Présentation :
Appellation incluse dans l'appellation Minervois, située sur les départements de l’Aude (une commune) et de l’Hérault (cinq communes) à une trentaine de kilomètres au nord-est de Carcassonne sur les contreforts de la Montagne noire dans un secteur très sec appelé « Petit Causse ».
Le vignoble d'une superficie d’environ 400 hectares est disposé sur un sol particulièrement pierreux, avec une alternance de calcaires compacts et de marnes calcaires sur les premiers monts et de marnes gréseuses et de grès sur les coteaux orientés vers le sud et le sud-est à une altitude comprise entre 120 mètres et 330 mètres.
Le climat est de type méditerranéen..
Livinière vient de l’occitan vinièra, vigne.
Histoire :
La viticulture débute dans la région Languedoc-Roussillon dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ avec les phocéens qui installent un comptoir à Agde.
La diffusion du vignoble dans cette région sera effectuée par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ. Elle s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées. Dès cette époque, il existe une production viticole.
De l'époque carolingienne jusqu'à l'époque féodale, le Minervois est nommé : Pagus Minerbensis ou Suburbium Minerbense, le pays de Minerve ou banlieue de Minerve, subdivision du Pagus Narbonensis, pays de Narbonne.
Après la domination romaine, le vignoble du Minervois continuera pourtant d'exister grâce aux ordres monastiques, tel le prieuré carolingien de Saint-Martin à Siran ou les abbayes bénédictines de Caunes-Minervois.
Vers 869, on trouve trace pour la première fois de La Livinière, connue sous le nom de Cella-Vinaria (monastère de la vigne) qui s’est peut-être bâti sur une ancienne villa romaine.
A partir de 1186, le secteur va connaître un fort développement commercial avec la construction de la Via Mercaderia par Ermengarde de Narbonne (1127 ?-1196?) sur une ancienne voie romaine reliant Narbonne à la Catalogne.
A partir du 16ème siècle, le vignoble va se développer dans les plaines de la région pour produire un vin de faible qualité aux grandes villes de la région (Montpellier, Narbonne).
En octobre 1666, un édit royal décidé par Colbert (1619-1683), lance le creusement du canal du Midi sous la supervision de Pierre-Paul Riquet (1609-1680). Son ouverture en 1681, sous le règne de Louis XIV, permet le développement des échanges avec la façade atlantique.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que Carcassonne est spécialisée dans le commerce des eaux-de-vie et Narbonne dans celui des vins.
Vers 1883, le phylloxéra fait son apparition dans le vignoble de l’Hérault et en 1887 dans l’Aude ce qui provoque une replantation des vignobles dès 1888 avec des porte-greffes américains dans les plaines et l’utilisation de cépages à très forts rendement (Aramon notamment) afin de produire un vin bon marché et en grande quantité afin d'alimenter la France entière. Le résultat est la plantation d'un vignoble produisant autour de 50 hectolitres par hectare en moyenne, régulièrement plus en plaines.
Dès le début du 20ème siècle, les conséquences de cette production de masse vont se faire sentir, la surproduction due à des millésimes d'abondance de 1904 à 1907 et à l'explosion de la production vont provoquer un effondrement du marché viticole (prix divisés par 4, de 20 francs l’hectolitre à 5 francs) et une forte agitation sociale dans cette région dépendant essentiellement de la production viticole, ce que l'on appellera la révolte des vignerons du Languedoc, partie d’Argeliers dans l’Aude le 11 mars 1907 et menée par Marcellin Albert (1851-1921) abouti à la plus importante manifestation de la troisième république : 800000 personnes le 9 juin 1907 à Montpellier.
Le 17 août 1922 est fondé le syndicat de défense des crus du Minervois.
Le 31 juillet 1923, le tribunal de Saint-Pons défini les délimitations géographiques de l'appellation Minervois (ce sera la seule du Languedoc).
En 1924, la cave coopérative de vinification et de distillerie Coteaux du Haut-Minervois est fondée.
Le 24 septembre 1943, le Bulletin officiel des prix classe les vins du Minervois comme vin d’appellation d’origine simple réglementée comme vins de qualité.
Le 2 avril 1951 sont créés les appellations d’origine Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS) Minervois et Vin Noble du Minervois ou Minervois Noble (vin de dessert liquoreux).
Le 15 février 1985, l’appellation d’origine contrôlée Minervois est créée pour des vins blancs, rosés et rouges.
En 1988, le syndicat de défense Minervois-La Livinière est fondé.
En mars 1993, sous l’impulsion de Maurice Piccinini (président de la cave coopérative de La Livinière) et Roger Piquet (propriétaire du château de Gougazaud), le syndicat viticole de La Livinière dépose une demande d'appellation village.
Le 12 février 1999, l'appellation d'origine contrôlée Minervois-La Livinière est obtenue, c’est la première appellation communale du Languedoc. La superficie en production est alors de 170 hectares.
En novembre 2019, l’AOP Minervois-La Livinière est reconnue comme cru et devrait devenir appellation communale La Livinière en 2020. La superficie de l’appellation en production est d’environ 400 hectares pour une superficie potentielle de 2700 hectares.
Le 2 septembre 2022, l'appellation d'origine contrôlée Minervois La Livinière devient La Livinière.
Le 26 mars 2024, le décret d’appellation d’AOP La Livinière est publié au Journal Officiel de l’Union Européenne.
Les vins :
Minervois-La Livinière :
Vin à la robe sombre, concentré, tannique, avec des notes de fruits noirs (cassis, mûre), des arômes de garrigue, de grillé (cacao, café, noisette) évoluant sur des notes de balsamique, de cuir et de sous-bois.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
La Livinière :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l’hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cépages principaux (60 % minimum) : Grenache noir, Lledoner pelut, dont 40 % minimum pour : Mourvèdre, Syrah.
Cépages accessoires : Carignan, Cinsault, Piquepoul noir, Aspiran (Rivairenc), Terret noir.Richesse minimale en sucre des moûts : 212 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12,5 %.Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 54 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Les cépages principaux représentent au minimum 40 % de l’assemblage et la proportion des cépages Carignan, Cinsaut, Grenache, Mourvèdre et syrah est supérieure ou égale à 80 % de l'assemblage.Sucres résiduels : 3 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà.Élevage : minimum jusqu'au 15 octobre de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible : à partir du 31 décembre de l’année suivant la récolte.