Vin de Corse ou Corse

Présentation :
Appellation régionale pouvant être produite sur l'ensemble des terroirs classés de l'île, à l'exception de Patrimonio.
Le vignoble est principalement disposé sur la façade maritime orientale de l'île s'étirant sur une centaine de kilomètres entre Bastia et Solenzara sur un sol essentiellement granitique et schisteux.
Il existe quatre types de sols en Corse : argilo-calcaire (Patrimonio), granitique à l'ouest, marno-sableux de Bastia à Solenzara et schisteux au nord et à l'est.

Histoire :
Dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ, les phéniciens créent le comptoir d’Alalia (Aleria) et apportent avec eux comme dans toute la Provence, la culture du blé, de l'olivier et de la vigne.
La domination romaine va ensuite apporter une amélioration dans les modes de conduite de la vigne et les techniques d’élaboration du vin ce qui permettra le développement de la consommation.
Après la chute de l'empire romain, ce sont les religieux (il y a 6 évêchés dès le 6ème siècle après J.C) qui continueront de s'occuper de la vigne.
De 1077 à 1133, l'île sera administrée par les évêques de Pise et ce sera alors les moines qui se chargeront de développer le vignoble corse en développant les échanges entre la Corse et la Toscane. Cette période est appelée Pax Pisana.
A compter de 1133 et jusqu'en 1289, l'île sera dirigée plus ou moins conjointement par Gênes et Pise, à cette époque seul le Cap Corse est spécialisé dans la production viticole et la quasi-totalité des exportations de vin se font à destination de l'Italie et ses républiques.
Entre 1522 et 1531, l’évêque Agostino Giustiniani (1470-1536) écrit Description de la Corse où il indique que le Cap Corse fournit de très bons vins, presque tous blancs et parle des vins de Pietranera (près de Bastia), mais également des vins des environs d’Ajaccio, de Bonifacio, de Corte de la Côte orientale ou de la région de Vico.
En 1572, un décret oblige chaque propriétaire à planter dix arbres fruitiers et quatre plants de vigne sous peine d’amende.
L'île restera sous domination génoise jusqu'au 18ème siècle.
En 1768, Gênes vend la corse à la France pour se désendetter. Un recensement effectué en 1769 indique que la Corse compte alors 10000 hectares de vignes réparti principalement entre le nord de l'île et le Cap Corse.
En 1811, le décret Myot, toujours en vigueur aujourd'hui, exempte d'impôts indirects les vins produits sur l'île, ceci explique l'absence des droits de régie en Corse.
Au 19ème siècle, la culture de la vigne est devenue la principale ressource de l’île. Le vignoble en 1814 occupe une superficie de 11304 hectares de vignes. La production viticole est exportée essentiellement vers l'Italie.
Dès 1852, la Corse va alors connaître une période difficile avec la crise de l'oïdium, puis du phylloxéra qui va anéantir une grande partie du vignoble.
La première guerre mondiale va terminer de décimer la viticulture locale.
Dès 1942, une première demande de reconnaissance pour une appellation d'origine contrôlée est déposée sans succès.
Vers 1950, la Corse possède environ 6000 hectares de vignoble.
Ce n'est qu'à compter de 1960, avec l'arrivée de 17000 rapatriés d’Afrique du Nord que la viticulture va être relancée principalement sur la plaine orientale entre Bastia et Solenzara par la production intensive d'un vin de grande consommation issu de vignes à haut rendement. La superficie du vignoble va passer d'environ 8400 hectares en 1965 à 29000 hectares, dont 16 000 hectares pour la seule région d'Aleria en 1970 puis à 32000 hectares en 1976 pour redescendre autour de 7000 hectares dans les années 1990.
En mars 1968 est obtenu la création de l'appellation d’origine contrôlée Patrimonio et l’appellation d’origine Vin Délimité de Qualité Supérieure Sartène.
En 1971, une demande de reconnaissance en appellation d’origine contrôlée pour un vin régional est déposé.
En 1972, la chaptalisation autorisée jusque là est interdite à la demande des viticulteurs du Midi.
Le 22 décembre 1972 est publié un décret d'appellation d’Origine Contrôlée (AOC) autorisant les appellations : Vin de Corse, Vin de Corse Calvi, Vin de Corse Coteaux d'Ajaccio, Vin de Corse Coteaux du Cap Corse, Vin de Corse Figari, Vin de Corse Patrimonio, Vin de Corse Porto Vecchio et Vin de Corse Sartène. Décret qui sera annulé par décision du conseil d’État.
Le 2 avril 1976, l'appellation d'origine contrôlée régionale Vin de Corse ou Corse est créée pour tous les terroirs viticoles de l'île. Par ailleurs, elle dispose de sept appellations locales rattachées : Vin de Corse Calvi, Vin de Corse Coteaux d'Ajaccio †, Vin de Corse Coteaux du Cap Corse, Vin de Corse Figari, Vin de Corse Patrimonio †, Vin de Corse Porto-Vecchio et Vin de Corse Sartène.
En 2008, la superficie en production de l’appellation est de 2760 hectares.

Les vins :



Vin de Corse ou Corse blanc :
Représente 10 % de la production de l'appellation.
Vin aux arômes acidulés d'agrumes et de fleurs blanches avec parfois des notes minérales.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Vin de Corse ou Corse rosé :
Représente 60 % de la production de l'appellation.
Vin à la robe saumonée avec des arômes de petits fruits rouges avec des notes épicées (poivre) et de fumée.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.

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Vin de Corse ou Corse rouge :
Représente 30 % de la production de l'appellation.
Vin à la robe sombre présentant des notes de fruits (cassis, myrtille) évoluant vers des notes empyreumatiques (réglisse) et de cuir.
Température de service : 16-18 °C (61-64 °F).
Garde potentielle : 4 à 6 ans.

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Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 4400 pieds à l'hectare.

Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.

Vin de Corse ou Corse blanc :

Encépagement : Cépage principal (75 % minimum) : Vermentino (Malvoisie de Corse).
Autre cépage (25 % maximum) : Ugni blanc (Rossola).
Cépages accessoires (10 % maximum) : Biancu gentile, Codivarta, Genovese.

Richesse minimale des moûts : 161 g/L pour le cépage Codivarta.
178 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Rendement visé : 55 hL/ha.

Rendement butoir : 55 hL/ha.

Assemblage : obligatoire. Pour des raisins ou des vins dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.

Enrichissement : Interdit.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

L’emploi de copeaux de bois est : interdit.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur à 14 %, 5 g/L au-delà.

Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.

Vin de Corse ou Corse rosé :

Encépagement : Cépages principaux (50 % minimum) : Cépages obligatoires (33 % minimum) : Nielluccio, Sciaccarello.
Autre cépage principal : Grenache noir.
Cépages accessoires : Barbarossa (Barbaroux), Carignan (20 % maximum), Cinsault, Mourvèdre, Syrah. Vermentino (Malvoisie de Corse, 20 % maximum).
Autres cépages accessoires (10 % maximum) : Aleatico, Carcajolo noir (Carcajolo nero), Morrastel (Minustello).

Richesse minimale des moûts : 178 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Rendement visé : 55 hL/ha.

Rendement butoir : 55 hL/ha.

Assemblage : obligatoire. Pour des raisins ou des vins dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.

Enrichissement : Interdit.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

L’emploi de copeaux de bois est : interdit.

L'utilisation de charbon oenologique est : interdit.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur à 14 %, 5 g/L au-delà.

Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.

Vin de Corse ou Corse rouge :

Encépagement : Cépages principaux (50 % minimum) : Cépages obligatoires (33 % minimum) : Nielluccio, Sciaccarello.
Autre cépage principal : Grenache noir.
Cépages accessoires : Barbarossa (Barbaroux), Carignan (20 % maximum), Cinsault, Mourvèdre, Syrah. Vermentino (Malvoisie de Corse, 20 % maximum).
Autres cépages accessoires (10 % maximum) : Aleatico, Carcajolo noir (Carcajolo nero), Morrastel (Minustello).

Richesse minimale des moûts : 153 g/L pour les cépages Barbarossa et Cinsault.
198 g/L pour les autres cépages.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Rendement visé : 45 hL/ha.

Rendement butoir : 55 hL/ha.

Assemblage : obligatoire. Pour des raisins ou des vins dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.

Enrichissement : Interdit.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

L’emploi de copeaux de bois est : interdit.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur à 14 %, 5 g/L au-delà.

Élevage : minimum jusqu'au 15 décembre de l’année de la récolte.

Commercialisation possible à partir du 1er janvier de l’année suivant la récolte.