Pessac-Léognan

Présentation :
Appellation située sur la rive gauche de la Garonne au sud-ouest immédiat de Bordeaux et intégralement comprise dans l'aire d'appellation Graves avec la particularité qu'une partie du vignoble est située en zone urbaine.
Le vignoble d'une surface totale théorique de 4600 hectares (y compris bois et zone urbanisée) est disposé sur des terrasses alluvionnaires, sur socle calcaire et poche d'argiles, façonnées par la Garonne et disposant d'un relief avec quelques croupes de graves.
Le climat est de type océanique.
Il existe approximativement 65 châteaux dans cette appellation dont 16 crus classés en 1959.

Histoire :
Dès le 11ème siècle, il existait déjà à Bordeaux des courtiers ayant pour mission de conduire les acheteurs en Graves. Mais le vignoble ne représente alors que 10 à 20 % de la superficie agricole des communes de Canéjean, Léognan ou Villenave d'Ornon.
En 1152, le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le roi d'Angleterre apporte de sérieuses raisons de prospérer. Raisons d'autant plus sérieuses qu'elles vont bientôt s'appuyer sur l'octroi à la « Banlieue » de Bordeaux du fameux « Privilège » qui prohibe toute concurrence tant qu'il reste à vendre une seule barrique de « vin de ville ».
L'âge d'or s'ouvre, au XIVème siècle, sur un engouement anglais pour le « Claret ». Les domaines viticoles se développent alors et la « Banlieue Prévôtale », privilégiée, est étendue jusqu’aux limites actuelles de la zone géographique.
De 1531 à 1551, Jean de Pontac construit, parcelle par parcelle, au lieu-dit « Haut-Brion », une véritable entreprise viticole qui préfigure parfaitement le grand « Château » bordelais et fait naître la notion de « Grand Cru ».
Le 17 janvier 1709, une gelée terrible va presque entièrement détruire le vignoble des Graves, cela va provoquer le développement du vignoble du Médoc entre 1710 et 1730, on nommera cette période la Fureur de planter.
Au cours de la première moitié du XIXème siècle, la plupart des domaines se parent du titre de « Château ».
Bien plus tard, par un lent processus de dégradation, des milliers d’hectares sont détruits par le développement de la ville de Bordeaux et de ses communes immédiatement suburbaines. Le vignoble des « Graves » perd, dans la seule zone géographique de la future appellation d’origine contrôlée « Pessac-Léognan », plus de 3000 hectares et plusieurs centaines de « crus » entre le début du XXème siècle et les années 1970. A cette date, il ne compte plus que 550 hectares, dont 100 hectares condamnés à court terme.
En 1953, un classement des crus de Graves a été établi, classement confirmé en 1959. La totalité des crus classés appartiennent à l'appellation Pessac-Léognan.
En février 1956, le gel hivernal va durer trois semaines consécutives et provoquer la perte de 40 % du vignoble.
En 1975, la superficie du vignoble est de la future aire d'appellation Pessac-Léognan est de 500 hectares.
Le 9 septembre 1987, l’appellation d’origine contrôlée « Pessac-Léognan » est reconnue par décret. La superficie du vignoble est alors de 813 hectares (600 hectares en rouge et 200 hectares en blanc).
En 2000, la superficie du vignoble est de 1500 hectares (1250 hectares en rouge, 250 hectares en blanc).
En 2010, la superficie en production de l’appellation est de 1640 hectares (80 % en rouge).
En 2015, la superficie du vignoble de l’appellation atteint 1791 hectares.

Les vins :



Pessac-Léognan blanc :
La production des vins blancs est minoritaire (20 %) et le château Carbonnieux représente à lui seul 20 % de la production des vins blancs de l'appellation.
Vin blanc sec avec une robe jaune paille, assez pâle, fruité, sèveux et nerveux, avec une présence boisée assez marquée nécessitant une certaine garde pour se fondre.
Avec les années, la robe dore doucement et le vin développe des arômes très fins au caractère fleuri (genêt, tilleul), des arômes d'agrumes (pamplemousse), de fruits (fruits exotiques, pêche) et une pointe vanillée.
Dans les années de grande maturité, les vins blancs sont plus charnus, ronds et longs en bouche.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Pessac-Léognan rouge :
La majorité de la production se fait en rouge (80 %).
Vin très coloré, de forte structure tannique, apte à vieillir de très longues années. Avec le temps les arômes de fruits noirs (cassis) évoluent vers des arômes de cuir et de pruneaux avec une note d'épices et de fumée.
L’élevage est le plus souvent réalisé en barriques de chêne, les tanins du fruit se fondant avec ceux du bois pour donner rondeur et volume en bouche.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 15 à 30 ans.

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Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation autorisée : 6500 pieds à l'hectare.

L'irrigation est : autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.

Pessac-Léognan blanc :

Encépagement : Muscadelle, Sauvignon, Sauvignon gris, Sémillon.

Richesse minimale en sucre des moûts : 187 g/L pour les cépages Sauvignon et Sauvignon gris, 178 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Rendement visé : 54 hl/ha.

Rendement butoir : 60 hL/ha.

Assemblage : autorisé.

Enrichissement : autorisé.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 4 g/L maximum.

Élevage : minimum jusqu'au 15 mars de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible à compter du 30 mars de l’année suivant la récolte.

Pessac-Léognan rouge :

Encépagement : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carmenère, Côt (Malbec), Merlot, Petit verdot.

Richesse minimale en sucre des moûts : 189 g/L pour le cépage Merlot, 180 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Rendement visé : 54 hl/ha.

Rendement butoir : 60 hL/ha.

Assemblage : autorisé.

Enrichissement : autorisé.

La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 15 % du volume du moût de départ.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 2 g/L maximum.

Élevage : minimum jusqu'au 15 septembre de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible à compter du 1er octobre de l'année suivant la récolte.