Présentation :
Appellation installée au sud-ouest de Carcassonne dans un triangle Castelnaudary-Carcassonne-Limoux et implanté à l'intérieur de 39 communes à l’ouest du département de l'Aude dans un massif calcaire essentiellement boisé à la forme d'un cône aplati culminant à 442 mètres d'altitude (Pech de Mont-Naut) et dominant Carcassonne, le Lauragais, les collines du Razès et avec une vue sur la Montagne Noire, les Corbières et les Pyrénées.
Le vignoble est installé jusqu’à 350 mètres d’altitude sur des coteaux argilo-calcaires avec des sols de sable, de limons et de graves en arrivant sur les plaines alluviales de l'Aude (à l’est), du Sou (au sud-ouest), et du Fresquel (au nord).
Le climat est de type méditerranéen.
Le nom de l'appellation vient de l'occitan mala péira (mauvaise pierre).
Histoire :
La viticulture apparaît dans la région Languedoc-Roussillon avec l'arrivée des phocéens au 6ème siècle avant Jésus-Christ qui crèent un comptoir situé à Agde (en juin 2013, on a retrouvé au sud de Lattes dans l'agglomération de Montpellier des traces de vinifications dans un pressoir en calcaire remontant entre - 425 et - 400 avant Jésus-Christ ainsi que des amphores contenant des résidus datant de - 500 à - 475 avant Jésus-Christ).
La diffusion de la vigne dans cette région sera effectuée par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ. Elle s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées.
Dès cette époque, les vins de la région s'exportent dans tout le bassin méditerranéen (Egypte, Grèce, Italie, Turquie...) depuis Sète par bateau et grâce à la via Domitia (voie romaine construite à partir de 118 avant J. C. reliant l'Italie à la péninsule ibérique et passant par la Gaule narbonnaise).
En 92 après Jésus-Christ, un édit de l’empereur Domitien (51-96) interdit la plantation de toutes nouvelles vignes et l'arrachage de la moitié des vignes des provinces sous domination romaine afin de protéger la viticulture italienne.
Après la chute de l'empire romaine, le vignoble continue d'exister grâce aux ordres monastiques.
A partir du 16ème siècle, le vignoble va se développer dans les plaines de la région soit par le biais de petites propriétés produisant du vin pour leur propre consommation soit par de grandes propriétés diffusant un vin de faible qualité aux grandes villes de la région (Montpellier, Narbonne).
En octobre 1666, un édit royal décidé par Colbert (1619-1683), lance le creusement du canal du Midi sous la supervision de Pierre-Paul Riquet (1609-1680). Son ouverture en 1681, sous le règne de Louis XIV, permet le développement des échanges avec Toulouse et la façade atlantique.
En 1791, l’Aude possède un vignoble de 29312 hectares et durant le 19ème siècle, le vignoble va prendre son essor de façon intensive grâce à la production d'un vin pouvant assurer les besoins des villes industrielles du nord de la France.
En 1839, la superficie du vignoble du département de l’Aude est de 57415 hectares et la diffusion des vins vers le nord de la France est assurée grâce au développement du chemin de fer avec l’ouverture de la ligne reliant Montpellier à Sète qui sera reliée à Paris à compter de 1855.
En 1856, l’oïdium atteint la région et provoque une chute de la production.
En 1887, l’Aude est atteint par la crise du phylloxéra et la superficie de son vignoble chute à 91721 hectares, sa production à 1896843 hectolitres.
Dès 1888, la superficie du vignoble de l’Aude remonte à 102903 hectares avec la replantation du vignoble avec des porte-greffes américains dans les plaines et l’utilisation de cépages à très forts rendement (Aramon notamment) afin de produire un vin bon marché et en grande quantité afin d'alimenter la France entière. Le résultat est la plantation d'un vignoble produisant autour de 50 hectolitres par hectare en moyenne, régulièrement plus en plaines, avec des pointes de 150 à 200 hectolitres par hectare pour les vignobles implantés en zone irrigables (Camargue notamment) et la disparition des vignobles de coteaux.
Le 27 janvier 1983, l’Appellation d'Origine Vin Délimité de Qualité Supérieure Côtes de la Malepère est créée par décret.
Le 2 mai 2007, un décret crée l’appellation d’origine contrôle Malepère.
En 2019, 60 % de l’appellation (150 hectares) est cultivé en agriculture biolgique.
Les vins : Malepère rosé :
Vin à la robe pâle, sec, aux arômes de fruits rouges (fraise, framboise, groseille) avec une note fleurie (acacia).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Malepère rouge :
Vin à la robe rubis à reflet grenat présentant des notes de fruits rouges (fraise des bois) et noirs (cassis, mûre, myrtille) évoluant sur des notes épicées et des arômes de sous-bois et parfois de cuir ou de truffe.
Température de service : 16-18 °C (61-64 °F).
Garde potentielle : 3 à 5 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds/ha.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité. Malepère rosé :
Encépagement : Cépage principal (50 % minimum) : Cabernet franc.
Cépages complémentaires (20 % minimum) : Cabernet-sauvignon, Cinsault, Côt (Malbec), Grenache noir, Merlot, Syrah (si planté avant 13/12/2000, 20 % maximum).Rendement visé : 50 hl/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 189 g/L pour les cépages Cabernet-sauvignon et Côt.
198 g/L pour les autres cépages. Assemblage : Le cépage Cabernet franc représente au minimum 40 % et le ou les cépages complémentaires représentent 20 % minimum de l’assemblage.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Enrichissement : Pas de disposition. Vinification : Les vins rosés sont élaborés par saignée, égouttage ou pressurage direct.L'utilisation de charbon oenologique est : Interdite.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte. Malepère rouge :
Encépagement : Cépage principal (50 % minimum) : Merlot.
Cépages complémentaires (20 % minimum) : Cabernet franc, Côt.
Cépages accessoires : Cabernet-sauvignon, Cinsault, Grenache noir, Lledoner pelut.Rendement visé : 50 hl/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 189 g/L pour les cépages Cabernet-sauvignon et Côt.
198 g/L pour les autres cépages.Assemblage : Le cépage Merlot représente au minimum 40 % et le ou les cépages complémentaires représentent 20 % minimum de l’assemblage.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Enrichissement : Pas de disposition.Vinification : Les vins rouges sont élaborés soit par vinification classique comportant ou non un foulage préalable et/ou un égrappage, soit par mise en œuvre de vendanges comportant des raisins entiers.Sucres résiduels : 3g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà. Élevage au minimum jusqu'au 15 février de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 1er mars de l’année suivant la récolte.