Présentation :
Le Kitterlé est l’un des cinq climats grand cru situé sur la commune de Guebwiller.
Il forme un éperon rocheux situé sur les flancs du massif de l'Oberlinger au débouché de la vallée de la rivière La Lauch sur la commune de Guebwiller avec une exposition vers le sud-est, le sud et le sud-ouest.
Le vignoble est disposé sur des terrasses avec des pentes à plus de 45 % sur un sol léger et sablonneux issu de grés et de schiste d'origine volcanique à une altitude comprise entre 270 et 360 mètres.
Cépages principaux du climat : Riesling (44 %), Pinot gris (28 %), Gewurztraminer (28 %).
Histoire :
Dès 774, Guebwiller alors simple domaine agricole appartient à l'abbaye bénédictine de Murbach (fondée en 727 par le comte Eberhard d'Eguisheim, petit-fils d'Aldaric, troisième duc d'Alsace et neveu de sainte Odile).
Au 12ème siècle, la présence de la vigne est attestée sur le massif de l'Oberlinger qui est également exploité comme carrière.
Dès le 12ème siècle, les vins produits dans le massif du Guebwiller sont la base du développement de cette ville, possession de l'abbé de Murbach. Les vins de la Wanne (Kessler), du Saering et du Kitterlé sont exportés vers l'Autriche en transitant par Bâle et Lucerne (possession de l'abbaye également). Le vin produit est un vin blanc issu de différents cépages (Gentil).
En 1228 l’empereur Frédéric II (1194-1250) donne le titre de prince-abbé à Hugues de Rothenbourg, supérieur de l'abbaye de Murbach de 1216 à 1236 et prince du Saint-Empire vers 1230 après la 6ème croisade. L'abbaye de Murbach devient alors une principauté-abbatiale et relève de l'évêque de Bâle.
Au 13ème siècle (entre 1270 et 1287), la muraille d'enceinte de la ville est construite.
A la fin du Moyen-Âge, l'Alsace connaît une période de prospérité (entre 1525, année de la guerre des paysans et 1632, début de la guerre de Trente ans) excepté la principauté de Murbach en raison d'une parcellisation excessive des vignes et d'une forte imposition par les prince-abbé.
Au 17ème siècle, l'abbaye de Murbach est rattachée au Royaume de France.
En 1667, les vins vendus par la ville de Guebwiller et envoyés vers Lucerne possèdent un certificat d'origine (Ladzettel).
En 1699, on trouve la première mention du Kitterlé.
Le vignoble est cultivé depuis au moins 250 ans sur des terrasses bordées de murets de grès rose en pierre sèche (plus de 50 kilomètres).
En 1782, les jésuites d'Ensisheim possèdent 12 schatz de vignes (1200 mètres carrés environ) à Eguisheim.
Après la Révolution française, les biens ecclésiastiques sont vendus comme Biens nationaux.
Dès 1830, les vins du Kitterlé sont commercialisés sous le nom de Kitterlé et non d'Eguisheim.
Après les différentes crises de la fin du 19ème siècle (mildiou, oïdium et phyloxéra vers 1900), le vignoble est replanté et on asiste à compter de 1910 à une sorte de remembrement du vignoble de Guebwiller effectué par Ernest Schlumberger (1885-1954) qui fait passer la superficie du domaine Schlumberger de 40 à 130 hectares en 1925 et le rend propriétaire de près de 70 % du vignoble de Kitterlé.
Après la première guerre mondiale, le vignoble alsacien va connaître un nouvel essor jusqu'à la seconde guerre mondiale.
Le 3 octobre 1962 l'appellation d'origine contrôlée est obtenue et la mention de la commune d'origine et du cépage est autorisée sur l'étiquette.
Le 30 juin 1971, un décret autorise la mention du terroir d'origine sur l'étiquette.
Le 20 novembre 1975, la mention Grand cru est accordée au vin d'Alsace.
Le 23 novembre 1983, Kitterlé intègre la liste des Alsace Grand Cru en même temps que 24 autres terroirs.
Les vins :Pour les conditions de production du décret d’appellation, se reporter à la fiche Alsace grand cru + Dénomination géographique.
En raison des sols gréseux ou volcaniques du Kitterlé, les vins nécessitent une certaine garde avant d’être consommés (au moins huit ans).