Présentation :
Appellation communale la plus méridionale de la Côte-de-Nuits située au sud-Ouest de Dijon (22 kilomètres) et au nord-Ouest de Beaune (16 kilomètres).
Le vignoble s'étire le long de la nationale 74 et déborde sur la commune de Prémeaux-Prissey. Le vignoble est disposé sur un sol calcaire mêlé d'argile sur les deux versants de la vallée du Meuzin avec de l’argile, des limons et du sable en pied de côte et une exposition vers l’est principalement.
Le climat est de type océanique avec des influences continentales.
La commune portait jusqu'en 1892 le nom de Nuits-sous-Beaune.
Le nom de Saint-Georges provient du climat Saint-Georges.
Histoire :
Vers 1005, Eudes (965-?), vicomte de Beaune, crée le prieuré Saint-Etienne.
En 1199, Alix de Vergy (1182-1251) lors de son mariage avec Eudes III (1166-1218), duc de Bourgogne apporte dans sa dot, entre autre, le domaine de Nuits, propriété de sa famille.
En 1212, une charte de franchise d'Eudes III (1166-1218), duc de Bourgogne affranchi Nuits.
En 1250, les moines de l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon sont en procès avec le seigneur de Prémeaux pour des vignes. La sentence est rendue contre le seigneur de Prémeaux, qui doit en plus de payer une amende, rendre deux pièces de vigne et payer une quarte de blé.
En 1270, une maladrerie est fondée au sud de la ville de Nuits.
En 1296, Prumael devient Prumellis.
En 1633, Guillaume Labye, procureur du Roi, transfère la maladrerie dans le quartier des tanneries en bordure du Meuzin dans une maison dotée de quatre lits et fonde un hôpital fonctionnant sur le même mode que les Hospices de Beaune. Les frais de fonctionnement des hospices étant assurés par des legs.
En 1689, débute la construction de la salle Saint-Laurent meublée de 16 lits, sous la responsabilité et la dévotion de l'aumônier de l'hôpital Antide Midan.
En 1694, Louis XIV (1638-1715) rattache les léproseries et maladreries de Sainte-Madeleine de Nuits, de Saint-Bernard de Prémeaux, de Sainte-Madeleine d'Argilly et de Saint-Denis de Meuilley sont rattachés à l'hôpital de Nuits ce qui lui donne une autonomie financière. Actuellement, les Hospices de Nuits possèdent des parcelles de vignes sur les communes de Gevrey-Chambertin, Nuits-St-Georges, Premeaux-Prissey et Vosne Romanée.
La Révolution française va provoquer un énorme bouleversement dans la structure du vignoble bourguignon puisqu'en novembre 1789 la totalité des biens possédés par le Clergé, qui était à cette époque le plus gros propriétaire terrien des vignobles bourguignons, sont saisis comme Bien national.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus cite le climat Saint-George de Nuits comme le dernier des vins de première classe et celui du Clos de Prémeau juste après. Le commerce vendant les vins des premières cuvées de Nuits sous le nom de vins de Nuits de première qualité qui ne peuvent être bu avant leur troisième ou quatrième année.
En 1831, le docteur Morelot dans Statistique de la vigne dans le département de la Cote d'or indique les superficies des vignobles de Nuits (410 hectares dont 163 hectares de cépage Gamay), Prémeaux (110 hectares dont 49 hectares de cépage Gamay) et Prissey (24 hectares uniquement de cépage Gamay).
En 1849, la commune prend le nom de Nuits sous Beaune.
Vers 1855, la superficie du vignoble est d’environ 750 hectares (avec Prémeaux-Prissey) dont 450 hectares de Gamay et le solde en Pinot noir.
En 1857, Victor Rendu dans son ampélographie française cite le climat de Saint-Georges comme tête de cuvée, suivi comme premières cuvées des climats les Cailles, les Poreys, les Prulliers et les Vaucrains et plusieurs climats de Prémeaux comme premières cuvées de Nuits : les Corvées, les Didiers, les Forêts et les Perrières. Il précise par ailleurs que les Argilliats, , les Boudots, les Chagniots, les Cras et les Thoreys sont commercialisés sous le titre de vins de Nuits, premiers crus.
En 1860, le comité d’agriculture de l’arrondissement de Beaune établi un classement des climats de Bourgogne par commune. Prémeaux comporte 33 hectares et 58 acres de climats première classe (Les Argilières, Aux Corvées, Aux Perdrix, Clos Arlots, Clos des Fourches, Les Didiers et Les Forêts) et Nuits 68 hectares et 36 acres (Aux Boudots, Aux Chaignots, Aux Cras, Aux Murgers, La Périère, La Richemonne, Les Cailles, Les Chaboeufs, Les Poirets, Les Poulettes, Les Procès, Les Pruliers, Les Saint-Georges, Les Vaucrains, Roncière et Rue de Chaux).
En 1882 le phylloxéra fait son apparition dans le vignoble de Nuits Saint-Georges.
Le 10 mai 1892, la commune change de nouveau de nom et ajoute à son nom celui de son climat le plus célèbre : Saint-Georges. Le vignoble possède alors une superficie de 300 à 350 hectares.
En 1912, la cave coopérative de Nuits Saint-Georges est fondée.
Le 15 octobre 1934, le tribunal de Beaune défini les délimitations géographiques de l’appellation Nuits Saint-Georges en reprenant les délimitations de 1860, la même année la Confrérie des Chevaliers du Tastevin est fondée.
Le 11 septembre 1936, l’appellation d’origine contrôlée Nuits ou Nuits Saint-Georges est créée par un décret publié au Journal Officiel du 27 septembre 1936, la superficie de l’appellation est de 350 hectares et reprend les délimitations du classement de 1860. Les conditions de production de l’appellation sont les suivantes : encépagement de Chardonnay et de Pinot blanc pour les vins blancs, cépage Pinot noir et ses variétés (beurot, liébault et Renevey pendant 15 ans) mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % de cépages blancs (Chardonnay, Pinot blanc et Pinot gris) dans l’encépagement. La quantité minimale de sucre dans les moûts est fixée à 178 g/L (196 g/L si ajout du nom d’un climat), le degré alcoolique minimale des vins est de 10,5 ° (11,5 ° si mention d’un climat) et le rendement maximal autorisé est fixé à 35 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 28 juillet 1938, l’appellation simple Nuits Saint-Georges est abrogée.
Le 14 octobre 1943, un décret crée l’appellation Nuits Saint-Georges premier cru pour des vins issus des climats reconnus par l’INAO. Les conditions de production sont les suivantes. Les vins de l’appellation communale devant avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 187 g/L (11 ° de titre alcoolique minimum) pour les vins blancs et de 189 g/L (10,5 ° de titre alcoolique minimum pour les vins rouges). Les vins classés premier cru devant avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 196 g/L (11,5 ° de titre alcoolique minimum) pour les vins blancs et de 198 g/L (11 ° de titre alcoolique minimum) pour les vins rouges.
Le 30 juillet 1971, un cratère de la lune est baptisé Saint-Georges, par l'équipage d'Apollo 15, en hommage au héros de Jules Vernes dans « De la terre à la lune » qui débouche une bouteille de Nuits-Saint-Georges lorsqu'il arrive près de la lune ; le 31 juillet 1971, lors d’une sortie avec le Lunar Roving Vehicle, l’astronaute David Scott dépose une étiquette de la cuvée de Nuits-Saint-Georges 1969 baptisée Terre-Lune au bord du cratère.
Le 16 octobre 1972, le décret d’appellation porte la richesse minimale en sucre des moûts à 187 g/L pour les vins blancs (196 g/L pour les premiers crus) et 189 g/L pour les vins rouges (198 g/L pour les premiers crus), le titre alcoolique minimum est alors de 11 ° pour les vins blancs (11,5 ° pour les premiers crus), 105 ° pour les vins rouges (11 ° pour les vins rouges), le rendement de base restant limité à 35 hL/ha sauf dérogation.
Le décret du 22 octobre 2009 n°2009-1287 ramène la richesse minimale en sucre des moûts à 170 g/L pour les vins blancs (178 g/L pour les premiers crus) et 171 g/L pour les vins rouges (180 g/L pour les premiers crus), le rendement visé est porté à 45 hL/ha pour les vins blancs (rendement butoir : 64 hL/ha, 62 hL/ha pour les premiers crus) et 40 hL/ha pour les vins rouges (rendement butoir 58 hL/ha, 56 hL/ha pour les premiers crus).
Le décret du 4 décembre 2013 fait passer les rendements visés de 45 à 57 hL/ha pour les vins blancs (55 hL/ha pour les premiers crus) et de 40 à 50 hL/ha pour les vins rouges (48 hL/ha pour les premiers crus).
Les vins :
La majorité de la production s'effectue en rouge (+ de 95 %).
Nuits-Saint-Georges blanc :
Vin à la robe or aux arômes d'agrumes, de fleurs blanches, avec une note fermentaire marquée (brioche) et une finale miellée.
Température de service : 12-14 °C (54-57 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Nuits-Saint-Georges rouge :
Vin charpenté et corsé à la robe pourpre sombre aux arômes de fruits (cassis, cerise, fraise, pruneau) évoluant vers des notes de cuir, de gibier, de réglisse, de sous-bois et de truffe.
Nécessite quelques années de garde pour s'assouplir (4/5 ans).
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 10 à 25 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 9000 pieds à l’hectare.Irrigation : interdite. Nuits-Saint-Georges blanc :
Encépagement : Chardonnay, Pinot blanc.Richesse minimale en sucre des moûts : 180 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.Rendement visé : 57 hL/ha.Rendement butoir : 64 hL/ha.Assemblage : autorisé.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.Sucres résiduels : 3 g/L maximum.Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible : à compter du 30 juin suivant la récolte. Nuits-Saint-Georges rouge :
Encépagement : Cépage principal : Pinot noir.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc, Pinot gris.Richesse minimale en sucre des moûts : 178 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.Rendement visé : 50 hL/ha.Rendement butoir : 58 hL/ha.Assemblage : autorisé.Enrichissement : autorisé.Techniques soustractives d’enrichissement : La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.Sucres résiduels : 2 g/L maximum.Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible : à compter du 30 juin suivant la récolte.