Présentation :
Appellation mitoyenne de l'appellation Frontignan située à une quinzaine de kilomètres au sud-Ouest de Montpellier sur les communes de Mireval et de Vic la Gardiole.
Le vignoble est disposé sur un sol argilo-calcaire pauvre et pierreux en bas de pente de coteaux du massif de la Gardiole et son prolongement au sol calcaire caillouteux formant le plateau des Aresquiers au bord de l'étang de Vic la Gardiole.
Le climat est de type méditerranéen.
Histoire :La première trace de vin que l’on puisse retrouver dans la région remonte à 700 avant Jésus-Christ à Calvisson entre Nimes et Montpellier où du vin apporté par des Etrusques fut consommé (4.000 tessons d’amphores vinaires ont été découvert sur l’oppidum de la Liquière).
La viticulture débute probablement dans la région Languedoc-Roussillon dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ avec les phocéens qui installent un comptoir à Agde.
En juin 2013, on a retrouvé au sud de Lattes dans l'agglomération de Montpellier des traces de vinifications dans un pressoir en calcaire remontant entre - 425 et - 400 avant Jésus-Christ ainsi que des amphores contenant des résidus datant de – 500 à – 475 avant Jésus-Christ.
La diffusion du vignoble sera effectuée par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ. Elle s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées.
Après la domination romaine, le vignoble continuera pourtant d'exister grâce aux ordres monastiques.
En 1025, l’abbaye bénédictine de Saint Felix de Montceau serait fondée par Bermond de Lavézou, évêque de Béziers.
Une charte de 1117 atteste de la culture du muscat à Frontignan.
En 1120, Galtier évêque de Maguelone concède une vigne aux religieuses de Saint-Félix.
En 1285 Arnau de Vilanova (1238-1311) aurait découvert le procédé de mutage des moûts (ajout d'alcool dans le vin pour en augmenter le degré) qui se serait diffusé au 14ème siècle sur Frontignan.
Au 15ème siècle, Jacques Cœur (1400-1456), commissaire des États de Languedoc à compter de 1444 relance l'économie de la région y compris la diffusion de ses vins par l'exportation des produits locaux vers le bassin méditerranéen.
A partir du 16ème siècle, le vignoble va se développer dans les plaines de la région Languedoc soit par le biais de petites propriétés produisant du vin pour leur propre consommation soit par de grandes propriétés diffusant un vin de faible qualité destiné aux grandes villes de la région (Montpellier, Narbonne).
Vers 1530 François Rabelais (1483 ?-1553) qui étudia la médecine à Montpellier cite dans son Pantagruel les vins de Mirevaulx (Mireval) : Puis vint à Montpellier où il trouva fort bons vins de Mirevaulx et joyeuse compagnie.
Entre 1595 et 1599, Thomas Platter (1574-1628) dit le Jeune, étudiant en médecine à Montpellier cite : « Mirevaux, où nous fîmes halte pour boire un verre de vin, est une petite ville murée, moitié plus petite que Frontignan produisant, comme je l’ai dit, le meilleur muscat...”.
En 1623, le vignoble de Mireval compterait 33 hectares de cépage muscat et Vic la Gardiole 112 hectares.
En octobre 1666, un édit royal décidé par Colbert (1619-1683), lance le creusement du canal des Deux-Mers, qui relie Sète à Bordeaux et deviendra le canal du Midi sous la supervision de Pierre-Paul Riquet (1609-1680). En 1681, le canal est ouvert et permet le développement des échanges avec la façade atlantique au plus grand bénéfice des vins et les eaux-de-vie du Languedoc.
Vers 1750, il y a 64 hectares de muscat dans le vignoble de Mireval.
En 1771, la commune prend son nom définitif de Mireval.
En 1783 la route qui relie Montpellier à Sète est ouverte.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus ne parle pas de Mireval.
En 1826, le vignoble possède une superficie de 177 hectares et il ne semble pas y avoir de cépage muscat dans l’encépagement de Mireval alors qu’il y a 126 hectares de muscat à Vic la Gardiole.
En 1839, le chemin de fer relie Montpellier à Sète avec arrêts aux gares de Villeneuve-les-Maguelone, Vic-la-Gardiole, Mireval et Frontignan.
Vers 1840, le cépage muscat représente une superficie de 10 hectares environ à Mireval et 73 hectares à Vic la Gardiole.
La loi du 1er septembre 1871, dans son article 3 prévoit de taxer les vins présentant, une force alcoolique supérieure à quinze degrés d’un double droit de consommation ce qui provoque un problème, les vins de la région de Collioure titrant régulièrement au-delà de 15 % en réaction à cette loi, le 2 août 1872, une loi proposée par Emmanuel Arago (1812-1896) reconnaît l’existence d’une production originale de vins pouvant présenter un titre alcoométrique volumique acquis supérieur à 15 % et nécessitant l’addition d’alcool ou d’eau-de-vie portant son titre alcoométrique volumique jusqu’à 18 % afin d’éviter les problèmes de transport. Cette loi a pour conséquence d’encourager la production de vins doux naturels.
Le 13 avril 1898, une loi proposée par le député Jules Pams 1852-1930) réserve l'utilisation de la mention traditionnelle "vin doux naturel" aux vins qui "auront la possibilité d'être maintenus sous le régime des vins, moyennant paiement d'un demi droit de consommation de l'alcool employé au mutage.
Au début du 20ème siècle, Mireval était réputé pour sa production de vin blanc issu du cépage Chasselas.
En 1910, il ne reste plsu que deux producteurs de muscat (150 hectolitres) sur les deux communes de Mireval et Vic-la-Gardiole.
Le 15 juillet 1914, une loi proposée par Emmanuel Brousse (1866-1926), député de Prades, détermine les cépages autorisés pour la production de vin doux naturel : Grenache, Macabeu, Malvoisie et Muscat.
Le 4 juillet 1935, le tribunal de Montpellier exclue la commune de Mireval et une partie de Vic la Gardiole de l’aire parcellaire de l’appellation Frontignan.
Le 28 octobre 1959 l’appellation d’origine contrôlée Muscat de Frontignan est créée.
En 1969, la superficie du vignoble est de 95 hectares.
En 1985 la superficie en production de l’appellation est de 250 hectares.
En 2009, la superficie est de 288 hectares pour une production de 6856 hectolitres.
Les vins : Muscat de Mireval :
Vin à la robe or clair, aux arômes onctueux de fleurs (acacia, aubépine, jasmin) et de fruits (abricot, citron, melon, pamplemousse, pêche) avec des notes miellées.
En vieillissant la robe devient ambrée et les arômes évoluent vers la rose et le tilleul avec des notes de fruits confits et secs.
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 3 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Muscat de Mireval :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l’hectare.L'irrigation est : Interdite.Encépagement : Muscat blanc (Muscat à petits grains blancs).Richesse minimale en sucre des moûts : 252 g/L.Rendement visé : 30 hL/ha.Rendement butoir : 40 hL/ha.Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 15 %.Titre alcoométrique volumique total supérieur ou égal : 21,5 %.Enrichissement : Interdit.Mutage : Réalisé par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 10 % maximum du volume du moût mis en œuvre.
L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût, toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 10 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.Sucres résiduels : 110 g/L minimum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.La mention traditionnelle « vin doux naturel » est inscrite sur les étiquettes.