Présentation :
Appellation disposée sur trois départements (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée) au sud et à l’est de Nantes. Elle englobe l'aire d'appellation de l'AOC Muscadet augmentée de quelques communes sur le littoral appartenant au pays de Retz.
Le vignoble est disposé principalement sur des buttes ou des coteaux du marais de Goulaine, autour du lac de Grandlieu et dans la vallée de la Loire. Les sols sont sur un socle granitique avec une faible couche de cailloux, de graves et de sable.
Le climat est de type océanique.
Gros plant désigne le cépage Folle-Blanche.
Histoire :
Le vignoble nantais existe au moins dès le début du Moyen-Âge avec la possession par l’évêque Félix (?-582) du domaine de Cariacus situé sur un coteaux de la Loire et possédant de la vigne selon Saint-Colomban (540-615) et dès cette époque Nantes est une ville importante pour le commerce du vin grâce à la navigation sur la Loire.
Durant cette période, le vignoble va se développer grâce aux ordres monastiques le long de la Loire.
Après la domination romaine, dès le 6ème siècle, l'abbaye Saint-Martin de Vertou fondée en 576 par Saint-Martin de Vertou (?-601) cultivera un vignoble pour produire le vin sacramentel.
Le vignoble nantais est alors l’un des plus grands vignobles de France.
Dès le 9ème siècle et ce jusqu’à la Révolution française, des péages situés sur la Loire au niveau d'Ingrandes et de Champtocé ralentissent l’arrivée des eaux-de-vie et des vins d’Anjou vers la Bretagne (même après le rattachement à la France en 1532) puisque seuls les vins de qualité supérieure (souvent destinés au port de Nantes) franchissaient cette limite.
Dès le 13ème siècle, les cépages rouges originaires de Bourgogne sont cultivés.
Au 14ème ou au 15ème siècle, le Berligou (clone du Pinot noir) est cultivé dans la région nantaise.
Au 17ème siècle, le cépage Folle Blanche se développe, probablement pour répondre à la demande des commerçants néerlandais à la recherche de vins et d’eaux-de-vie pour leur pays, leurs colonies et à destination des pays du nord de l’Europe.
En 1635, le terme de Muscadet est mentionné dans un bail conservé à Gorges.
En 1709, le cépage Melon aurait mieux résisté au gel que le cépage Folle blanche ce qui expliquerait son développement ultérieur.
En 1732, le terme de Gros Plant apparaît pour la première fois sur un écrit.
En 1816, André Jullien (1766-1832) précise dans sa Topographie de tous les vignobles connus que le vignoble de la Loire-Inférieure possède une superficie de 30806 hectares. Il précise par ailleurs que : Les vins que l'on tire de l'espèce de cépage, nommé gros-plant, sont acerbes, d'un goût désagréable, et se conservent difficilement plus d'un an ; mais convertis en eau-de-vie, ils rendent un cinquième de plus que ceux que l'on fait avec le muscadet. Le principal commerce des vins et eaux de-vie se fait à Nantes et à Ancenis. Les eaux-de vie sont fabriquées chez les propriétaires, qui ont tous des alambics dans lesquels ils brûlent les vins de leurs récoltes. Celles qui sont bien distillées ont de la réputation et sont recherchées, surtout en Angleterre.
En 1851, Nantes est relié à Paris par chemin de fer, puis la Roche-sur-Yon depuis Nantes en 1867 et Bordeaux en 1871.
En 1852, l’oïdium fait son apparition.
En 1882, le vignoble nantais a une superficie de 32000 hectares.
En 1884, le phylloxéra fait son apparition dans le pays de Retz.
Après la crise phylloxérique, période d'une quarantaine d'années (1880-1920) où le vignoble souffrit du mildiou, de l'oïdium, du phylloxéra mais également d'invasion d'insectes (cochylis, eudémis, pyrale…), les cépages Montils et Colombard, cépages d’origine charentaise, sont utilisés comme cépages complémentaires du cépage folle blanche.
Vers 1920, la « méthode nantaise » apparaît. Il s’agit de cuves enterrées qui permettent, grâce à l’utilisation d’une pompe, de produire un vin élevé sur ses lies
Le 14 novembre 1936, les appellations Muscadet des Coteaux de la Loire et Muscadet de Sèvre et Maine sont créées (l’appellation Muscadet sera créée le 23 septembre 1937).
Le 20 mai 1948, la confrérie bachique des Bretvins est créée.
En 1951, le syndicat de défense du Gros Plant du Pays nantais est créé.
Le 26 février 1954, le tribunal civil de Nantes détermine les délimitations de l’appellation d’origine Gros Plant du pays nantais.
Le 26 novembre 1954, l’appellation Vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) Gros Plant ou Gros Plant du Pays Nantais est créée avec un rendement autorisé de 45 hL/ha et un degré alcoolique minimum de 9 °.
En 1977, la mention traditionnelle élevage sur lies est définie (permettre aux levures de continuer leur action pendant au moins un hiver, sans aucun soutirage, afin de conserver le fruité des vins tout en créant un léger pétillement en bouche par dégagement de gaz carbonique du à une seconde fermentation malo-lactique).
En 1987, la superficie en production de l’appellation est de 3210 hectares.
En 1994, l’élevage sur lies est redéfini dans le décret d’appellation en imposant la mise en bouteille des vins dans les chais mêmes de vinification, afin de limiter les soutirages et le transvasement des vins.
En 2008, la superficie de l’appellation en production est de 1372 hectares.
En 2009, le tiers de la production (35000 hectolitres) arbore la mention sur lie et le vignoble en production approche les 1500 hectares.
Le 16 novembre 2011, l’appellation d’origine contrôlée Gros Plant du Pays nantais est créée.
L’arrêté du 19 août 2020 autorise l’utilisation des cépages accessoires Colombard et Montils.
Les vins :Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être suivi de la dénomination géographique Val de Loire.
Gros Plant du Pays Nantais :
Vin a la robe très pâle et aux reflets verdâtres, incisif, vif, voir herbacé avec des notes d'agrumes (citron) et minérales (iode).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin Gros Plant du Pays Nantais sur lie :
La réglementation propre à la mention traditionnelle « sur lie » est définie en 1977 et se traduit, depuis 1994, par la mise en bouteille des vins dans les chais mêmes de vinification, afin de limiter les soutirages et le transvasement des vins.
Vin a la robe très pâle et aux reflets verdâtres, incisif, aux arômes citronnés avec quelques notes fermentaires, un côté légèrement perlant et parfois des notes iodées.
Température de service : 09-11 °C (48-52 °F).
Garde potentielle : 1 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 5000 pieds à l’hectare.L'irrigation est interdite. Gros Plant du Pays Nantais :
Encépagement : Cépage principal (70 % minimum) : Gros plant (Folle blanche).
Cépages accessoires : Colombard (10 % maximum), Montils.Richesse minimale en sucre des moûts : 144 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 9 %.Rendement visé : 70 hl/ha.Rendement butoir : 75 hL/ha.Assemblage : Obligatoire. Dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.Enrichissement : Autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 11 %.Teneur maximale en sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte. Gros Plant du Pays Nantais sur lie :
Encépagement : Cépage principal (70 % minimum) : Gros plant (Folle blanche).
Cépages accessoires : Colombard (10 % maximum), Montils.Richesse minimale en sucre des moûts : 153 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 9,5 %.Rendement visé : 70 hl/ha.Rendement butoir : 75 hL/ha.Assemblage : Obligatoire. Dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.Enrichissement : Autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 11 %.Teneur maximale en sucres résiduels : 4 g/L maximum.Élevage : De la fin de la fermentation alcoolique jusqu’au 1er mars de l’année suivant la récolte minimum.Etiquetage : L’indication du millésime est obligatoire pour les vins bénéficiant de la mention « sur lie ».Commercialisation possible à partir du 8 mars de l’année suivant la récolte.