Marsannay

Présentation :
Marsannay est situé au sud de Dijon et se situe à l’extrémité septentrionale de la Côte de Nuits.
Le vignoble est installé en pied de côte sur un sol calcaire et de marnes avec des sédiments et parfois de l’argile à une altitude comprise entre 255 et 390 mètres d'altitude sur des coteaux entaillé par de nombreuses combes et est exposé à l'est et au sud.
Le climat est de type océanique avec une influence continentale et méridionale.
C’est la seule appellation communale de la Côte de Nuits pouvant produire du vin en blanc, rosé et rouge.
Il n'y a pas de climat premier cru pour le moment mais il est autorisé d'adjoindre le nom du climat à l'appellation. Une demande de classement pour 14 des 78 climats de l’appellation est effectuée auprès de l’INAO.
Le nom de Marsannay serait d'origine romaine (Marsenniacum).

Histoire :
Selon Grégoire, évêque de Tours ( 538 - 594 ) en 584, dans son Histoire des Francs, la vigne est installée dans les collines et constitue une deuxième culture pour Dijon. Elle permet de produire un vin : Le Falerne. Ce dernier concurrence même le vin de la capitale régionale de la Bourgogne, l'Ascalon, le vin de Chalon-sur-saone.
En 658, selon Claude Courtépée (1721-1781), abbé historien de la Bourgogne, il y aurait un important vignoble dépendant de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre de Bèze avec douze pièces de vignes à Marsannay.
Dès 801, l’abbaye Saint-Pierre de Bèze est à Chenôve et il y avait déjà probablement des vignes au moins pour un usage sacramentel.
En 1051, une chapelle est édifiée à Marsannay la Côte, elle est dédiée à Saint-Urbain et deviendra vers 1255 un monastère possédant un clos de vigne.
En 1189, le duc Hugues III (1148-1192), duc de Bourgogne, crée un fief avec une chapelle vouée à Saint-Martial qu'il donne aux moines de l'abbaye cistercienne d'Epoisses que l'on surnommera le Petit Epoisses. Celui-ci comportera un clos de vigne appelé le Clos des Portes de Marsannay.
En 1199, Alix de Vergy (1182-1251) lors de son mariage avec Eudes III (1166-1218), duc de Bourgogne apporte dans sa dot, entre autres, un vignoble de Chenôve.
En 1238, Alix de Vergy, alors veuve d’Eudes III donne du vin issu de son pressoir de Chenôve derrière lequel est situé le clos du Duc qui deviendra le clos du Roy à la mort de Charles Le Téméraire (1433-1477). A la même époque, le Chapitre et l’évêque d’Autun ainsi que les moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Bénigne de Dijon possèdent également des seigneuries et vignes à Chenôve.
A compter du 14ème siècle, Chenôve fut réputé pour sa production de vin cuit (vin chauffé mais jamais porté à ébullition), vin qui pouvaient voyager.
La Révolution française va provoquer un énorme bouleversement dans la structure du vignoble bourguignon puisqu'en novembre 1789 la totalité des biens possédés par le Clergé, qui était à cette époque le plus gros propriétaire terrien des vignobles bourguignons, sont saisis comme Bien national.
Au début du 19ème siècle, la viticulture de la côte dijonnaise (de Dijon à Gevrey-Chambertin) va s’orienter vers la production de vins ordinaires destinés à être consommé sur place et le cépage Gamay supplante le Pinot blanc et le Pinot noir avec 308 hectares sur Marsannay la Côte dès 1831.
En 1855, il reste une dizaine d’hectares de cépage Pinot noir sur Chenôve alors qu’il y a 220 hectares de cépage Gamay à Couchey et 310 hectares à Marsannay la Côte.
En 1878, le phylloxéra fait son apparition à Dijon.
A la fin du 19ème siècle, après la période du phylloxéra, le vignoble est essentiellement replanté en Gamay.
En 1890, le syndicat viticole de la côte dijonnaise est créé, il regroupe des viticulteurs de Chenôve, Corcelles, Couchey, Daix, Dijon-Larrey, Fontaine, Longvie, Marsannay, Perrigny, Plombières et Talant.
En 1892, Chenôve possède un vignoble de 316 hectares, Couchey un vignoble de 240 hectares et Marsannay de 400 hectares.
Le 28 avril 1902 un décret décide de la création d’un Institut œnologique et agronomique.
A compter de 1919, Joseph Clair-Daü commercialise un vin rosé de Marsannay dans un restaurant de Dijon, « Aux trois faisans ».
En 1929, la cave cooéprative de Marsannay la Côte débute la vinification et la commercialisation de vin rosé.
Le 31 juillet 1937, Marsannay intègre l’aire d’appellation Bourgogne.
En 1954, Marcel Bouchard, recteur, crée le domaine de l’université géré par l’équipe de l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin Jules Guyot sur 1,42 hectares reçu en leg en 1917, première production en 1959.
Le 3 juin 1965 Marsannay devient une dénomination géographique complémentaire de l’appellation Bourgogne sous le nom de Bourgogne Marsannay et pour les vins rosés : Bourgogne clairet Marsannay ou Bourgogne rosé Marsannay.
En 1979 puis en 1983, les viticulteurs de Comblanchien et de Corgoloin refusent l’intégration de Marsannay la Côte dans l’appellation Côte de Nuits villages.
Le 19 mai 1987, l’appellation d’origine contrôlée Marsannay est créée en blanc, rosé et rouge.
En 1999, 70 % des vins produits portent sur leur étiquette le nom du climat d’origine.
En 2008, la superficie en exploitation de l’appellation est de 230 hectares.
En 2012, une demande d’accession en premier cru est faite pour 14 climats (28 lieux-dits) : Au Champ Salomon (fusion de deux lieux-dits En Clémongeot et Au Champ Salomon), Aux Genelières (fusion de huit lieux-dits En Combereau, En la Malcuite, Aux Grands Bandeaux, Au Ronsoy, Au Champs St-Étienne, Aux Genelières, En Charrière et La Quenicière), Champs Perdrix (fusion de cinq lieux-dits Au Quartier, La Plantelle, Le Désert, Le Moisereau et Champs-Perdrix), Clos du Jeu, En La Montagne, La Charme aux Prêtres (Les Rosey), Le Clos, Le Clos du Roy, Les Boivin, Les Es Chezots (Les Echezeaux), Les Favières, Les Grasses Têtes, Les Longeroies (fusion des trois lieux-dits Bas des Longeroies, Dessus des Longeroies et Monchenevoy) et Saint-Jacques.
En 2019, la superficie du vignoble en production est de 301 hectares dont 182 hectares sur la commune de Marsannay la Côte.

Les vins :



Marsannay blanc :
Représente 15 % de la production.
Vin gras et long en bouche à la robe dorée marqué par des arômes d'agrumes (citron, pamplemousse) et de fleurs (acacia, aubépine, citronnelle, jasmin) avec une note mentholée et minérale, évoluant avec le temps sur des notes de fruits secs (amande) et de miel.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 3 à 8 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Marsannay rosé :
Ce vin, inhabituel pour la Bourgogne, fut créé par Joseph Clair-Daü en 1919, avec la commercialisation de celui-ci dans un restaurant de Dijon, « Aux trois faisans » propriété d'Henry Racouchot que fréquentait Curnonsky, le prince des gastronomes, le chanoine Kir, député-maire de Dijon et d'autres personnalités qui permirent la popularité de ce vin.
Représente 15 % de la production.
Vin vif et fruité à la robe vive rappelant les fruits blancs (pêche de vigne) et les petits fruit noirs et rouges (cassis, fraise, groseille).
Température de service : 09-11 °C (48-52 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Marsannay rouge :
Représente 70 % de la production.
Vin à la robe rubis aux arômes de fleurs (violette), de fruits noirs (cassis, mûre, myrtille) et rouges (cerise, fraise, griotte) évoluant sur des notes musquées et de sous-bois.
Nécessite une garde de quelques années avant d'être consommé (3ans minimum).
Température de service : 14-16 °C (57-61 °F).
Garde potentielle : 8 à 12 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 9000 pieds à l’hectare.

L'irrigation est : Interdite.

Marsannay blanc :

Encépagement : Cépages principaux : Chardonnay, Pinot blanc.
Cépage accessoire (10 % maximum) : Pinot gris.

Richesse minimale en sucre des moûts : 178 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Rendement visé : 57 hL/ha.

Rendement butoir : 64 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Le cépage Pinot gris ne peut représenter plus de 30 % de l’assemblage.

Enrichissement : autorisé.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Sucres résiduels : 3 g/L maximum.

Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Etiquetage : L’étiquetage peut préciser : Grand vin de Bourgogne ou Vin de Bourgogne.
Le cépage ne peut figurer avec l’appellation.

Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.

Marsannay rosé :

Encépagement : Cépages principaux : Pinot gris, Pinot noir.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc.

Richesse minimale en sucre des moûts : 180 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.

Rendement visé : 60 hL/ha.

Rendement butoir : 65 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 15 % de l'assemblage.

Enrichissement : autorisé.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

L'utilisation de charbon oenologique est : interdite.

Sucres résiduels : 2 g/L maximum.

Etiquetage : L’étiquetage peut préciser : Grand vin de Bourgogne ou Vin de Bourgogne.
Le cépage ne peut figurer avec l’appellation.

Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.

Marsannay rouge :

Encépagement : Cépage principal : Pinot noir.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc, Pinot gris.

Richesse minimale en sucre des moûts : 180 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.

Rendement visé : 50 hL/ha.

Rendement butoir : 58 hL/ha.

Assemblage : autorisé. Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 15 % de l'assemblage.

Enrichissement : autorisé.

La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.

Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Sucres résiduels : 2 g/L maximum.

Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Etiquetage : L’étiquetage peut préciser : Grand vin de Bourgogne ou Vin de Bourgogne.
Le cépage ne peut figurer avec l’appellation.

Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.