Tursan

Présentation :
Appellation située dans la partie sud-est du département des Landes dans les courbes de la rive gauche de l’Adour et sur les premiers plissements des Pyrénées. Elle s'établit dans trois vallées parallèles : Adour Gabas et Lées bordées à l'est par l'Armagnac, au sud par le Béarn, à l'ouest et au nord par les Petites Landes.
L'appellation appartient à la région viticole sud-ouest. Elle se réparti sur trente-cinq communes du département des Landes et une commune du Gers réparties autour de l'ancienne bastide de Geaune construite au 14ème siècle.
Le vignoble de 450 hectares sur 5000 hectares possible est morcelé et disposé sur des coteaux de la Chalosse assez pentus.
Il existe trois types de sols dans l'appellation : sols sur calcaire en bas des versants orientés à l'ouest, sols sur nappes à galets colluvionnés (nappes de Maucor très ancienne et nappes de Garlin et de Thèze plus récente, recouverte de limons loëssiques) et des sols sur sables fauves, très étendus, souvent bien drainants, parfois argileux et hydromorphes.
Le climat est océanique.

Histoire :
La présence de la vigne en Aquitaine remonte comme pour la plupart des régions françaises à l'époque gallo-romaine.
Après la chute de l'empire romain en 476, ce sont les congrégations religieuses qui se chargèrent du développement du vignoble en France.
Au 6ème siècle, Aire sur l’Adour dispose d'un évêque (Marcellus) et sans doute déjà de vignes à proximité.
Dès le 10ème siècle apparaissent les premiers seigneurs de Tursan, territoire traversé par la Via podiensis qui mène jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle.
Dès 1152, année du mariage d'Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) avec Henri II Plantagenêt (1133-1189) l'Angleterre, puis les pays du nord de l'Europe deviennent un débouché pour les vins de la Gascogne.
Au 13ème siècle (1290), un paréage (contrat unissant deux parties, généralement deux seigneurs d'inégale puissance, pour la possession en commun d'une terre) entre le roi d'Angleterre Édouard 1er (1239-1307), duc de Guyenne et l'évêque Pierre 1er est conclu pour Aire sur l'Adour.
En 1318, un acte de paréage entre Pierre de Castelnau (1170-1208) et Antonio de Pessagne originaire de Gênes (d’où le nom de Genoa donné d’abord à Geaune) représentant du roi d’Angleterre Édouard II (1284-1327) fonde une bastide qui deviendra ultérieurement la commune de Geaune. On peut supposer que dès cette époque des échanges commerciaux eurent lieu avec l'Angleterre et que le vin en faisait partie.
Le 5 janvier 1390, dans un acte de Gaston III de Foix-Béarn dit Gaston Fébus (1331-1391) signé avec le roi de France Charles VI (1368-1422) érige en vicomté Tursan sans doute après avoir reçus des droits et des biens de la famille de Castelnau principaux seigneurs de la région du Tursan.
Au 17ème siècle, les vins de Tursan sont « des vins biens délicats, tant blancs que clairets » (description de l'Evesché d'Aire en Gascogne, 1651) et sont commercialisés à Paris (arrêt de la cour royale du 20 novembre 1668). Les vins transitent alors par bateaux depuis le port de Hinx sur l'Adour jusqu'au port de Bayonne avant d'être expédiés vers les Pays-Bas et les pays du nord de l'Europe. C’est l'apogée du vignoble de Tursan. A cette époque, afin de permettre le stockage des vins avant expédition, les tonneaux étaient enfouis sous du sable pour éviter de souffrir des brusques variations de température.
Après la Révolution française, les ventes de vin vers l'étranger, notamment les Pays-Bas et les pays de l'Europe du nord, s'écroulent principalement en raison de l'importance des droits de douane.
Au début du 19ème siècle, la production de Tursan est essentiellement en vins blancs et la consommation est purement locale (Jullien dans la troisième édition de sa Topographie de tous les vignobles connus... suivie d'une classification générale des vins).
Au milieu du 19ème siècle, l'oïdium s'attaque au vignoble.
Entre 1893 et 1897, le phylloxéra ravage le vignoble.
La première moitié du 20ème siècle voit disparaître la quasi-totalité du vignoble en raison de la commercialisation des vins du Languedoc grâce au chemin de fer, de la première guerre mondiale et de la surproduction générale provoquée par la replantation post-phylloxérique.
Le 15 décembre 1954, le Syndicat de défense et de contrôle des vins du Tursan est créé.
Le 21 août 1955 est créé la cave coopérative de Geaune qui sera opérationnelle dès 1957.
Le 11 juillet 1957, l'appellation Vin Délimité de Qualité Supérieur est accordé au vin de Tursan pour les vins blancs, rosés et rouges.
En 1958, la coopérative la cave des vignerons landais est créée.
En 1997, une expérience est tentée en enfouissant 5 barriques de vin sous le sable d'une dune de Hossegor pour voir l'influence du sable et de l'air sur l'élevage du vin. 5 mois après les barriques sont déterrées et la présence du bois dans le vin semble plus nuancée.
Avec la création de la catégorie européenne des AOP et la disparition à compter du 31 décembre 2011 des AOVDQS, le syndicat des vins de Tursan dépose une demande d’accession de l’appellation en AOC le 29 mai 2009.
L'appellation d'origine contrôlée est obtenue le 24 octobre 2011.

Les vins :
La production est essentiellement commercialisée par la cave coopérative Les vignerons landais.



Tursan blanc :
Les vins blancs représentent 20 % de la production de l'appellation.
Vin vif et sec à la robe dorée avec des arômes de fleurs (acacia, sureau, verveine), d'agrumes, évoluant sur des notes empyreumatiques (amande grillée, vanille).
Température de service : 08-10 °C.
Garde potentielle : 2 à 4 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Tursan rosé :
Les vins rosés représentent 35 % de la production de l'appellation.
Vin frais à la robe saumonée avec des arômes de rfuits rouges (fraise, groseille).
Température de service : 08-10 °C.
Garde potentielle : 1 à 2 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Tursan rouge :
Les vins rouges représentent 45 % de la production de l'appellation.
Vin à la robe grenat avec des arômes de petits fruits (cassis, mûre) avec une finale épicée (cannelle) et empyreumatique (cacao, réglisse, vanille) pour les cuvées élevées en barrique.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l’hectare.

Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.

Tursan blanc :

Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : Baroque (20 % minimum), Gros manseng blanc (20 % minimum).
Cépages accessoires : Chenin, Claverie, Petit manseng, Raffiat de Moncade, Sauvignon, Sauvignon gris.

Richesse minimale en sucre des moûts : 187 g/L pour les cépages Gros manseng et Petit manseng, 170 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimal : 11 %.

Rendement visé : 60 hL/ha.

Rendement butoir : 68 hL/ha.

Assemblage : obligatoire. Les cépages principaux représentent 50 % minimum de l’assemblage (60 % maximum chacun).

Enrichissement : autorisé.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum.

Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.

Tursan rosé :

Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : Cabernet franc (20 % minimum), Tannat (20 % minimum).
Cépages accessoires : Cabernet-sauvignon, Fer, Merlot.

Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L pour le cépage Tannat, 180 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimal : 11 %.

Rendement visé : 60 hL/ha.

Rendement butoir : 68 hL/ha.

Assemblage : obligatoire. Les cépages principaux représentent 50 % minimum de l’assemblage (60 % maximum chacun).

Enrichissement : autorisé.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.

L'utilisation de charbon oenologique est : interdite.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum.

Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.

Tursan rouge :

Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : Cabernet franc (20 % minimum), Tannat (20 % minimum).
Cépages accessoires : Cabernet-sauvignon, Fer, Merlot.

Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L pour le cépage Tannat, 180 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimal : 11.5 %.

Rendement visé : 55 hL/ha.

Rendement butoir : 63 hL/ha.

Assemblage : obligatoire. Les cépages principaux représentent 50 % minimum de l’assemblage (60 % maximum chacun).

Enrichissement : autorisé.

Techniques soustractives d’enrichissement : la concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

L'utilisation de charbon oenologique est : interdit.

Sucres résiduels : 3 g/L maximum.

Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.