Présentation :
Ce climat de la Côte de Nuits est situé au nord-ouest de la commune de Vosne-Romanée qu'il domine légèrement.
Il est bordé au sud par le climat Grand cru : la Grande Rue, à l'ouest par les climats Grands crus de Richebourg et de la Romanée-Conti (uniquement séparée par un étroit chemin) et au nord par le Vosne-Romanée premier cru Les Suchots.
Le vignoble est installé sur un sol argilo-calcaire sur socle calcaire en pente douce (parcelle comprise entre 250 et 265 mètres d'altitude) orienté vers l'est.
C’est le plus grand climat Grand cru de l'appellation Vosne-Romanée (devant Richebourg).
Le nom de ce climat est issu du Prieuré Saint-Vivant qui défricha et planta la vigne en ce lieu dès le 12ème siècle.
Le nom du climat est cité pour la première fois en 1765.
Histoire :Le 13 novembre 1131, Hugues II (1085-1143), duc de Bourgogne, cède aux moines du prieuré de Saint-Vivant dépendant de l'abbaye de Cîteaux, l'ensemble des bois et des terres incultes qu'il possède à Flagey et à Vosne. Ces terrains englobent le futur vignoble de la Romanée-Conti. Les moines vont y défricher et planter la vigne.
Entre 1232 et 1546, Alix de Vergy (1182-1251), épouse du Duc de Bourgogne Eudes II, cède aux moines du Prieuré de Saint-Vivant ses possessions de Vosne pour développer son château de Vergy. A compter de cette époque, la superficie du climat ne va pratiquement plus bouger jusqu'au 16ème siècle. Celui-ci se compose alors de quatre clos dénommés : le Clos des Cinq journaux qui deviendra le Cros des Cloux (futur Romanée-Conti), le Clos des Quatre journaux, le Clos des Neuf Journaux et le Clos du Moytan (superficie de cinq journaux, un journal = 34 ares environ).
En 1395, un édit de Philippe II de Bourgogne (1342-1404), dit Philippe le Hardi, interdit la culture du cépage Gamay au profit du Pinot noir sur l'ensemble de la Bourgogne afin d’améliorer la qualité des vins produits.
Le 19 février 1584, le Clos des Cloux (La romanée Saint-Vivant), qui ne possède plus de vigne est cédé à à Claude Cousin, sergent de Dijon, en bail perpétuel. Ill y replante la vigne avec le cépage Pinot noir.
Une légende veut que Guy-Crescent Fagon (1638-1718), médecin de Louis XIV (1638-1715) à compter de 1693 prescrit à Louis XIV de la Romanée Saint-Vivant au lieu de vin de Champagne vers 1694-1695. En réalité, il recommande du vin de Bourgogne, mêlé à de l'eau et de la quinquina.
En 1765, le nom de Saint-Vivant est employé pour la première fois pour désigner ce climat de 18 journaux qui auparavant portait les noms de Cloux du Moytant et Cloux des neuf Journaux.
La Révolution française entraîne la saisie en novembre 1789 comme Bien national du climat qui appartenait toujours aux moines du prieuré de Saint-Vivant.
Le 22 janvier 1791, Nicolas Joseph Marey dit Maret jeune puis Marey-Monge (1760-1818), négociant et député suppléant de la Côte d'Or à l'Assemblée législative et à la Convention nationale achète associé à monsieur Dumaine la Romanée Saint-Vivant (le Clos de Tart également) pour la somme de 91000 livres (estimation de l'époque : 54206 livres).
Le climat de la Romanée Saint-vivant va rester dans la famille Marey-Monge jusqu'en 1898, année de son démembrement partiel.
En 1898, le Clos des quatre journaux est repris par le domaine de Corton-Grancey, association de Louis Latour et Charles Noëllat ( ?-1939). La famille Marey-Monge conservant l'essentiel du climat.
Le 11 septembre 1936, le climat obtient l'appellation d'origine contrôlée. La superficie de l’appellation est alors de 9 hectares 54 ares 30 centiares.
Les conditions de production de l’appellation sont les suivantes : encépagement avec le cépage Pinot noir et ses variétés (beurot, liébault et Renevey pendant 15 ans) mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % de cépages blancs (Chardonnay, Pinot blanc et Pinot gris) dans l’encépagement. La quantité minimale de sucre dans les moûts est fixée à 212 g/L, le degré alcoolique minimale des vins est de 12,5 ° et le rendement maximal autorisé est fixé à 30 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 6 décembre 1938, un décret supprime l’appellation simple Romanée Saint-Vivant.
Le 14 octobre 1943, un décret modifie les conditions de production de l’appellation, les vins doivent avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 207 g/L et un degré alcoolique minimum de 11,5 °.
En 1966, Geneviève Marey-Monge (?-1976) dernière héritière de la famille décide de mettre en fermage auprès du domaine de la Romanée-Conti les 5,3 hectares qu'elle possède.
En 1976, après le décès de Geneviève Marey-Monge, c'est la famille Neyrand qui va hériter de cette parcelle.
En 1988, ils vendent la parcelle héritée pour la somme de 60 millions de francs au Domaine de la Romanée-Conti.
Les vins : Romanée Saint-Vivant :
Vin puissant et harmonieux aux arômes de violette.
Nécessite une garde d’au minimum 7 ans avant d’être consommé.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 15 à 30 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :Romanée Saint-Vivant :
Densité minimale de plantation : 9000 pieds à l'hectare.L'irrigation est interdite.Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Rendement visé : 42 hl/ha.Rendement butoir : 49 hL/ha.Assemblage : autorisé. Dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.Enrichissement : autorisé.Techniques soustractives d’enrichissement : la concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 14,5 %.Teneur en sucres résiduels : 2 g/L maximum.Élevage : minimum jusqu’au 15 juin de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible : à compter du 30 juin de l’année suivant la récolte.