Banyuls Grand cru

Présentation :
L’aire d’appellation Banyuls grand cru est identique à l’aire d’appellation Banyuls.
Vignoble le plus méridional de France installé sur quatre communes face à la mer Méditerranée et à l’extrémité orientale du massif des Albères.
Le vignoble est disposé sur un sol de schistes dans des terrasses aux murets de pierres sèches à flanc de coteau entre 0 et 400 mètres d’altitude avec une exposition principalement vers l’est.
Le climat est de type méditerranéen.
Cette appellation est située à l'intérieur de l'appellation Collioure.
Banyuls est la seule appellation française ayant droit à la mention Grand cru pour un Vin Doux Naturel.

Histoire :
La création d'un vignoble dans ce secteur du Roussillon remonte probablement à la présence grecque du 5ème siècle avant Jésus Christ. La création de Collioure et de son port à cette époque ayant pour but de commercer avec les marchands grecs d'Ampurias près de Gérone.
Au Moyen-Âge, Collioure appartient au comté de Roussillon, dont Gaucelme de Roussillon ou Gaucelme de Gothie ( ?-834).
En 1173, suite au décès de Girard II de Roussillon ( ?-1172), Alphonse II d'Aragon (1157-1193) devient comte du Roussillon.
Entre le 12ème siècle et le 14ème siècle, des templiers s’établissent à Banyuls et Collioure. Dès cette époque, Collioure devient le premier port du Roussillon.
En 1241, Jacques Ier d'Aragon dit le Conquérant (1208-1276) devient comte du Roussillon et entre 1242 et 1280 le château de Collioure est reconstruit à l’emplacement d’une maison templière.
Le Banyuls est un Vin Doux Naturel obtenu par mutage des moûts. La découverte de ce procédé est attribuée à Arnau de Vilanova en 1285.
Les vins produits dans la région sont alors des vins secs et fortement alcoolisés ce qui leur permet d’être gardé et transporté.
En 1461, Louis XI dit le Prudent (1423-1483) occupe le comté du Roussillon avant que Charles VIII (1470-1498) ne le restitue en 1493 à Ferdinand II d'Aragon dit le Catholique (1452-1516). Le port de Collioure est alors un port important, on exporte de l’huile, du textile et du vin et on importe des épices et des tissus orientaux.
En 1642, Louis XIII (1601-1643) prend la ville qui devient définitivement française en 1659 avec le traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 par Louis XIV.
Vers 1775, le vignoble de la région va connaître un fort développement car les travailleurs locaux vont devenir pêcheurs d’avril à septembre et vignerons le reste de l’année. C’est probablement à cette époque que les vignobles en terrasses vont se développer et porter la superficie du vignoble à 3000 hectares.
C'est seulement à partir de la fin du 18ème siècle que ce type de vin doux naturel est produit à Banyuls.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que les vins rouges de Collioure ont une couleur foncée, pleins de corps et de spiritueux. Il parle également des vins de Cospéron (Cosprons) qui est un hameau de Port-Vendres actuellement.
Le 23 avril 1823, la commune de Port-Vendres est créée à partir de parties des communes de Banyuls sur Mer et de Collioure.
Le 20 février 1858, le chemin de fer relie Narbonne à Perpignan, en 1867, il atteint Port-Vendres et la connexion avec l’Espagne est faite en 1878.
La loi du 1er septembre 1871, dans son article 3 prévoit de taxer les vins présentant, une force alcoolique supérieure à quinze degrés d’un double droit de consommation ce qui provoque un problème, les vins de la région de Collioure titrant régulièrement au-delà de 15 %.
Le 2 août 1872, une loi proposée par Emmanuel Arago (1812-1896) reconnaît l’existence d’une production originale de vins dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales pouvant présenter un titre alcoométrique volumique acquis supérieur à 15 % et nécessitant l’addition d’alcool ou d’eau-de-vie portant son titre alcoométrique volumique jusqu’à 18 % afin d’éviter les problèmes de transport. Cette loi a pour conséquence d’encourager la production de vins doux naturels au détriment des vins secs dans la région.
A compter de 1880, le vin de Banyuls à base du cépage Grenache remplace le vin de Malaga dans le Codex medicamentarius comme vin officinal (vin de base des vins médicinaux) suite aux travaux du pharmacien Paul Oliver (1842-1890) de Collioure.
En 1884, le phylloxéra fait son apparition dans le vignoble de Collioure.
Le 13 avril 1898, une loi proposée par le député Jules Pams 1852-1930) réserve l'utilisation de la mention traditionnelle "vin doux naturel" aux vins qui "auront la possibilité d'être maintenus sous le régime des vins, moyennant paiement d'un demi droit de consommation de l'alcool employé au mutage.
En 1902, les vignerons créent un syndicat viticoles regroupant Banyuls, Cerbère, Collioure et Port-Vendres.
Le 18 septembre 1909, l'appellation d'origine Banyuls est délimitée géographiquement par décret (Journal Officiel du 24 septembre 1909).
En 1921, la cave coopérative de l’Etoile est fondée.
Le 6 août 1936, l’appellation d’origine contrôlée Banyuls est créée pour les vins doux naturels blancs, rosés, rouges et rancio. La production de vins secs étant anecdotique.
L’appellation prévoit que les cépages principaux sont : Grenache, Macabeu (Macabeo), Malvoisie et Muscat. Les cépages accessoires (10 % maximum) sont Blanquette et Carignan ; les vins doux naturels doivent posséder un degré alcoolique en puissance de 14 ° avec adjonction de 6 à 10 % d’alcool à 90 ° minimum et un degré alcoolique minimum de 15 °. Les vins de liqueur sont obtenus par addition d’alcool à 90 ° minimum au moût avec un degré alcoolique minimum de 15 ° Le rendement maximal autorisé est fixé à 30 hL/ha de moût.
En 1950, la cave coopérative du Cellier des Templiers est fondée.
En 1956, suite aux gelées, il est décidé d’utiliser le cépage grenache gris moins sensible à la coulure.
Suite à cette nouvelle plantation, André Parcé, maire de Banyuls de 1953 à 1967, décide protéger la production de vin issu du cépage grenache noir.
Le 16 novembre 1962, l’appellation d’origine contrôlée Banyuls grand cru est créée pour un vin issu du cépage Grenache noir ou rouge (75 % minimum), de moûts avec une richesse en sucre minimum de 252 g/L de sucre et une richesse minimum de 23° (alcool acquis et en puissance), avec un minimum de 18° d’alcool acquis. Il est également prévu la possibilité d’adjoindre les mentions Brut, Dry ou Sec pour les vins doux naturels et les vins de liqueur possédant moins de 54 g/L de sucres résiduels. Le rendement est limité à 25 hL/ha et l’élevage doit être d’au minimum de 30 mois.
En 2010, la superficie en production de l’appellation banyuls grand cru est de 174 hectares pour une production moyenne de 4000 hectolitres.

Les vins :
La production d'un vin muté consiste à arrêter la fermentation du jus de raisin avant le 31 décembre suivant la récolte par adjonction d’alcool vinique à 96° dans une proportion de 5 à 10 % du volume total.
L'expression Vin doux naturel est obligatoire sur l'étiquette.



Banyuls grand cru rouge :
Vin à la robe tuilée aux reflets acajou avec des arômes miellés de fruits noirs (cerise, mûre), de fruits à l’alcool (pruneau) avec une note empyreumatique (cacao, café).
Température de service : 12-16 °C (54-61 °F).
Garde potentielle : 20 ans et +.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Banyuls grand cru hors d'âge rouge :
Vin aux arômes de fruits noirs à l’alcool (cerise, pruneau), de fruits confits et secs (noisette, noix) évoluant sur le miel et des arômes empyreumatiques (cacao, café).
Température de service : 12-16 °C (54-61 °F).
Garde potentielle : 20 ans et +.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Banyuls grand cru rancio :
La mention « Rancio » est réservée à un Vin Doux Naturel que l'on a laissé vieillir dans un milieu oxydatif (au soleil dans une bonbonne) avant de le conserver à l'abri de l'air dans un foudre (1 an minimum) avant de l'embouteiller.
Vin a la robe couleur grenat tuilé ou acajou aux arômes de beurre fondu, de fruits confits et de fruits secs (amande, datte, figue, noix, orange, pruneau, raisin sec) évoluant sur des arômes de torréfaction et de chocolat.
Température de service : 10-14 °C (50-57 °F).
Garde potentielle : 20 ans et +.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Banyuls grand cru hors d'âge rancio :
La mention « Rancio » est réservée à un Vin Doux Naturel que l'on a laissé vieillir dans un milieu oxydatif (au soleil dans une bonbonne) avant de le conserver à l'abri de l'air dans un foudre (1 an minimum) avant de l'embouteiller.
Vin a la robe sombre aux arômes complexes de beurre fondu, de fleurs miellées, de fruits secs (amande, noisette, noix, raisin) évoluant sur des notes de cire, d’épices, de grillé (café, chocolat) et de verveine.
Température de service : 10-14 °C (50-57 °F).
Garde potentielle : 20 à 50 ans et +.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 4000 pieds/ha.

L'irrigation est interdite.

Méthode de vendanges : Vendanges manuelles par tries successives.

Grand cru rouge :

Cépage principal (75 % minimum) : Grenache noir.
Cépages secondaires : Grenache blanc, Grenache gris, Macabeu, Muscat blanc (muscat à petits grains), Muscat d'Alexandrie, Torbato (Tourbat ou Malvoisie du Roussillon).
Cépages accessoires (10 % maximum) : Carignan, Cinsault, Counoise, Mourvèdre, Syrah.

Richesse minimale en sucre des moûts : 252 g/L.

Rendement visé : 30 hL/ha.

Rendement butoir : 40 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Le cépage Grenache noir représente 75 % minimum de l’assemblage, les cépages accessoires représentent 10 % maximum de l’assemblage.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 15 %.

Titre alcoométrique volumique total supérieur ou égal : 21,5 %.

Enrichissement : interdit.

Modification de la couleur : interdite.

Mutage : autorisé. Par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 10 % maximum du volume du moût mis en œuvre. L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût. Toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 10 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.

Élaboration : Les vins sont obtenus par macération du moût avec la pulpe du raisin durant tout ou partie de la fermentation.

Sucres résiduels : 45 g/L minimum.

Élevage : au minimum jusqu’au 1er juin de la troisième année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er juin de la troisième année suivant la récolte.

Grand cru rouge hors d'âge :

Cépage principal (50 % minimum) : Grenache noir.
Cépages secondaires : Grenache blanc, Grenache gris, Macabeu, Muscat blanc, Muscat d'Alexandrie, Torbato (Tourbat).
Cépages accessoires (10 % maximum) : Carignan, Cinsault, Syrah.

Richesse minimale en sucre des moûts : 252 g/L.

Rendement visé : 30 hL/ha.

Rendement butoir : 40 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Le cépage Grenache noir représente 75 % minimum de l’assemblage, les cépages accessoires représentent 10 % maximum de l’assemblage.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 15 %.

Titre alcoométrique volumique total supérieur ou égal : 21,5 %.

Enrichissement : interdit.

Modification de la couleur : interdite.

Mutage : autorisé. Par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 10 % maximum du volume du moût mis en œuvre. L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût. Toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 10 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.

Élaboration : Les vins sont obtenus par macération du moût avec la pulpe du raisin durant tout ou partie de la fermentation.

Sucres résiduels : 45 g/L minimum.

Élevage : au minimum jusqu’au 1er septembre de la cinquième année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er septembre de la cinquième année suivant la récolte.

Grand cru rancio :

Cépage principal (50 % minimum) : Grenache noir.
Cépages secondaires : Grenache blanc, Grenache gris, Macabeu, Muscat blanc, Muscat d'Alexandrie, Torbato (Tourbat).
Cépages accessoires (10 % maximum) : Carignan, Cinsault, Syrah.

Richesse minimale en sucre des moûts : 252 g/L.

Rendement visé : 30 hL/ha.

Rendement butoir : 40 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Le cépage Grenache noir représente 75 % minimum de l’assemblage, les cépages accessoires représentent 10 % maximum de l’assemblage.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 15 %.

Titre alcoométrique volumique total supérieur ou égal : 21,5 %.

Enrichissement : interdit.

Modification de la couleur : interdite.

Mutage : autorisé. Par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 10 % maximum du volume du moût mis en œuvre. L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût. Toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 10 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.

Élaboration : Les vins sont obtenus par macération du moût avec la pulpe du raisin durant tout ou partie de la fermentation.

Sucres résiduels : 45 g/L minimum.

Élevage : au minimum jusqu’au 1er juin de la troisième année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er juin de la troisième année suivant la récolte.

Grand cru rancio hors d'âge :

Cépage principal (50 % minimum) : Grenache noir.
Cépages secondaires : Grenache blanc, Grenache gris, Macabeu, Muscat blanc, Muscat d'Alexandrie, Torbato (Tourbat).
Cépages accessoires (10 % maximum) : Carignan, Cinsault, Syrah.

Richesse minimale en sucre des moûts : 252 g/L.

Rendement visé : 30 hL/ha.

Rendement butoir : 40 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Le cépage Grenache noir représente 75 % minimum de l’assemblage, les cépages accessoires représentent 10 % maximum de l’assemblage.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 15 %.

Titre alcoométrique volumique total supérieur ou égal : 21,5 %.

Enrichissement : interdit.

Modification de la couleur : interdite.

Mutage : autorisé. Par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 10 % maximum du volume du moût mis en œuvre. L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût. Toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 10 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.

Élaboration : Les vins sont obtenus par macération du moût avec la pulpe du raisin durant tout ou partie de la fermentation.

Sucres résiduels : 45 g/L minimum.

Élevage : au minimum jusqu’au 1er septembre de la cinquième année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er septembre de la cinquième année suivant la récolte.