat donna lieu à une procédure juridique suite à une surenchère de la Caisse des Hypothèques de Paris devant le tribunal de première instance de Bordeaux qui eut pour conséquence la mise sous séquestre du domaine.
Le 3 janvier 1844, la cour royale de Bordeaux (sorte de cour d'appel) décide de la vente par adjudication (aux enchères) du domaine.
Le 29 janvier 1844, le meilleur enchérisseur est la Caisse hypothécaire de Paris pour une somme de 312840 francs.
La Caisse hypothécaire va administrer le domaine jusqu'en 1853, année où elle trouve un acquéreur.
En 1853, Émile (1800-1875) et Isaac (1806-1880) Péreire, banquiers, rachètent la propriété pour la somme de 413000 francs. La superficie du domaine n'est plus que de 85 hectares pour 27 hectares de vignoble. Ils nomment Monsieur E. Lefort, courtier maritime et propriétaire du château Hanteillan à Cissac et du château Coutelin-Merville à Saint-Estèphe, comme régisseur du domaine. Les travaux de rénovation du domaine débutent immédiatement et le vignoble commence à être replanté.
En 1855, le domaine est classé Troisième cru du Médoc.
En 1856, l'architecte bordelais Charles Burguet (1821-1879) transforme le château existant en un château de style néo-Renaissance s'inspirant du château Pichon-Longueville avec ses quatre tourelles d'angles rondes.
En 1857, la société civile universelle Pereire devient la propriétaire du domaine.
En 1858, le domaine sera entièrement replanté.
En 1870, le domaine atteint la taille de 177 hectares pour 109 hectares de vignes plantés.
Après le décès d'Émile Pereire en 1875, puis celui d'Isaac en 1880, leurs héritiers vont continuer à exploiter le domaine.
Le domaine est agrandi par le rachat entre 1886 et 1893 à la veuve de Marolles des 34 hectares du domaine de Port-Aubin à Cantenac et de son vignoble de 28 hectares situé sur une zone de palus.
Mais, avec la crise du phylloxéra et de l'oïdium, la superficie du vignoble du château Palmer va tomber à 65 hectares en 1929.
En mai 1907, afin de garantir un revenu régulier au domaine, un contrat d'abonnement de 5 récoltes est signé avec la maison de négoce Rosenheim & fils de Bordeaux (950 francs le tonneau). Contrat renouvelé jusqu'au millésime 1915.
En 1920, la superficie totale des possessions de la société civile Pereire atteint 190 hectares dont 123 hectares de vigne et le château n'est plus habité.
Autour de 1923, le château Palmer produit un vin blanc sec.
A compter de 1931, une partie du vignoble est arraché en raison de la mévente générale des vins. La parcelle Boston est laissée en friche.
Le 23 juin 1932, lors d'une opération de remembrement effectuée suite au rachat du château Boyd-Cantenac par la famille Guillemet, cinq parcelles de vignes d'une superficie totale de 16 ares sont reprises par la société civile Pereire du château Palmer.
En 1936, il ne reste plus que 36 hectares de vignoble.
Petit à petit, la famille va vendre des parcelles de la propriété.
Le 15 juin 1937 lors de l'assemblée générale de la société Pereire la décision est prise de mettre en vente le domaine.
Le 29 avril 1938, le domaine (ce qu'il en reste) est cédé pour la somme de 300000 francs à la société civile du château Palmer (capital de 25000 francs) dont les actionnaires seront les familles : Ginestet (10000 francs), Mähler-Besse (5000 francs), Miailhe (Édouard et Louis, 5000 francs) et Sichel (5000 francs), quatre familles du négoce bordelais.
En 1938, Pierre Chardon (1903-?) devient le régisseur du domaine. Il succède à Louis Mellet. Toujours en 1938, les nouveaux propriétaires décident de compléter cet achat par de nouveaux vignobles et terrains situés près du domaine (neuf parcelles) et en août 1938, le château Desmirail est racheté pour la somme de 32500 francs.
En 1941, la société du château Palmer devient une société civile immobilière et la répartition du capital y évolue : Fernand Ginestet possède 28 % des parts (14 parts), Sichel 26 % (13 parts), Mälher Besse 26 % également (10 parts pour Frédéric Mälher-Besse, 3 parts pour Henry) et les frères Miailhe 20 %.
Jusqu'en 1949, Édouard et Louis Miailhe, propriétaire de Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande vont gérer le domaine.
En 1950, Jean Bouteiller (1913-1962), gendre de Frédérick Mähler prend la direction du domaine. La superficie du vignoble est alors de 22 hectares. Le professeur Emile Peynaud intervient comme œnologue conseil du domaine.
En 1951, Louis Miailhe cède ses parts pour la somme de 750000 francs aux frères Mälher-Besse.
Le 29 avril 1955, Pierre Ginestet vend ses parts aux héritiers de Frédérick Mälher-Besse.
En 1957, le château Palmer va absorber le vignoble du château Desmirail pour atteindre une cinquantaine d'hectares de superficie de vignoble. La superficie du vignoble du domaine étant toujours de 22 hectares.
Après 1959, suite au décès d’Édouard Miailhe, la famille Miailhe va vendre une partie de ses parts que vont se partager les familles Mälher et Sichel.
Frédérick Mähler deviendra alors l'actionnaire majoritaire du domaine.
En 1962, Bertrand Bouteiller va succéder à son père comme administrateur du domaine. La superficie du vignoble est alors de 29 hectares.
En 1969, le vignoble atteint une superficie de 32 hectares.
En 1972, le domaine possède un vignoble de 45 hectares.
En 1978, après un tirage au sort entre héritiers, la participation de la famille Miailhe dans le château Palmer échoit à Monique Sichère (fille d'Edouard Miailhe), William Miailhe devient l'unique propriétaire du château Siran et sa sœur May-Eliane de Lencquesaing reçoit 55 % des parts du château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande.
En 1980, le domaine va céder à Lucien Lurton une parcelle de 2 hectares et l'étampe du château Desmirail, ce qui lui permettra de reconstituer le château Desmirail.
En 1982, Monique Sichère, fille de Édouard Miailhe va céder ses parts à Mälher-Besse et Sichel dans la proportion de leurs participation respective : 66 % / 34 %.
En 1986, la superficie du vignoble est de 35 hectares.
En 1995, la cuverie fut rénovée avec l'installation de cuves en inox thermo-régulées de forme tronconique au lieu de cuves en bois. Elle permet des vinifications intra-parcellaires.
En 1996, Philippe Delfaut devient responsable technique du domaine après le départ en retraite de Claude Chardon et Bertrand Bouteiller assure la gérance du domaine.
En 2003, la superficie du vignoble en production est de 52 hectares.
En 2004, Thomas Duroux, non membre d'une des deux familles propriétaires (groupe de 75 actionnaires), devient régisseur du domaine.
En 2006, Philippe Delfaut quitte le domaine pour devenir le directeur général du château Kirwan.
En mai 2007, le domaine a racheté le château Trois chardons qui appartenait à la famille Chardon précédemment citée et récupère 3 hectares en appellation Margaux par la même occasion. Dans le même temps, Sabrina Pernet devient la directrice technique du domaine.
En 2008, une parcelle d'un hectare est planté avec une densité de 20000 pieds/hectare pour expérimentation et fin 2008, débute la culture en biodynamie d'une autre parcelle d'un hectare.
En 2013, l'herbe entre les vignes fut « tondues » par 35 brebis et les deux tiers du vignoble sont conduits en biodynamie.
En janvier 2014, le domaine débute la conversion de l'ensemble de son vignoble à l'agriculture biodynamique dans le but d'être certifié pour le millésime 2017. Il est également doté d'une machine de tri optique du raisin.

Les vins :
.: ABC du Vin :.Rouge :
Densité moyenne de plantation : 10000 pieds/ha.
Élevage en fût de chêne de 16 à 22 mois (45 % neuf).
Rendement moyen : 40 hl/ha.
Production moyenne annuelle : 1500 hectolitres.Pas de grand vin commercialisé pour les millésimes : 1963, 1968.

.: ABC du Vin :.
Le second vin du domaine porte le nom de : Alter Ego de Palmer.
Existe depuis le millésime 1998. Auparavant, il s'appelait Réserve du général.

.: ABC du Vin :.
Un autre vin est produit sous le nom de Château Palmer Historical XIXth Century Blend ou Historical XIXth Century Wine depuis 2004Porte également le nom de Historical XIXth Century Wine.
Création avec le millésime 2004.
Vin commercialisé, dans des quantités infinitésimales, comme vin de table non millésimé (interdit pour un vin de table) « hermitagé » et portant sur l'étiquette la référence L-20.04 (400 caisses), L-20.06, L-20.07 (300 caisses pour le millésime 2007), L-20.10 et L20.13.

Il existe également deux vins blancs :
.: ABC du Vin :. Blanc :
Un vin blanc sec non commercialisé, dont la commercialisation est réservée au domaine (2000 bouteilles/an, encépagement : 60 % Muscadelle, 40 % Lauzet).

.: ABC du Vin :.Vin de paille :
Un vin de paille issu du cépage Merlot blanc (une barrique dans les millésimes 2010, 2011 et 2014).
Dernière modification: 13 Octobre 2022
Éditeurs: Sylvain Torchet
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