Présentation :
Appellation communale champenoise de la Côte des Bar située à une quarantaine de kilomètres de Troyes au sud du département de l'Aube et incluse dans les appellations Champagne et Coteaux champenois.
Le vignoble est disposé sur les coteaux argilo-calcaire et caillouteux sur socle calcaire dominant la rivière Laignes et le village avec une exposition vers l'est et le sud.
Le climat est de type continental.
La commune est issue de la réunion de trois villages : Riceys-Bas, Riceys-Haut, Riceys Haute-Rive.
Histoire :
On trouve trace d'un vignoble aux Riceys dès le 12ème siècle avec les moines de l'abbaye Notre-Dame de Molesme, fondée en 1075 par Robert de Molesme (v.1029–1111) moine cistercien, qui créent aux Riceys le domaine Saint-Louis. Ceux-ci dépendent du duché de Bourgogne.
Entre 1472 et 1477, le village est entièrement détruit lors de la lutte opposant le roi de France, Louis XI (1423-1483), et le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire (1433-1477).
Au 18ème siècle, les vins de Riceys se diffusent vers les pays au nord de la France (Pays-Bas) et la région parisienne.
Le château Saint-Louis est saisi à la Révolution française comme Bien national.
En 1790, les communes de Ricey-Bas, Ricey-Haut et Ricey Haute-Rive sot regroupées et forment Les Riceys.
Le 19ème siècle sera une période troublée par les guerres mais également une période de fort développement du vignoble.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que Les Riceys produisent un vin rouge de première classe mais ne parle pas de son vin rosé.
En 1834 la superficie du vignoble des Riceys est de 1534 hectares.
En 1847, Victor Rendu dans son Ampélographie française indique que le cépage pinot noir est le cépage principal des Riceys, complété par les cépages pinot blanc et gris sur les coteaux, au pied, il s’agit du cépage gamay et qu’il existe une production de vins rosés.
En 1850, le vignoble du département de l'Aube occupe une superficie de 23000 hectares et celui des Riceys 1250 hectares.
Le développement du vignoble sera stoppé dans la seconde moitié du siècle par l'essor industriel de la fin du 19ème siècle, notamment textile qui va provoquer le début de l'exode rural.
En 1870 l’oïdium fait son apparition dans le vignoble des Riceys.
En 1880 la superficie du vignoble des Roceys est de 1000 hectares.
En 1883 un viticulteur des Riceys, monsieur de Viray teste le greffage des vignes pour résister au phylloxéra.
En octobre 1892 le phylloxéra fait officiellement son apparition dans le vignoble des Riceys.
Au début du 20ème siècle, la reconstitution du vignoble s'effectue principalement avec le cépage gamay.
Le 17 décembre 1908, un décret publié au Journal Officiel du 4 janvier 1909, définit les délimitations de la Champagne viticole, cette délimitation exclut les communes du département de l'Aube.
Le 7 juin 1911, un nouveau décret délimite une nouvelle zone d'appellation Champagne nommée Champagne deuxième zone suite à la « Jacquerie Champenoise » des mois précédents, afin de calmer les vignerons de l'Aube exclus de la première délimitation. Cette nouvelle appellation s'applique aux arrondissements de Bar-sur-Aube et de Bar-sur-Seine (la Côte des Bars) et aux cantons de Chavanges et de Villenauxe pour le département de l'Aube.
La création de cette appellation Champagne deuxième zone ne va évidemment pas satisfaire les vignerons aubois et le conflit va se régler devant les tribunaux après la première guerre mondiale.
Le 12 août 1912, le syndicat des vignerons des Riceys est créé avec comme président Fernand Defilli. Le but de ce syndicat est d'obtenir pour ses adhérents la vente du champagne, la lutte contre la fraude et le négoce des prix. C'est le premier syndicat de vignerons de la Côte des Bars.
Après la première guerre mondiale, le vignoble est exsangue car il était au milieu des combats.
A partir de 1919, le prix de vente du raisin est déterminé avant la vendange après négociation entre le Syndicat général des Vignerons de Champagne et le Syndicat du Commerce des Vins de Champagne. Cela abouti à un premier classement des communes produisant les raisins et plus tard, à la création de l'échelle des crus.
Le 6 mai 1919, une nouvelle loi est promulguée reprenant la loi de février 1911 et substitue aux délimitations administratives les délimitations judiciaires. Les juristes vont alors s'en donner à cœur joie.
Les 26 et 27 mai 1925, la cour de cassation de Paris élargi la Champagne viticole à toutes les communes de l'arrondissement de Bar-sur-Aube, et à celles de Bertignolles, Celles-sur-Ource, Chernay, Courteron, Essoyes, Neuville, Channes et Beauvoir, Bagneux et Les Riceys dans l'arrondissement de Bar-sur-Seine.
En 1926, la décision de la cour de cassation de Paris ne satisfaisant pas les représentants de la Marne, un arbitrage est demandé et c'est monsieur Edouard Barthe (1882-1949), président de la commission des Boissons de la Chambre des Députés qui est désigné comme arbitre et rend sa décision le 3 février 1927. Ses conclusions sont incluses le 22 juillet 1927 dans la loi dite Capus-Bender, qui redéfini la zone d'appellation Champagne et inclus la notion d'encépagement (suppression du cépage Gamay dans les 18 ans entre autre) en plus de l’aire géographique de production.
L'après deuxième guerre mondiale est marqué par l'exode rurale et l'abandon de la viticulture.
En juin 1946, un dossier d’accession à l’appellation d’origine contrôlée Rosé des Riceys est proposé au Comité national des appellations d’origine qui l’accepte.
Le 8 décembre 1947, l'appellation d'origine contrôlée Rosé des Riceys est créée par un décret publié au Journal Officiel du 11 décembre 1947. Les conditions de production de l’appellation sont les suivantes : encépagement avec le cépage Pinot noir comme cépage principal et les cépages Gamay et Svégnié rose (Pinot gris ou Savagnin?) comme cépages accessoires (25 % maximum). La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 170 g/L minimum, le degré alcoolique minimale des vins est de 10 ° et le rendement maximal autorisé est fixé à 30 hL/ha.
En 1952, il reste encore 50 % du vignoble des Riceys planté en cépage Gamay.
A compter de 1958, l'activité viticole redémarre avec la production de Champagne.
En 1962, les derniers pieds de cépage Gamay sont arrachés.
Le 26 septembre 1968 est créé le Syndicat de défense de l'Appellation d'origine contrôlée Rosé des Riceys devenu depuis le Syndicat des producteurs de l'Appellation d'origine contrôlée des Riceys.
Le 2 février 1971, le décret d’appellation est modifié avec l’utilisation unique du cépage Pinot noir, l’interdiction de pratiquer la concentration.
Actuellement la superficie en production de l'appellation rosé des Riceys est de 35 hectares pour une superficie potentielle de 350 hectares.
Les vins :
La vinification de ce vin est particulière. Seulement une partie des grappes est foulée pour permettre le départ en fermentation, le reste est disposé en grappes entières dessus.
La macération est lente (jusqu'à 6 jours) contrairement à la technique habituelle de vinification des vins rosés.
Après soutirage, le vin est élevé en fût de chêne usagé durant au minimum un an.
Ensuite, le vin sera gardé en bouteille encore une ou deux années avant commercialisation.
A noter que le décret d'appellation ne définit pas le mode d'élaboration mais se contente de la phrase : « vinifiés avec macération conformément aux usages locaux, loyaux et constants, sur le territoire de la commune des Riceys et des communes limitrophes appartenant à la Champagne viticole ».
Rosé des Riceys :
Vin tranquille très sec à la robe plus ou moins claire (saumon à vermeil) aux notes florales (violette) et de fruits (cassis, framboise, griotte). En vieillissant apparaissent des arômes de fruits cuits (cerise) et secs (noisette) avec des notes épicées et empyreumatique (réglisse, vanille).
Apte à la garde.
Température de service : 12-14 °C (54-57 °F).
Garde potentielle : 4 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :Rosé des Riceys :
Densité minimale de plantation : 4445 pieds à l'hectare.Irrigation : Pas de disposition.Encépagement : Pinot noir.La date de début des vendanges est fixée par le préfet, sur proposition des services de l'Institut national de l'origine et de la qualité, après avis de l'organisme de défense et de gestion reconnu pour l'appellation d'origine contrôlée, en tenant compte de l'encépagement et de la situation des vignes.Richesse minimale en sucre des moûts : 170 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum 10 %.Rendement visé : 12400 kg/ha.Rendement butoir : 15500 kg.Vinification : Vin obtenu par macération semi-carbonique (le raisin n'est pas égrappé, ni foulé, les cuves sont saturées par le propre gaz carbonique des raisins).Enrichissement : Autorisé. Dans la limite de 1 % du titre alcoométrique volumique.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 13 %.L’utilisation de morceaux de bois est : Interdite.L'utilisation de charbon oenologique est : Interdite.Teneur en sucres résiduels : 3 g/L maximum.Élevage au minimum jusqu'au 1 er juillet de l’année suivant la récolte.Embouteillage : Uniquement en bouteilles neuves à compter du 1er janvier 2015.Commercialisation possible à partir du 15 juillet suivant l’année de récolte.La mention du millésime est obligatoire.