Présentation :
Propriété de 70 hectares située au nord-ouest de la commune de Sauternes à proximité de Château de Rayne-Vigneau et à l'ouest du château d'Yquem.
Le vignoble d'une superficie de 40 hectares comporte 37 hectares de vignes blanches en appellation Sauternes (83 % Sémillon, 12 % Sauvignon et 5 % Muscadelle) et 3 hectares de vignes rouges en appellation Bordeaux (90 % Merlot, 10 % Malbec). Le vignoble, installé sur une pente dominant la rivière du Ciron, culminant à 67 mètres d'altitude est disposé sur des graves sur socle d'argile au sommet de la pente qui se transforme en bas de celle-ci en sable sur socle calcaire.
Histoire :
Le Château La Tour Blanche tire son nom de la maison noble du lieu. Dès 1600, Jean Saint-Marc, seigneur de la tour Blanche est trésorier général de France en Guyenne.
Au début du 18ème siècle, le seigneur de la tour Blanche est Jean-Alphonse de Saint-Marc (?-1730).
Après son décès, lui succède son fils Jean-François de Saint-Marc de Razeins (1691-1784) qui fera édifier le château et créera le vignoble.
Lors de la Révolution française, le domaine est saisi comme bien national et revendu à Pierre Pécherie.
En 1815, Frédéric Focke (1768-1855), négociant en vin et consul d'Oldenbourg, rachète le domaine qui a un vignoble d'une superficie d'environ 20 hectares. C'est sous sa direction que le domaine va prendre son envol. Focke, allemand originaire du Rhin, va certainement perfectionner les méthodes de vinification du domaine et ajouter le cépage Riesling au cépage Sauvignon dans l'encépagement du domaine.
Contrairement à la légende apocryphe, ce n'est pas lui qui va découvrir la « pourriture noble » puisque les vendanges tardives par tries existaient déjà depuis le milieu du 18ème siècle, au moins, au château d'Yquem. Par contre, en 1836, la météo fut tellement exécrable que les vendanges se déroulèrent après le 1er novembre.
Frédéric Focke va décéder le 5 février 1855, quelques semaines avant la création du classement de 1855. C'est sa femme, Thérèse (1789-1879), née Merman, qui prend alors la direction du domaine.
Le 18 avril 1855, le domaine est classé premier de la liste des premiers crus des vins blancs classés de la Gironde, juste sous le premier cru supérieur : château d'Yquem.
En 1860, Madame Focke cède la propriété à trois personnes : Georges Merman (1820- ?), courtier ayant participé à la création du classement de 1855 et petit neveu de madame Focke, Paul Maître (1821-1876) et Monsieur Bernard Capdeville (?-1861), propriétaire du château Broustet et du château Nairac, dont les parts seront reprises par Paul Maître après son décès.
Après le décès de Paul Maître, la propriété est mise en vente aux enchères, pour cause de succession et de minorité, le 27 juin 1876 avec une mise à prix de 250000 francs. Le domaine possède alors une superficie de près de 63 hectares pour un vignoble de 33 hectares, son propre atelier de tonnellerie et un caveau à bouteilles d'une capacité de 25000 bouteilles.
L'acheteur est Daniel Iffla-Osiris (1825-1907), financier. Il va faire appel, financer et travailler en collaboration avec Louis Pasteur pour étudier les micro-organismes et avec Ulisse Gayon pour comprendre le rôle des micro-levures pour améliorer la vinification des vins du domaine. En récompense de ses travaux, Daniel Iffla-Osiris sera promu chevalier du mérite agricole.
Daniel Iffla-Osiris va conserver le domaine jusqu'à sa mort le 4 février 1907. N'ayant pas d'héritier direct, il va désigner l’Institut Pasteur légataire universel (35 millions de francs sur une fortune estimée à 46 millions) et exécuteur testamentaire. Le domaine sera confié à l'état français, sous conditions : que son nom soit maintenu sur l'étiquette du domaine et qu'une école de viticulture et d’œnologie publique alimentée par les revenus du domaine soit créée.
En 1909, le legs fut acceptée par l'état français et la propriété du domaine transmise au ministère de l'agriculture.
L'école d'oenologie et de viticulture ouvrit en 1911 et l'exploitation du domaine fut concédée à la société de négoce Désiré Cordier, exploitante du domaine voisin de Lafaurie-Peyraguey, en fermage jusqu'en 1924.
En 1925, la société Désiré Cordier obtient l'exploitation du domaine en métayage et en 1927, la société d'exploitation du château la Tour blanche est créé.
En 1936, la société Désiré Cordier redevient fermière du domaine et ce jusqu'en 1954.
A compter du 1er novembre 1954, le domaine est repris directement par le Ministère de l'agriculture et depuis, il est dirigé par un membre du ministère.
En 1974, Jean-Pierre Faure devient le maître de chai du domaine, poste qu'il occupera jusqu'en 2012.
En 1987, la cryo-extraction a été utilisée pour produire le vin.
Depuis 1988, les vinifications se font uniquement en bois, auparavant en cuve inox et les chais sont entièrement climatisés.
La direction du domaine est assurée depuis 2001 par Corinne Reulet. Alex Barrau est chargé de diriger la partie exploitation.
En 2012, Philippe Pélicano devient le maître de chai en remplacement de Jean-Pierre Faure.
Les vins :
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Charmilles de Tour Blanche.
Existe depuis le millésime 1996. Auparavant il s'appelait Mademoiselle de Saint-Marc.
Autres vins produits :
Isis, vin d'appellation Graves, disparu.
Osiris, vin demi-sec réservé au marché belge, disparu.
Les jardins de Thinoy (100 % Sauvignon) en appellation Bordeaux, portait auparavant le nom de Le Sec de la Tour Blanche (appellation Bordeaux sec).
Le Cru du Cinquet (90 % Merlot, 10 % Malbec) en appellation Bordeaux rouge.
Le grand vin n'a pas été produit dans les millésimes 1992, 1993 et 2000.
Densité moyenne de plantation : 6200 pieds à l'hectare (Inférieur à la densité autorisée dans le décret d'appellation?).
Rendement moyen : 11 hl/ha.
Depuis le millésime 1989, élevage en fût de chêne à 100 % neuf.