Présentation :
Appellation communale située à une trentaine de kilomètres au sud-Est de Bordeaux, sur la rive gauche de la Garonne face à Preignac et à l'embouchure de la rive gauche de la rivière Ciron.
Barsac est séparé des autres communes de l’appellation Sauternes par la vallée du Ciron et l'A 62 (autoroute des deux mers) et de l'appellation Graves au nord-ouest par le ruisseau Saint-Cricq, affluent de la Garonne et limitrophe de Cérons.
Le sol de cette appellation est constitué au centre et au sud du village par un plateau calcaire (calcaire à astéries) à une vingtaine de mètres d'altitude appelé Haut-Barsac recouvert d'une quarantaine de centimètres d'argile et de sable sur socle calcaire. Le vignoble descend en pente douce jusqu'à 5 mètres d'altitude vers la Garonne sur un sol graveleux sur socle calcaire.
Le Ciron en raison de sa traversée de la forêt des Landes girondines possède des eaux froides qui provoquent des brouillards d'automne nombreux et réguliers. Ceux-ci sont nécessaires à l'apparition du Botrytis cinerea à l'origine de la pourriture noble qui provoquera la botrytisation des raisins.
Le vin de Barsac est exclusivement liquoreux et vendangé manuellement à surmâturité par tries successives.
Une dizaine de crus de l'appellation appartiennent au Classement de 1855 : Château Broustet, Château Caillou, Château Climens, Château Coutet, Château De Myrat, Château Doisy-Daëne, Château Doisy-Dubroca, Château Doisy-Védrines, Château Nairac, Château Suau.
Histoire :
Dès le Moyen-Age la culture de la vigne est avérée autour de Barsac devenue prévôté royale avant 1254 (concession du droit de perception des revenus) et important port par où transitaient des marchandises destinées à alimenter Bordeaux. La première mention d'un vignoble remonte au 13ème siècle (Recogniciones feodorum entre 1273 et 1275) même si la vigne est sans doute présente depuis l'époque romaine dans la région.
Au 16ème siècle, la culture de la vigne se développe et de grands vignobles sont créés par les grands bourgeois bordelais, quelques familles nobles et les notables locaux (meuniers et notaires notamment), suivant la création des grands domaines dans le secteur des Graves. Ce développement s'effectue pour répondre à la demande du commerce maritime venant des Provinces-Unies (Pays-Bas) afin de transformer le vin en eau-de-vie destinée aux pays riverains de la mer Baltique et de la mer du Nord (Allemagne, Russie, Scandinavie...).
Le 26 juin 1613, un texte sur les « Uzances et les privilèges » du cru de Barsac est rédigé et soumis à l'approbation du roi Louis XIII.
Au 17ème siècle, les Provinces Unies deviennent la première destination des vins de Bordeaux issus d'une production de masse et la production du Sauternais se spécialise alors dans les vins blancs doux à sucres résiduels. Dès ce siècle, la production de vins issus de raisins botrytisés est avérée.
Le 29 octobre 1647, les jurats de Bordeaux établissent un classement des vins. Dans ce classement, les vins les plus chers sont les vins de Graves, du Médoc et du Sauternais (Barsac, Fargues, Preignac et Pujols mais ni Bommes, ni Langon, ni Sauternes) avec un prix oscillant entre 26 écus à 100 livres le tonneau. Les vins du Libournais et de Saint-Emilion évoluant entre 18 et 26 écus.
Entre 1700 et 1750, la rivière Ciron est détournée par un canal la déplaçant entre Barsac et Preignac afin de permettre d'améliorer l'exploitation des moulins de Cérons produisant la farine destinée à alimenter Bordeaux.
La particularité des vendanges botrytisées remonte au moins au 17ème siècle dans le Sauternais et dès 1741, l'intendant de Guyenne, Claude Boucher (1673-1752), signale que dans la prévôté de Barsac on vendange seulement quand les raisins sont presque pourris et que l’on effectue ces vendanges à plusieurs reprises pour leur donner plus de douceur. Ce qui démarque la production de la prévôté de Barsac des vins destinés à distillation.
Au début du 19ème siècle, la pratique des tries se généralise.
Au début du 19ème siècle, la pratique des tries se généralise.
En 1852, l'oïdium frappe le vignoble.
Le 18 avril 1855, un classement des vins blancs de la Gironde est publié, il recense un premier cru supérieur, 9 premiers crus et 11 deuxièmes crus, tous situés sur les communes de Barsac, Bommes, Preignac et Sauternes.
A partir de 1860, les vins produits dans le secteur sont classés en « crème de tête », « Vin de milieu » et « Vin de queue ».
En 1878, le vignoble de Barsac est atteint par le phylloxéra mais la technique des porte-greffes américains, déjà connue, empêchera la destruction du vignoble.
Le 23 janvier 1908, le syndicat viticole de la région de Sauternes et Barsac est créé.
La première guerre mondiale et la révolution russe provoquent une forte crise économique en Sauternais.
Après la loi de 1919 sur l'appellation d'origine, de nombreuses communes revendiquent l'appellation Sauternes et des abus ont lieu : des zones marécageuses de Barsac et Sauternes, jusque là plantées avec des cépages rouges et destinés à la production de vins ordinaires, sont surgreffées en cépages blancs pour produire des vins blancs et obtenir l'appellation d'origine Sauternes.
Il faudra attendre 1931 pour que la délimitation de l'appellation sauternes soit réservé aux seules communes de Sauternes, Barsac, Preignac, Bommes, Fargues (une exception, le château Respide de Saint-Pierre-de-Mons).
Le 11 septembre 1936, l'appellation d'origine contrôlée Barsac est créée. A compter de ce moment, l'appellation commerciale Haut-Barsac disparait. L’encépagement autorisé est composé des cépages : Muscadelle, Sauvignon et Sémillon, la richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 221 g/L, le degré alcoolique minimal des vins est de 12,5 ° et le rendement maximal autorisé est de 25 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 4 avril 1938, un décret supprime l’appellation d’origine simple Barsac.
Le 16 mars 1943, un décret uniformise les appellations liquoreuses bordelaises et modifie l’appellation d’origine contrôlée Barsac. La richesse minimale en sucre des moûts est toujours de 221 g/L pour un degré d’’alcool acquis ou en puissance de 13 ° et un degré d’alcool acquis minimal de 12,5 °.
Le 15 février 1947, la densité de plantation et la réglementation de la taille des vignes sont définies par arrêté.
En février 1956, le gel hivernal va durer trois semaines consécutives et provoquer la perte de 40 à 50 % du vignoble.
En 2016, le prix moyen de l’hectare se situant autour de 35000 euros.
Les vins : Barsac :
Particularité, la totalité de la production de l'appellation Barsac peut prendre l'étiquette Sauternes. Les 2/3 de la production prennent l'étiquette Barsac, le 1/3 restant l'appellation Sauternes.
Les crus classés 1855 représentent environ 30 % de la production de l’appellation.
Production moyenne annuelle autour de 10000 hectolitres.
La production de vin blanc sec s'effectue uniquement dans l'appellation Bordeaux.
Vin liquoreux aux arômes miellés de fruits (ananas, figue séchée, pêche blanche), de fleurs (acacia) et empyreumatique (amande grillée, crème brulée). Gras, long et persistant en bouche. Un peu moins gras et liquoreux que le Sauternes, mais plus fruité et plus parfumé.
Nécessite une garde de 5 à 10 ans avant d’être consommé.
Température de service : 07-09 °C (45-48 °F).
Garde potentielle : 20 à 50 ans et +.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Barsac :
Densité minimale de plantation : 6500 pieds/ha.Pas de disposition concernant l'irrigation.Vendanges manuelles par tries successives.
Raisins récoltés à surmaturité (concentration naturelle sur pied avec présence de pourriture noble).Encépagement : Muscadelle, Sauvignon, Sauvignon gris, Sémillon.Richesse minimale en sucre des moûts : 221 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 15 %.Rendement visé : 25 hl/ha.Rendement butoir : 28 hl/ha.Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 12 %.Enrichissement : autorisé.La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ avec un titre alcoométrique volumique total maximal de 21 %.
Enrichissement par sucrage à sec ou moût concentré rectifié : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal autorisé après enrichissement : 15 %.Teneur en sucres résiduels : 45 g/L minimum.Élevage au minimum jusqu'au 15 juin de l'année suivant la récolte.Chaque millésime est soumis à une dégustation d'aptitude.Commercialisation possible à compter du 1er juillet de l'année suivant la récolte.