Présentation :
Appellation située au pied du pic Saint-Loup et de la montagne de l'Hortus à une vingtaine de km au nord de Montpellier regroupant 17 communes.
Le vignoble est installé sur un sol formé pour l’essentiel de calcaire et de marnes à une altitude comprise entre 80 et 300 mètres.
Le climat est de type méditerranéen avec une grande amplitude thermique.
L’appellation tire son nom de de la montagne éponyme dont le nom serait issu d’une légende médiévale : trois frères, Loup, Guiral et Clair amoureux d’une femme (Bertrade) partent faire la croisade et à leur retour leur bien-aimée est morte. Dépités, ils décident de vivre en ermite et s’installent sur trois sommets voisins. Clair sur le mont Saint-Clair (ville de Sète), Guiral sur le mont Saint-Guiral (Cévennes) et Loup sur le pic Saint-Loup (658 mètres d’altitude) situé face à l’Hortus (512 mètres).
Histoire :
La première trace de vin que l’on puisse retrouver dans la région Languedoc remonte à 700 avant Jésus-Christ à Calvisson entre Nimes et Montpellier où du vin apporté par des Etrusques fut consommé (4.000 tessons d’amphores vinaires ont été découvert sur l’oppidum de la Liquière).
Dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ les phocéens installent un comptoir à Agde et par extension implantent probablement la vigne.
En juin 2013, il a été découvert au sud de Lattes, dans l'agglomération de Montpellier, des traces de vinifications dans un pressoir en calcaire datant entre - 425 et - 400 avant Jésus-Christ ainsi que des amphores contenant des résidus datant de – 500 à – 475 avant Jésus-Christ.
La diffusion du vignoble dans la région Languedoc se fera par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région qui s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ.
Dès cette époque, les vins de la région s'exportent depuis le port de Sète dans tout le bassin méditerranéen (Egypte, Grèce, Italie, Turquie...).
En 92 après Jésus-Christ, un édit de l’Empereur Domitien (51-96) ayant pour but de protéger la viticulture italienne, interdit la plantation de toutes nouvelles vignes et même l'arrachage de la moitié des vignes des provinces sous domination romaine.
Après la domination romaine, le vignoble continuera d'exister grâce aux ordres monastiques (abbayes de Gellone à Saint-Guilhem le Désert, Saint-Sauveur à Aniane, Valmagne à Villeveyrac…).
Au 16ème siècle, le vignoble du Languedoc installé jusque là essentiellement sur les coteaux va se développer dans les plaines de la région soit par le biais de petites propriétés produisant du vin pour leur propre consommation soit par de grandes propriétés diffusant un vin de faible qualité aux grandes villes de la région (Montpellier, Narbonne).
En octobre 1666, un édit royal décidé par Colbert (1619-1683), lance le creusement du canal du Midi sous la supervision de Pierre-Paul Riquet (1609-1680). Le canal est ouvert en 1681, sous le règne de Louis XIV et permet le développement des échanges avec la façade atlantique de la France.
Au 18ème siècle, un arrêt royal du 27 septembre 1729 organise les modes de production et de commercialisation des eaux de vie et du vin pour la région. Une bonne partie de la production viticole est destinée à la distillation qui s'exporte vers les États-Unis et les Pays-Bas.
En 1839, la superficie du vignoble du département de l’Aude est de 57415 hectares et la diffusion des vins vers le nord de la France est assurée grâce au développement du chemin de fer avec l’ouverture de la ligne reliant Montpellier à Sète qui sera reliée à Paris à compter de 1855.
En 1856, l’oïdium atteint la région et provoque une chute de la production.
A compter de 1867, le phylloxéra fait son apparition dans la région.
Après la crise phylloxérique, le vignoble est replanté avec des porte-greffes américains dans les plaines du Languedoc et des cépages à très forts rendement (Aramon notamment). Le but étant de produire un vin bon marché et en grande quantité afin d'alimenter la France entière.
Dès le début du 20ème siècle, les conséquences de cette production de masse vont se faire sentir, les quatre départements de l'Aude, du Gard, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales représentent 40 % de la production totale des vins français (colonies comprises).
C'est à l’Exposition universelle de 1900 à Paris que Joseph Manissier obtient une médaille d’or pour ses vins du Pic Saint Loup.
Au début du 20ème siècle, la surproduction due à des millésimes d'abondance (1904 à 1907) va provoquer un effondrement du marché viticole (prix divisés par 4, de 20 francs l’hectolitre à 5 francs) et une forte agitation sociale dans cette région dépendant essentiellement de la production viticole.
Après la première guerre mondiale le Languedoc représente le tiers de la production française de vin et va connaître jusqu'aux années 1970 une succession de crises dues à la surproduction et à la mévente de ses vins.
Autour de 1950, les viticulteurs du Pic Saint-Loup commencent à se regrouper autour de Pierre Arnaud.
Le 17 mai 1951 est obtenu la première appellation Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS) du Languedoc pour Quatourze.
En 1955, le syndicat des vignerons du pic Saint-Loup est créé et la même année, l’appellation Vin Délimité de Qualité Supérieur du pic Saint-Loup (VDQS) est obtenue.
Le 24 décembre 1985 est créé l'appellation d'origine contrôlée Coteaux du Languedoc avec la possibilité d’ajouter la mention Pic Saint-Loup.
Le 10 octobre 1994, création de la dénomination complémentaire Coteaux du Languedoc Pic Saint-Loup pour les vins rosés et rouges avec des conditions de productions plus restrictives que pour l’appellation (vignes d’au moins 6 ans, encépagement avec un minimum de 90 % des cépages Grenache noir, Mourvèdre et Syrah en rouge ou 70 % en rosé, degré alcoolique minimal de 12 % pour les rouges et 11,5 % pour les rosés,...).
En 2003, le syndicat des vignerons du pic Saint-Loup dépose une demande auprès du comité national de l'Inao pour le classement du terroir en AOP.
Le 3 mai 2007, l’appellation régionale Languedoc est créée et l’appellation Coteaux du Languedoc Pic Saint-Loup change de nom pour devenir Languedoc Pic Saint-Loup.
Le 7 septembre 2016, le comité national de l'Inao émet un avis favorable au classement du terroir en appellation d’origine protégée.
Le 19 décembre 2017, l’appellation d’origine protégée Pic Saint-Loup est créée par décret avec pour caractéristique principale d’un encépagement minimal de 50 % du cépage Syrah.
Les vins :
Les vins blancs produits dans l’aire d’appellation sont commercialisés dans l’appellation Languedoc.
La mention du millésime est obligatoire.
Les cépages ne doivent pas être mentionné sur l’étiquette.
Pic Saint-Loup rosé :
Vin a la robe vive plutôt souple aux arômes de fruits rouges (fraise, groseille).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Pic Saint-Loup rouge :
Vin a la robe grenat, tannique et puissant, avec des arômes de fruits rouges, de gibier, d'épices et empyreumatique (réglisse).
Température de service : 16-18 °C (61-64 °F).
Garde potentielle : 4 à 8 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 5500 pieds/hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité. Pic Saint-Loup rosé :
Encépagement : Cépages principaux (2 minimum) : Grenache, Mourvèdre, Syrah (30 % minimum).
Cépages accessoires : Cinsaut (30 % maximum), Counoise (10 % maximum), Grenache gris (10 % maximum), Morrastel (10 % maximum).Richesse minimale en sucre des moûts : 202 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 50 hL/ha.Assemblage : Assemblage obligatoire d’au moins deux cépages. Le cépage Syrah représente au minimum 30 % de l’assemblage. Les cépages accessoires, excepté le cépage Cinsault (30 % maximum), représentent 10 % maximum de l’assemblage.Utilisation de morceaux de bois : Interdit.L'utilisation de charbon oenologique est : Interdite.Sucres résiduels : 3 g/L maximum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte. Pic Saint-Loup rouge :
Encépagement : Cépages principaux (deux minimum) : Grenache, Mourvèdre, Syrah (50 % minimum).Cépages accessoires (10 % maximum) : Carignan, Cinsaut, Counoise, Morrastel.Richesse minimale en sucre des moûts : 202 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 50 hL/ha.Assemblage : Assemblage obligatoire. Le cépage Syrah représente au minimum 50 % de l’assemblage. Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 10 % de l’assemblage.Utilisation de morceaux de bois : Interdit.Sucres résiduels : 3g/L maximum si titre alcoométrique volumique naturel inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà.Élevage au minimum jusqu'au 1er juillet de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 15 juillet suivant l'année de récolte.