Présentation :
Appellation située dans onze communes du Tarn à l’intérieur de l’aire d’appellation Gaillac sur les coteaux dominants la rive droite du Tarn.
Le vignoble en forme d’un arc de cercle ouvert sur la vallée du Tarn est exposé vers le sud et le sud-est sur des pentes fortement inclinées. Il est installé sur un sol argilo-calcaire avec des sables gréseux et des marnes à une altitude comprise entre 140 et 320 mètres.
Le climat est océanique et méditerranéen.
Histoire :
On retrouve trace d’amphores vinaires produites à Montans (5 kilomètres au sud de Gaillac) entre -10 et 20 après J.C. probablement destinées au vignoble local naissant. Les amphores étant diffusées vers Bordeaux grâce au Tarn et à la Garonne.
Après la chute de l'empire romain en 476, les vignes sont cultivé à proximité des grandes seigneuries et des abbayes et ce sont les congrégations religieuses qui se chargèrent du développement du vignoble en France.
En 972, les moines bénédictins créent l’abbaye Saint-Michel suite à la donation de Frothaire, évêque d'Albi en 972 et de Nîmes de 987 à 1016, d’un terrain autrefois occupé par une villa gallo-romaine.
En 1221, une charte défini les pratiques vinicoles de la région, interdiction de fumer la vigne, ban des vendanges, ...
En 1241, Henri III Plantagenêt (1207-1272) accorde aux viticulteurs bordelais ce que l'on appelle le Privilège de Bordeaux : l'interdiction aux vins du haut-pays (Cahors, Gaillac...) d'entrer dans le port de Bordeaux avant la Saint-Martin (11 novembre) ce qui permet d'écouler plus aisément les vins du vignoble de la région bordelaise. Les campagnes d'approvisionnement des bateaux provenant de l'Angleterre ayant lieu au printemps et à l'automne.
Au 14ème siècle, la guerre de Cent ans (1337-1453) et la peste noire ((1347-1352) ruinent l’économie de Gaillac.
Au 15ème siècle, le coq devient l’étampe des vins de Gaillac. Celui-ci est alors utilisé comme marque des poids, des mesures et des barriques de Gaillac.
Au 16ème siècle, les vins de Gaillac sont achetés par les marchands hollandais et par les marchands bordelais qui les utilisent comme vin médecin.
Après les guerres de religion (1562-1572), le commerce du vin et du pastel connaît un nouvel essor.
En 1600, Olivier de Serres (1539-1619) auteur du Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs, cite les excellens vins blancs de Gaillac et de Rabastenc parmi les meilleurs vins du royaume de France.
Suite à la Révolution française, l’abbaye Saint-Michel de Gaillac est vendue comme Bien national. La production moyenne serait de 15 hectolitres par hectare.
En avril 1776, Turgot (1727-1781) supprime le privilège de Bordeaux en autorisant le libre accès au port de Bordeaux de tous les vins. Privilège rétabli quelques temps plus tard après l'éviction de Turgot. Les vins de Gaillac sont alors utilisés essentiellement par les négociants bordelais comme vin de coupage.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que Gaillac produit des vins blancs qui sont uniquement consommés sur place.
En 1853, l’oïdium touche le vignoble de Gaillac et provoque une baisse de moitié de sa production jusqu’en 1877.
En 1864, une ligne ferroviaire et une gare sont inaugurées à Gaillac et provoque la disparition progressive du port. Jusque là, la production du vignoble gaillacois était transportée sur le Tarn et approvisionnait Bordeaux en vin médecin.
En 1879, le phylloxéra apparaît dans le département du Tarn, la superficie du vignoble de Gaillac est de 17000 hectares.
Dès 1884, la totalité du vignoble de Gaillac est atteint par le phylloxéra. Ces quelques années de retard par rapport au vignoble bordelais permettent de financer sans trop de problème la replantation avec des porte-greffes américains.
Le 28 juillet 1903, la cave coopérative de Gaillac est créée, elle s’installe dans l'ancienne abbaye Saint-Michel.
Le 14 avril 1907, le syndicat viticole de Gaillac est créé. Il est également installé dans l’ancienne abbaye Saint-Michel.
Le 21 décembre 1922, le tribunal civil de Gaillac défini la délimitation de l'appellation Gaillac à la totalité de l’arrondissement de Gaillac pour les vins blancs.
Le 21 mars 1938, les appellations d’origine contrôlée Gaillac, Gaillac mousseux et Gaillac premières côtes sont créées par décret. Pour l’appellation Gaillac premières côtes, les cépages autorisés sont : Len de l'El, Mauzac, Muscadelle, Ondenc, Sauvignon et Sémillon. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 196 g/L, le degré alcoolique minimal des vins est de 11,5 °, le rendement maximal autorisé est de 35 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
En 1947, une aire géographique d’appellation spécifique est définie. La production de Gaillac premières côtes moelleux étant réservée au vignoble des coteaux calcaires de la rive droite du Tarn. Le Gaillac premières côtes sec étant produit sur la rive gauche du Tarn sur un sol granitique.
En 1951, l’aire d’appellation d’origine contrôlée Gaillac premières côtes est définie.
De nos jours, 11 communes seulement sont autorisées à produire les raisins mais les vinificateurs et viticulteurs des 64 communes de l'AOC Gaillac blanc peuvent produire du Gaillac premières côtes.
En 2008, l’aire d’appellation en production est de 20 hectares.
Les vins :
Gaillac premières côtes :
Vin sec à la robe jaune pâle aux arômes de fleurs et de fruits (pêche, poire, pomme).
Température de service : 09-11 °C (48-52 °F).
Garde potentielle : 3 à 8 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin Synthèse des conditions de production du décret d'appellation: Gaillac premières côtes :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds/hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cépages principaux (50 % minimum) : Len de l'El, Mauzac, Mauzac rose, Muscadelle. Cépages complémentaires : Ondenc, Sauvignon, Sémillon (autorisé jusqu'en 2027).Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 54 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 178 g/L.Assemblage : Présence obligatoire d’au moins un cépage principal. Le ou les cépages principaux représentant au moins 50 % de l’assemblage.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.Enrichissement : Autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Élevage au minimum jusqu'au 15 février de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 1er mars de l’année suivant la récolte.