Présentation :
Appellation située au sud de Pau sur la rive gauche du Gave de Pau et à proximité de Lourdes dans le Piémont pyrénéen béarnais.
Le vignoble s'étire sur une quarantaine de kilomètres sur des coteaux souvent plantés en terrasses à une altitude comprise entre 250 et 450 mètres pour bénéficier du vent du sud qui permet le passerillage.
On peut distinguer trois zones viticoles : La Chapelle de Rousse au nord-est de l'appellation, située sur des hauts de coteaux avec un sol de poudingue (25 % de la superficie de l'appellation), Lasseube, dans la partie sud de l'appellation située sur les pentes les plus élevées avec une exposition sud (5 % de la superficie de l'appellation) et Monein, au nord-ouest de l'appellation avec un vignoble situé sur trois grandes croupes orientées nord-sud (70 % de la superficie plantée de l'appellation).
Les vendanges se font en octobre pour les vins secs et jusqu'en décembre pour les autres (surmaturation sur pieds indispensable à l'élaboration des vins moelleux).
Histoire :La vigne a probablement été introduite il y a 2000 ans par les romains, même si la lambrusque sauvage existait déjà dans les contreforts pyrénéens.
Deux mosaïques romaines ont été découvertes à Jurançon dont l’une est ornée d’une feuille de vigne, ce qui pourrait indiquer la présence de la vigne à Jurançon.
Après la chute de l'empire romain, la vigne est reprise par les congrégations religieuses.
C'est en 989 que l'on trouve la première trace d'une transaction de vins de Jurançon avec les moines de l'abbaye de Saint-Vincent, abbaye bénédictine fondée par le duc de Gascogne Guillaume Sanche (950-996) vers 970, à Lucq de Béarn.
En 1117, on trouve pour la première fois le mot Juransoo.
En 1460, le vignoble appartient à Gaston de Grailly (1423-1472) comte de Foix mais également vicomte du Béarn.
C'est en 1538 que le terme de Jurançon apparaît pour la première fois avec l'achat d'une vigne par Henri d'Albret ou Henri II de Navarre (1503-1555).
La renommée du vignoble remonte au 16ème siècle avec l'utilisation de vin de Jurançon pour le baptême d'Henri IV (1553-1610) le 12 décembre 1553.
Au 17ème siècle, les marchands hollandais embarquent via Bayonne de 1000 à 7000 tonneaux de vin blanc à destination des Provinces-Unis (Pays-Bas). Les pays scandinaves et allemands chargeant de 500 à 2000 tonneaux. Les ventes de vin rouge se développent également avec les Antilles.
Au début du 19ème siècle, le vignoble du Jurançon possède une superficie de 5500 hectares.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que « Jurançon, à une lieue et demie de Pau, récolte des vins rouges et des vins paillets qui jouissent d'une grande réputation (sic) et des vins blancs qui se distinguent par un goût et un parfum approchant de celui de la truffe ; ils sont de bonne garde et gagnent à vieillir.
En 1855, le vignoble est atteint par l’oïdium.
En 1892, le phylloxéra commence à faire des ravages dans le vignoble de Jurançon.
En 1931, le vignoble de Jurançon et de Monein possède une superficie de 3600 hectares.
Le 8 décembre 1936, l’appellation d’origine contrôlée Jurançon est créée par un décret publié au Journal Officiel du 11 décembre 1936. L’encépagement comprend les cépages : Courbu, Gros manseng, Petit manseng et dans une proportion de 15 % les cépages Camaralet (Camaralet de Lasseube) et Lauzet, la richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 212 g/L, le degré alcoolique minimal des vins est de 11 ° et le rendement maximal autorisé fixé à 25 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
En 1946, la superficie du vignoble de Jurançon et de Monein passe sous la barre des 2000 hectares.
Le 7 avril 1949 est fondé la coopérative cave des producteurs de Jurançon.
Le 17 octobre 1975, un décret accorde l’appellation Jurançon sec.
Le 10 mai 1996, l’appellation Jurançon Vendanges tardives est créée par décret.
En 2010, la superficie du vignoble exploité en appellation Jurançon est de 1078 hectares.
Les vins :Jurançon sec :
Vin a la robe or pâle présentant une acidité vive avec des notes fleuries (acacia, genêt) et de fruits (citron, fruit de la passion, mangue, pamplemousse) se terminant sur une pointe d'amertume.
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 2 à 4 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Jurançon :
Vin a la robe dorée, nerveux et gras à la fois, présentant des arômes de fleurs (acacia, pivoine, tilleul), de fruits (nèfle, pêche, poire), de confits, de fruits secs (abricot) et de fruits exotiques (ananas, litchi, mangue) avec des notes épicées (cannelle), grillées (amande) et miellés.
Température de service : 09-11 °C (48-52 °F).
Garde potentielle : 10 à 25 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Jurançon vendanges tardives :
Vin a la robe or plutôt foncée avec des arômes de fruits (ananas, mangue), de cire, des notes confites et miellées avec des arômes marqués de vanille.
Température de service : 09-11 °C (48-52 °F).
Garde potentielle : 8 à 15 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :Densité minimale de plantation : 4000 pieds/ha.Irrigation : Pas de disposition concernant l'irrigation.Jurançon sec :
Encépagement : Cépages principaux (50 % minimum) : Gros manseng blanc, Petit manseng.
Cépages secondaires (15 % maximum) : Camaralet de Lasseube, Courbu, Lauzet, Petit courbu.Vendanges manuelles.Rendement visé : 60 hl/ha.Rendement butoir : 66 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 187 g/L.Assemblage : Présence d’au moins un cépage principal représentant au minimum 50 % du vin.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Enrichissement : Autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 14 %.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.Jurançon :
Encépagement : Cépages principaux (50 % minimum) : Gros manseng blanc, Petit manseng.
Cépages secondaires (15 % maximum) : Camaralet de Lasseube, Courbu, Lauzet, Petit courbu.Vendanges manuelles par tries successives, les raisins sont récoltés à surmaturité, botrytisés ou non.Rendement visé : 40 hL/ha.Rendement butoir : 44 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 247 g/L pour le cépage Petit manseng, 230 g/L pour les autres cépages.Assemblage : Présence d’au moins un cépage principal représentant au minimum 50 % du vin.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 14 %.Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.Enrichissement : Autorisé.Enrichissement par sucrage à sec ou moût concentré rectifié : Autorisé. Dans la limite d’un titre alcoométrique volumique total après enrichissement de 15%.Enrichissement par concentration partielle des moûts : Autorisé. Dans la limite d’une concentration de 10% des volumes ainsi enrichis. Permet de porter le titre alcoométrique volumique total à un niveau de 17,5 %.Sucres résiduels : 40 g/L minimum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.Jurançon vendanges tardives :
Encépagement : Gros manseng blanc, Petit manseng.Vendanges à compter du 2 novembre. Vendanges manuelles par tries successives, les raisins sont récoltés à surmaturité, botrytisés ou non.Rendement visé : 40 hL/ha.Rendement butoir : 44 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 281 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 17 %.Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.Enrichissement : Interdit.Sucres résiduels : 55 g/L minimum.Élevage au minimum jusqu'au 1er juin de la deuxième année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 15 juin de la deuxième année suivant la récolte.