PrésentationAppellation enclavée dans l'aire d'appellation Entre-deux-Mers.
Elle se situe au sud-est de Bordeaux (35 kilomètres) dans le terroir de l'Entre-Deux-Mers, s'étalant entre Arbis et Targon sur la rive droite de la Garonne.
Les délimitations de l'appellation correspondent au territoire du Vicomté de Benauge (13ème siècle), soit 9 communes : Arbis, Cantois, Escoussans, Gornac, Ladaux, Mourens, Saint-Pierre de Bat, Soulignac, Targon qui se situe approximativement dans le bassin de l'Oeille, affluent de la Dordogne.
Le vignoble est disposé sur un vaste plateau calcaire.
Appellation réservée aux vins blancs secs produits dans l'aire d'appellation Bordeaux Haut-Benauge.
La superficie réellement exploitée de l'appellation est approximativement de 26 hectares.
L'appellation tire son nom de la Vicomté de Benauge.
Histoire :La présence de la vigne dans ce secteur du Bordelais est ancienne avec la présence de caves à vin de l'époque gallo-romaine existantes sous le château de Fongrave à Gornac.
L'existence de la vicomté de Benauge est avérée dès le 11ème siècle, avec la construction d'un donjon, et appartenait à la comtesse de Gavarret-Bouville.
En 1253, Henri III Plantagenêt (1207-1272), roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, assiège le donjon après que Bernard de Gavaret dit de Bouville (1205-1260) se soit révolté contre Simon V de Montfort (1208-1265), gouverneur d'Aquitaine. La vicomté est alors confisquée à Bernard de Gavaret et le 2 janvier 1266 elle est confiée au chevalier Jean de Grailly, futur sénéchal d'Aquitaine.
Une autre preuve de la présence ancienne du vin étant une sculpture d'un homme tenant un fût sur ses genoux derrière l'église de Saint-Pierre de Bat qui fut construite entre le 12ème et le 14ème siècle.
La vicomté de Benauges va rester dans la maison de Foix-Grailly-Candale jusqu'en 1700 avec la vente de cette seigneurie à Étienne de Gombaud, conseiller lay au Parlement de Bordeaux à compter du 28 mai 1700.
A la Révolution française, le château servira de carrière.
Durant toute cette période, il n'y a que très peu de vignoble, l'agriculture étant essentiellement basée sur les céréales comme le prouve la vingtaine de moulins à eau et la trentaine de moulins à vent présent dans le secteur à l'époque. L'autre activité essentielle étant le travail du bois avec la présence de nombreuses forêts fournissant une partie des merrains nécessaires à la fabrication des tonneaux de Bordeaux.
Il faut attendre le 19ème siècle pour voir apparaître un véritable vignoble avec la création de routes empierrées permettant le transport des vins vers les ports de Garonne et de la Dordogne. Ce vignoble est alors composé de cépages blancs et de cépages rouges.
L'histoire de ce vignoble se confond alors avec celle du vignoble de l'Entre-Deux-Mers.
Le développement de ce vignoble équilibré alors entre vins rouges et vins blancs va connaître un coup d'arrêt avec l'apparition du phylloxéra qui touchera la totalité du vignoble en 1876.
Au début du 20ème siècle, le vignoble produit essentiellement des vins blancs moelleux, parfois liquoreux.
Le 28 octobre 1924, le tribunal civil de Libourne va définir les délimitations de l'appellation Entre-Deux-Mers pour les vins blancs et rouges produits dans le département de la Gironde entre la rive gauche de la Dordogne et la rive droite de la Garonne.
En 1925, le syndicat des viticulteurs du Haut-Benauge est créé.
Le 31 juillet 1937 l’appellation d’origine contrôlée Entre-deux-Mers est obtenue pour les vins blancs uniquement.
En 1953, le décret d'appellation est modifié à la demande du Syndicat viticole, il réserve la mention AOC uniquement pour les vins blancs secs.
Le 15 juillet 1955, la mention complémentaire Haut-Benauge est créée et réservée au neuf communes de la vicomté de Benauge pour un vin blanc sec.
Les vins :Il est possible de produire également des vins blancs secs dans l’appellation Bordeaux Haut-Benauge.
La plupart des vins blancs moelleux sont commercialisés dans l'appellation Bordeaux Haut-Benauge avec sucres.
Les conditions de production sont identiques à l’appellation Entre-Deux-Mers.
Entre-Deux-Mers Haut-Benauge :
Vin vif aux arômes végétaux (buis, genêts), avec des notes citronnées et parfois de pierre à fusil (lorsque dominante de Sauvignon).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :Entre-Deux-Mers Haut-Benauge :
Densité minimale de plantation : 4500 pieds/hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.
Autorisation limitée à deux fois seulement par récolte et par parcelle.Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : Muscadelle, Sauvignon, Sauvignon gris, Sémillon.
Cépage secondaire (30 % maximum) : Merlot blanc.
Cépages accessoires (10 % maximum) : Colombard, Mauzac, Ugni blanc.Rendement visé : 65 hL/ha.Rendement butoir : 75 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 170 g/L.Assemblage : Assemblage avec au moins deux des cépages principaux.
Les cépages accessoires représentent maximum 30 % de l’assemblage.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.Enrichissement : Autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 13 %.Teneur en sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.