Présentation :
Appellation englobée dans l'AOC Béarn et située au sud-est de Mont de Marsan, au carrefour entre la Bigorre, le Béarn et l’Armagnac dans un coude formé par l'Adour situé entre le plateau du Ger au sud et Saint-Mont au nord.
Cette appellation se réparti sur trois départements : ouest du Gers (40 % du vignoble), le nord des Hautes-Pyrénées (10 % du vignoble) et le nord-est des Pyrénées-Atlantiques (près de 50 % du vignoble).
Le paysage de l'appellation se compose de cinq coteaux parallèles montant à 300 mètres d'altitude, orientés nord-sud et longs d'une quinzaine de kilomètres, séparés par de profondes vallées se transformant en éperons étroits à l'approche de l'Adour au sud.
Les sols sont argilo-calcaires sur les fortes pentes du côté ouest des coteaux, argilo-calcaires avec une couche de graves, de sable et de galets au sommet et pour les pentes douces situées à l’est des coteaux, du calcaire et de l’argile mêlés à du sable et du limon (boulbène).
Cette aire d'appellation est bordée à l'est par la route d'Aire sur Adour à Tarbes (D935) et à l'ouest par la route d’Aire sur l’Adour à Pau (N134) et se confond avec l'appellation Madiran.
Les vignes sont conduites en hautains (pacherenc en gascon : piquets en rang).
Le nom de l'appellation fut donné par le docteur Doléris lors de sa création, Vic Bilh signifiant Vieille Contrée. Auparavant, les vins produits dans ce secteur portait le nom de vin de Portet ou de Pachereng des coteaux de Portet.
Les vins produits sont liquoreux ou secs.
Histoire :
La présence de la vigne dans ce secteur remonte à l'époque gallo-romaine et peut au moins être datée au plus tard au 5ème siècle de notre ère avec la présence d'une mosaïque représentant la vigne à la villa gallo-romaine du Taron située sur la commune de Taron-Sadirac-Viellenave (Pyrénées-Atlantiques).
Au 11ème siècle, un prieuré bénédictin fondé par des moines de l'abbaye de Marcilhac-sur-Célé dans le Lot vers 1030 et situé à Madiran réimplante la vigne dans ce secteur et approvisionne en vin les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle et les vallées pyrénéennes.
Au 14ème siècle, les anglais commenceraient à consommer les vins de Madiran suite à la nomination d'Edouard Plantagenêt (1330-1376), plus connu sous le nom de Prince noir, comme prince d'Aquitaine de 1362 à 1372.
Le 23 septembre 1583, Henri IV (1553-1610) alors roid e Navarre sous le nom d’Henri III fait régler une facture pour l’achat de vin blanc du Vic-Bilh à Jehan du Casse de Morlans lors de son séjour au château de Pau.
Au 17ème siècle, les marchands hollandais embarquent via Bayonne de 1000 à 7000 tonneaux de vin blanc à destination des Provinces-Unis (Pays-Bas). Les pays scandinaves et allemands chargeant de 500 à 2000 tonneaux. Ces vins sont destinés à la distillation et et à la production d'eaux-de-vie.
Dès 1745, un édit encadrait les vendanges « tardives » du vin de vigne en échalas (bi de bits Pacherads) entre le 4 et le 15 novembre.
Au 18ème siècle, les échanges commerciaux continuent et les ventes de vin rouge se développent également.
A compter de 1814, les exportations des vins du Vic-Bilh se développent à partir de la commune de Madiran et fort logiquement les vins rouges prirent le nom commercial de vins de Madiran, les vins blancs étant nommés Pacherenc.
Au 19ème siècle, la crise du mildiou, de l'oïdium et du phylloxéra va entraîner la quasi-disparition du vignoble.
En 1906, les viticulteurs du secteur se regroupent en syndicat viticole.
En 1910, une première délimitation du vignoble de Madiran et du Pacherenc du Vic-Bihl est établie.
En 1936, la cave coopérative de Diusse est fondée par Sabin Oulié et la même année, Jacques amédée Doléris (1852-1938), maire de Lembeye, fonde le syndicat viticole du Vic-Bilh et demande en 1942 la création de l’appellation Pacherenc.
En 1938, la cave coopérative du Vic-Bilh est créée, elle fusionnera avec la cave de Crouseilles.
Le 10 juillet 1948, l’appellation d'origine contrôlée est obtenue. La superficie du vignoble est alors d'une vingtaine d'hectares.
En 1965, la commune de Viella est intégrée dans l’aire d’appellation.
Les vins : 55 % de la production est commercialisée par la cave coopérative des producteurs de Plaimont.
Pacherenc du Vic-Bilh sec :
Vin sec, assez vif, à la robe pâle avec des notes de fleurs blanches, de fruits (agrumes, nèfles) et une pointe minérale (pierre à fusil).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 2 à 4 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Pacherenc du Vic-Bilh :
Vin gras à la robe dorée avec des arômes miellés d'épices, de fruits blancs, de fruits confits et de fruits secs.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 6 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l'hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cépages principaux (60 % minimum) : Courbu (80 % maximum), Petit courbu blanc (80 % maximum), Gros manseng blanc (80 % maximum), Petit manseng (80 % maximum).
Cépages accessoires : Arrufiac, Sauvignon (10 % maximum).Assemblage : Assemblage d'au moins deux cépages avec au minimum un cépage principal. Pacherenc du Vic-Bilh sec :
Rendement visé : 60 hL/ha.Rendement butoir : 66 hL/ha.Richesse minimale des moûts : 187 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Enrichissement : Autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 14 %.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Élevage au minimum jusqu'au 15 décembre suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 1er janvier suivant la récolte. Pacherenc du Vic-Bilh :
Vendanges manuelles obligatoires.Récoltes par tries successives.Rendement visé : 40 hL/ha.Rendement butoir : 40 hL/ha.Richesse minimale des moûts : 238 g/L pour le cépage Petit manseng, 221 g/L pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 14,5 %.Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.Enrichissement : Autorisé.Enrichissement par sucrage à sec ou moût concentré rectifié : Dans la limite d’un titre alcoométrique volumique total après enrichissement de 15%.Enrichissement par concentration partielle des moûts : Dans la limite d’une concentration de 10% des volumes ainsi enrichis.Cela peut permettre de porter le titre alcoométrique volumique total à un niveau de 18,5 %.Sucres résiduels : 45 g/L minimum.Élevage au minimum jusqu'au 15 mars suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 1er avril suivant la récolte.