Présentation :
Appellation située à mi-chemin entre Dijon au nord et Nuits Saint-Georges au sud.
C'est le plus vaste vignoble de la Côte de Nuits avec près de 550 hectares (premiers et grands crus compris).
Le vignoble est disposé en deux zones nord et sud, séparées par le cône de déjection formé par la Combe de Lavaux et la Combe de La Bossière.
Le vignoble est établi sur un sol de coteaux calcaires avec des marnes argileuses de plus en plus importante en descendant. Les vignes en appellation village sont plantées dans le prolongement de la combe de Lavaux de chaque côté de la route nationale.
Le vignoble s’établi entre 240 et 320 mètres d’altitude.
Le climat est de type océanique avec une influence continentale et méridionale.
L'aire d'appellation comprend neuf grands crus : Chambertin, Chambertin-Clos de Bèze, Chapelle-Chambertin, Charmes-Chambertin, Griotte-Chambertin, Latricières-Chambertin, Mazis-Chambertin, Mazoyères-Chambertin et Ruchottes-Chambertin.
Le nom de Gevrey était au 7ème siècle : Gibriacus.
Histoire :La vigne est présente dans ce secteur de la Bourgogne depuis au moins le 1er siècle après Jésus-Christ avec la découverte d'une vigne de l'époque romaine que l'on a pu dater grâce à des fragments de céramique et quelques clous de chaussures.
Vers 630-640, Amalgaire d'Arenberg (590-?), duc bénéficiaire de Bourgogne, cède à l'abbaye bénédictine Saint-Pierre de Bèze la terre de Fons Besua (Bèze) qu'il a reçue du roi Dagobert 1er (602-639) en remerciement de l'assassinat de Brodulf. Sur ce terrain l'abbaye Saint-Pierre de Bèze où son fils, Waldelene, est l'abbé va planter de la vigne (le futur Clos de bèze).
En 895, Richard II de Bourgogne dit le Justicier (858-921) cède aux moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Bénigne des terres sur le fief de Gevrey.
Autour de 1015, les moines de l'abbaye de Cluny reçoivent de Geoffroy Ier (950-1015), seigneur de Semur-en-Brionnais et son épouse, Mahaut la totalité des biens qu'ils possèdent sur les terres de Gevrey.
En 1019, Hugues de Chalon (975-1039), évêque d'Auxerre, remet Odilon, cinquième abbé de l'abbaye de Cluny, la moitié du domaine qu'il possédait.
En 1187, Hugues de Vergy (1141-1217) donne à l'abbaye de Cluny les terres qu'il possède à Gevrey.
En 1199, Alix de Vergy (1182-1251) lors de son mariage avec Eudes III (1166-1218), duc de Bourgogne apporte dans sa dot, entre autre, un vignoble de Gevrey.
En 1209, l'abbaye de Cluny reçoit d'Eudes III de Bourgogne (1166-1218) des vignes situées sur la commune de Gevrey et la maison de Veaune (Vosne). Cela porte la superficie possédée par les moines de à la moitié du finage de Gevrey (ce qui deviendra plus tard la commune de Gevrey).
En 1257, débute les travaux de fortification du prieuré (qui deviendra le château de Gevrey) à la demande d’Yves de Poisey, abbé de Cluny. Travaux terminé en 1275 par l’abbé Yves Ier de Vergy (ou de Chazan) (?-1289).
En 1275, l’abbé de Cluny Yves de Chazan achète au duc Robert II de Bourgogne (1248-1306) l’autre moitié de la seigneurie de Gevrey.
En 1336, le chevalier Louis de Neufchâteau ou Neufchâtel (de Novo Castro), va mettre à sac le château de Gevrey (120 muids de vin répandus ou bus dans le cellier), détruire les récoltes et piller une partie du village pour se venger de Pierre de Châtelus (ou de Châtelux), abbé de Cluny qu'il considérait comme l'auteur de l'arrêt de son bannissement du royaume de France).
En 1789, le château de Gevrey la Montagne était la propriété personnelle de l’abbé Dominique de la Rochefoucault. Il sera saisi et vendu comme Bien national. Le domaine possède alors 3,21 hectares de vignes (dont 59 ares en Chambertin, 4 ouvrées en Marzy), 5 hectares de prés et 12,66 hectares de terres.
En 1791, un parlementaire dijonnais achète sur adjudication le château de Gevrey, son domaine et le pressoir pour la somme de 40000 livres.
Le 17 octobre 1847, après autorisation de Louis-Philippe (1773-1850), la commune de Gevrey la montagne modifie son nom en ajoutant le nom de son climat le plus célèbre : Chambertin.
Vers 1880, le phylloxéra commence à s'attaquer au vignoble de Gevrey-Chambertin.
En 1912, la cave coopérative de Gevrey-Chambertin est fondée.
En septembre 1928, le syndicat de défense des intérêts viticoles et vinicoles de la commune de Gevrey-Chambertin est créé.
Le 18 juin 1929, les délimitations de l'appellation d'origine sont établies par le tribunal civil de Dijon (décision confirmée en appel le 20 mai 1930).
Le 11 septembre 1936 l'appellation d'origine contrôlée est obtenue et publié au Journal Officiel du 27 septembre 1936. Elle reprend les délimitations du classement de 1860 du comité d’agriculture de l’arrondissement de Beaune.
Les conditions de production de l’appellation sont les suivantes : encépagement de Pinot noir et ses variétés (beurot, liébault et Renevey pendant 15 ans) mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % de cépages blancs (Chardonnay, Pinot blanc et Pinot gris) dans l’encépagement. La quantité minimale de sucre dans les moûts est fixée à 178 g/L (196 g/L si ajout du nom d’un climat), le degré alcoolique minimale des vins est de 10,5 ° (11,5 ° si mention d’un climat) et le rendement maximal autorisé est fixé à 35 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 28 juillet 1938, l’appellation d’origine simple Gevrey-Chambertin est abrogée par décret.
En juillet 1943, la liste des premiers crus est établi par le Comité national des appellations d'origine à partir de la liste créée par le Comité de viticulture de l’arrondissement de Beaune en 1860. Cette liste est publiée au Bulletin officiel du service des prix.
Le 14 octobre 1943, un décret établi l’appellation Gevrey-Chambertin premier cru pour des vins issus des climats reconnus par l’INAO et pour les vins issus des climats grand cru de Gevrey-Chambertin (Chambertin, Chambertin-Clos de Bèze, Chapelle-Chambertin, Charmes-Chambertin, Griotte-Chambertin, Latricières-Chambertin, Mazis Chambertin, Mazoyères-Chambertin, Ruchottes Chambertin) ne répondant pas aux conditions de production de leur appellation grand cru. Les conditions de production sont les suivantes. Les vins de l’appellation communale devant avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 189 g/L (10,5 ° de titre alcoolique minimum), les vins classés premier cru, une richesse minimale en sucre des moûts de 198 g/L (11 ° de titre alcoolique minimum).
Le 16 mars 1963, un décret établi officiellement la liste des premiers crus.
En 1996, l'appellation Gevrey-Chambertin est la seule appellation de la côte de Nuits et de la côte de Beaune qui n'autorise pas les techniques soustractives d'enrichissement (autorisée depuis).
En 1989, la cave coopérative des Hautes-Côtes absorbe les caves coopératives de Gevrey-Chambertin et de Pommard.
En 2008, la superficie exploitée de l’appellation est de 410 hectares.
Les vins : Gevrey-Chambertin :
Vin a la robe foncée, charpenté, concentré, tannique, aux arômes de fruits noirs (cassis), d'épice (réglisse), de venaison.
Apte à la garde.
Température de service : 14-16 °C (57-61 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation:Gevrey-Chambertin :
Densité minimale de plantation : 9000 pieds à l’hectare.L'irrigation est interdite.Encépagement : Cépage principal : Pinot noir.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc, Pinot gris.Rendement visé : 50 hl/ha.Rendement butoir : 58 hl/ha.Richesse minimale des moûts : 180 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.Enrichissement : Autorisé.Les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d'un taux de concentration de 10 %.Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 13,5 %.Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 2 g/L maximum.L'utilisation de morceaux de bois est : Interdite.Élevage au minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.