Présentation :
Cette appellation est une des plus importantes de France. Elle regroupe environ 500 communes, représente près de 25 % de la production totale des vins d'appellation français pour une superficie de 115000 hectares soit 14 % de la superficie du vignoble français et 10 % de la superficie du département de la Gironde.
Elle s'établit dans des limites correspondant approximativement à celle du département de la Gironde moins la forêt landaise. Il s'agit du troisième département viticole français après l'Hérault et l'Aude.
Le vignoble est installé sur des plateaux et des coteaux organisés autour d'un réseau hydrographique (Dordogne et Garonne principalement) débouchant sur l'estuaire de la Gironde et sa plaine alluviale.
Les sols sont essentiellement constitués d'un socle calcaire recouvert d'argiles, de graviers et/ou de sable.
La zone géographique du bordelais regroupe une soixantaine d'appellation d'origines protégées.
Histoire :
La présence de la vigne remonte à l'époque gallo-romaine. Dès 40 après J.C. Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle dans son quatrième livre ou volume du Res rustica consacré à la culture des vignobles cite le cépage Biturica ou biturigiaca, spécialité du Berry (Bituriges Cubi) ou du Bordelais (Bituriges Vivisci). Ce cépage très productif permettant de produire un vin de garde dès cette époque.
Entre 50 et 70, des amphores sont fabriquées dans le Bordelais et entre 65 et 75, des amphores ayant une forme spécifique sont produites pour transporter le vin de Bordeaux.
Sans doute dès 140/150, l'amphore disparaît au profit du tonneau plus léger et plus maniable.
Après la chute de l'empire romain, ce sont les ordres religieux qui continuent à cultiver la vigne et à la développer. La vigne est alors essentiellement présente dans l'Entre-Deux-Mers.
Dès le 7ème siècle, les vins de bordeaux s'exportent vers l'Espagne sous influence arabe.
Le 18 mai 1152, Aliénor d'Aquitaine (1122 ou 1124-1204) épouse Henri Plantagenêt (1133-1189) comte d'Anjou, du Maine et de Touraine, duc de Normandie et futur roi d'Angleterre (1154-1189) sous le nom d'Henri II Plantagenêt et lui apporte le duché d'Aquitaine. A compter de cette époque, l'exportation des vins produits dans toute l'Aquitaine, mais également en Anjou et Poitou s'effectue essentiellement depuis le port de La Rochelle.
Le 15 avril 1214, Jean sans terre (1166–1216), duc de Normandie (1199-1204) et roi d’Angleterre (1199-1216) exempte les bourgeois de toute redevance pour les vins provenant de leurs vignes et déclare les marchandises franches de tout droit dans la cité. A cette époque, la vigne était cultivée dans l'enceinte même de Bordeaux, sur les palus de la gironde et débordait vers la forêt à l'ouest de la cité.
Le 3 août 1224, La Rochelle est annexée par le roi de France Louis VIII (1187-1226) ce qui a pour conséquence de permettre au port de Bordeaux de devenir le pivot du commerce du vin avec l’Angleterre.
La perte de l'Anjou et du Poitou aboutisse à un développement de la culture de la vigne autour de la ville de Bordeaux et dans le « Bas-Pays », le Haut-Pays (Bergerac, Cahors, Gaillac…) étant repris par les armées françaises.
A compter du 13ème siècle, débute la création de grands vignobles et le développement du négoce par la bourgeoisie et les ordres religieux.
En 1241, Henri III Plantagenêt (1207-1272) accorde aux viticulteurs bordelais ce que l'on appelle le Privilège de Bordeaux : l'interdiction aux vins du haut-pays d'entrer dans le port de Bordeaux avant la Saint-Martin (11 novembre) ce qui permet d'écouler plus aisément les vins du vignoble de la région bordelaise. Les campagnes d'approvisionnement des bateaux provenant de l'Angleterre ayant lieu au printemps et à l'automne.
Parallèlement, le roi d'Angleterre accorde également un allègement d'impôts sur les vins. Cela a pour conséquence d'améliorer les bénéfices des marchands, de permettre le développement du vignoble (plantation de vignoble vers Fronsac, Libourne et Saint-Émilion) et au vin de devenir la première marchandise transitant par le port de Bordeaux. L'activité de Bordeaux atteignant alors en 1309 un niveau record de 102724 tonneaux (924516 hl) dont plus de la moitié des vins viennent du Haut-Pays. Près de la moitié des exportations sont à destination du Royaume-Uni. Bordeaux ne retrouvera ce niveau d'exportation qu'au 18ème siècle.
Les vins produits en Aquitaine sont alors issus d'un mélange de raisins blancs et noirs (plantés ensemble dans les vignobles) qui donnent un vin léger à la couleur rouge pâle (clairet) qui prend le nom de Claret wine en Angleterre par opposition aux vins du haut-pays portant le nom de Black wine car issus essentiellement de raisins noirs et tanniques.
Après le 17 juillet 1453 et la défaite anglaise à la bataille de Castillon, le duché d'Aquitaine est rattaché à la France. Charles VII (1403-1461), roi de France (1422-1461) annula le Privilège bordelais.
En mars 1462, le roi Louis XI (1423-1483) rétabli le Privilège de Bordeaux.
Le vignoble sera alors développé par les bourgeois de Bordeaux sur les palus de la Gironde.
Au 15ème siècle, les ventes de vin se développent vers la Hollande qui importe des vins blancs du Blayais, du Bourgeais et de l'Entre-Deux-Mers afin de transformer ceux-ci en eau-de-vie destinée aux pays riverains de la mer Baltique et de la mer du Nord (Allemagne, Russie, Scandinavie...). Dès cette époque, on assiste à une spécialisation du vignoble avec d'un côté des vignobles destinés à produire du vin rouge appartenant à l'aristocratie, aux religieux et à la grande bourgeoisie et un vignoble blanc de production de masse. Les vins rouges ne représentant que de 15 à 20 % du total de la production de l'époque en raison de l'absence de l'usage du pressoir qui n'apparaîtra qu'au 16ème siècle.
Le 28 avril 1599, Henrri IV (1553-1610) fait un édit concédant l'assèchement des marais de la Guyenne à Humphrey Bradley, ingénieur hollandais de Berg-op-Zoom.
En 1600, Jean Louis de Nogaret de La Valette (1554-1642), plus connu sous le nom de duc d'Epernon, passe un accord pour l'assèchement des marais de la seigneurie de Lamarque avec J. Amelin et Conrad Gaucem représentants de Humphrey Bradley. Accords renouvelés en 1628 puis en 1633, pour l'assèchement de 5000 hectares de marais dans le Médoc.
En 1645 et 1647, les offres de dessèchement des marais de Blaye, faites par Banquet, bourgeois de Paris et celles pour les marais de Bordeaux, Bruges, Ludon et Parempuyre faites par M. de Monjourdain sont agrées par le conseil d'état.
Durant le 17ème siècle, suite à des traités commerciaux (23 janvier 1608, 10 juin 1624, 28 août 1627, 17 juin 1630 et surtout 18 avril 1646), les négociants des Etats-Généraux des Provinces Unies (Pays-Bas) s'implantent sur le quai des Chartrons à Bordeaux et les Provinces Unies deviennent la première destination des vins de Bordeaux tandis que le Royaume-Uni se tourne vers l'Espagne.
Dans le même temps, le vignoble se développe au nord de Bordeaux et dans le Bas-Médoc (marais asséchés par les ingénieurs hollandais).
En 1620, Jean-Simon Beyerman crée la première maison de négoce à Bordeaux.
Le 27 octobre 1647, la Jurade de Bordeaux (conseil municipal de Bordeaux sous l'Ancien Régime) établi un inventaire des vins de Guyenne afin de les taxer selon leur valeur qui établi une première hiérarchie des terroirs (sans distinction de couleur) avec un prix plancher et un prix plafond. Il en ressort que les vins les plus chers sont ceux de Barsac, Fargues, Preignac et Pujol (de 28 à 100 livres) et ceux des Graves et du Médoc (26 à 100 livres). A l'opposé, les vins les moins chers sont ceux de Benauge (18 à 20 livres) et ceux de Blaye (18 à 24 livres qui sont des vins blancs destinés à la distillation aux Pays-Bas.
En 1662, la fabrication et la commercialisation de la bière est interdite à Bordeaux.
En 1698, l'intendant de la généralité de Bordeaux, Louis Bazin de Bezons ( ?-1700) dénonce l'important développement de la vigne au détriment de la production de céréales.
Le 17 janvier 1709, une terrible gelée va presque entièrement détruire le vignoble des Graves. Cela va permettre l'essor du vignoble du Médoc lors des deux décennies suivantes et l'on connaît cette période sous le nom de « Fureur de planter » car dans le même temps, les exportations vers les colonies des Antilles se développent. Les exportations vers les Pays-Bas commencent à diminuer et sont compensées par la vente de vin directement à l’Allemagne, la Russie et les pays scandinaves. Ce n'est qu'à partir de cette époque que les villes françaises découvriront les vins de Bordeaux.
En 1723, Pierre Mitchell (1687-1740), ressortissant irlandais jacobite naturalisé français et futur propriétaire du château Le Tertre, obtient le privilège pour l'ouverture d'une Verrerie royale de Bordeaux.
Le 27 février 1725, le conseil d’État interdit toute nouvelle plantation de vignes dans l'étendue de la Généralité de Bordeaux sans permission expresse de Sa Majesté, à peine de 3000 livres d’amende.
En 1728, l'interdiction de commercialiser des vins en bouteilles sur le territoire français est levée.
En 1735, la contenance des bouteilles est définie, ce qui va encourager la pratique.
Les méthodes de vinification évoluent également :
-Apparition du soutirage.
-Vieillissement en fût de chêne.
-Mise en bouteille et obturation de celle-ci par un bouchon.
Durant cette première moitié du 18ème siècle, les exportations vers l’Angleterre chutent en raison d’une forte taxation (55 livres par tonneau importés par des anglais, 61 livres par des étrangers) et se développe le commerce avec l’Écosse et l’Iralnde.
En avril 1776, Turgot (1727-1781) supprime le privilège de Bordeaux en autorisant le libre accès au port de Bordeaux de tous les vins. Privilège rétabli quelques temps plus tard après l'éviction de Turgot.
Ce n'est qu'à la fin du 18ème siècle, que le port de Bordeaux retrouvera le même niveau d'activité qu'au 14ème siècle.
Vers 1786-1788, la superficie du vignoble bordelais est de 135000 hectares pour un rendement moyen de 20 hl/hectare.
A la Révolution française, Bordeaux est la troisième ville de France derrière Paris et Lyon avec 95000 habitants, le plus important port de France et 60 % des vins produits sont exportés.
Le 4 août 1789, la suppression des privilèges par l'Assemblée Nationale rend de fait caduque le Privilège de Bordeaux.
La Révolution française provoqua une stagnation des ventes des vins du Bordelais mais également un démembrement ou un transfert des domaines (saisis sous le nom de Biens nationaux) appartenant à l'aristocratie vers des bourgeois, des négociants et des paysans aisés.
Dès 1793, le conflit avec le Royaume-Uni provoque un effondrement du trafic maritime à destination des Antilles. Afin de trouver des débouchés à leurs vins, les négociants bordelais vont commencer à développer leurs ventes vers Paris.
A compter de novembre 1806, le blocus continental va provoquer une chute de la totalité des exportations et le négoce bordelais va développer sa commercialisation vers les autres départements de la métropole.
Vers 1830, la superficie du vignoble bordelais atteint 140000 hectares pour un rendement moyen de 20 hl/hectare (identique au 18ème siècle).
En 1852, la crise de l'oïdium va provoquer une baisse sensible de la production. Cette nouvelle maladie de la vigne apparue en 1851 à Podensac, va provoquer une baisse importante de la production à compter de 1852 et ne retrouvera ses niveaux qu'à compter de la récolte 1856.
Le 18 avril 1855, à la demande de Napoléon III (1808-1873), la chambre de commerce de Bordeaux fait établir un classement permettant aux étrangers de « comprendre » les vins blancs et rouges de la région bordelaise.
A compter du 15 janvier 1860, le second empire (1852-1870) va relancer le commerce des vins de Bordeaux par la suppression des droits de douane entre l'Angleterre et la France notamment.
Le vignoble bordelais va alors connaître une forte période d'expansion avec l'arrivée de nouveaux investisseurs (Rothschild entre autres) et de nouveaux marchés à l'exportation tels que : l'Amérique du sud, les États-Unis mais également l'île Maurice et la Réunion.
Le 11 juin 1869, sur la commune de Floirac dans la propriété de Monsieur Laliman, La Tourate, on découvrit pour la première fois le phylloxéra dans le vignoble bordelais. C'est le début de la crise du phylloxéra qui atteindra son apogée vers 1880-1885 et en 1881 débute celle du mildiou qui connaîtra son maximum en 1886.
Pour lutter contre le phylloxéra, on développe la plantations de vignes dans les palus et on utilise le sulfure de carbone dans les grands domaines. Ce qui va provoquer l’arrachage de nombreux vignobles après 1890.
En 1883, la superficie des vignes plantées sur des porte-greffes américains est de 148 hectareset en 1885 de 8000 hectares.
La replantation du vignoble s’effectue d’abord par les petites propriétés puis les grands domaines.
En 1901, création de l'Union syndicale des propriétaires des crus classés du Médoc.
Novembre 1908, création du Syndicat des crus bourgeois du Médoc.
En 1909, le conseil d'état statuant en assemblée générale défini la délimitation de la région dont les vins ont un droit exclusif à l'appellation Bordeaux. Cette délimitation comprend la totalité du département de la Gironde excepté les cantons d'Arcachon, Audenge, Belin, La Teste, Captieux et les communes de Carcans, Hourtin, Brach, Lacanau, Le Porge, Saumos, Le Temple. Hostens, Saint-Symphorien, Lerm-et-Musset, Bourideys, Cazalis et Lucmau. Dans le département de la Dordogne : dans le canton de Vélines, les communes de Carsac, Minzac, Montpeyroux, Saint-Martin de Gurçon, Saint-Méard de Gurçon, Villefranche-de-Longchapt. Dans le canton de Sigoulès : les communes de Cunèges, Flaugeac, Gageac à Rouillac, Mescoulès, Monbazillac, Monbos, Monestier, Pomport, Puyguilhem, Razac-de-Saussignac, Sigoulès et Thénac. Dans le canton de la Force : Prigonrieux. Canton d'Issigeac : Bouniagues, Colombier. Canton de Bergerac : Bergerac (partie de la commune située au nord de la ligne du chemin de fer de Libourne au Buisson), Lembras, Saint-Laurent des Vignes et Saint-Nexant. Dans le département du Lot et Garonne : dans le canton de Marmande : Beaupuy, Saint-Martin Petit et Sainte-Bazeille (partie située au nord du chemin de fer de Bordeaux à Cette), Marmande (partie située au nord de la ligne de chemin de fer précédente et de la route nationale 133) et Virazeil (partie située au nord de la nationale 133). Dans le canton de Seyches, les communes de Castelnau-sur-Gupie, Escassefort, Lagupie, Mauvezin, Seyches (partie de la commune située sur la rive droite du Trec). Dans le canton de Duras : les communes de Baleyssagues, Duras, Esclottes, Loubès-Bernac, Pardaillan, Saint- Astier, Sainte-Colombe-de-Duras, Saint-Jean de Duras, Saint-Sernin, Savignac, Soumensac et Villeneuve de Duras. Cela représentait 517 communes de la Gironde, 41 de la Dordogne et 21 du Lot et Garonne.
Le 18 février 1911 est publié un décret définissant les délimitations géographiques de l'aire d'appellation Bordeaux en choisissant les limites administratives du département de la Gironde à l’exception des marais et des terrains inondables. Ce qui exclura définitivement le Bergeracois et le Marmandais de l'aire d'appellation d'origine Bordeaux.
En 1913, la superficie du vignoble replanté atteint 87300 hectares. Le vignoble bordelais, après la replantation avec des porte-greffes américains, connaît alors une crise de surproduction due principalement à la concurrence du vignoble du Languedoc et au fait que tout vin vendu à Bordeaux est appelé « Bordeaux ».
Durant la première guerre mondiale, les réquisitions de l’armée française représentent le tiers de la production du vignoble bordelais.
En 1917, la superficie du vignoble du département de la Gironde est de 139295 hectares.
La loi du 6 mai 1919 permet de définir les appellations d'origine en faisant déterminer par les tribunaux administratifs les délimitations viticoles et les usages des zones d'appellation.
En 1919, la production totale en vin du département de la Gironde est de 5096200 hL.
Le 22 juillet 1927, une loi complète celle de 1919 obligeant à utiliser des cépages selon les usages locaux, loyaux et constants.
En 1931, le Comité Départemental des vins de Bordeaux est créé pour promouvoir les vins de Bordeaux.
Le 28 avril 1932 sous l'autorité de la Chambre de Commerce de Bordeaux et de la Chambre d'Agriculture de la Gironde est établi un classement des crus bourgeois par 5 courtiers en vin (S Damade, G Lawton, P Moreau, mètres Fillon, P de Rivoyre).
Le 30 juillet 1935, un décret-loi crée les appellations d'origine contrôlée et impose la création du Comité National des Appellations d’Origine, une délimitation géographique de l'appellation, l'encépagement, le titre alcoométrique minimal et les procédés de vinification.
Le 14 novembre 1936, l'appellation d'origine contrôlée Bordeaux est créée par un décret publié au Journal Officiel du 15 novembre 1936 en même temps que l'appellation Médoc. L ‘encépagement comporte : Muscadelle, Sauvignon, Sémillon pour 66 % et pour 20 % (pendant 10 ans) : Blanc auba, Blanc de Gaillac, Blanc verdet (Blanc verdot), Chalosse blanche (Claverie ?), Chasselas, Clairette dorée (Bourboulenc ?), Colombard, Folle blanche, Jurançon blanc, Malvoisie (Torbato ?), Mauzac blanc (Len de l'El), Monbadon, Montils, Pelgarie (Meslier Saint-François) Ugni blanc pour les vins blancs; Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carmenère, Malbec, Merlot, Petit verdot dans la proportion de 80 % et pour 20 % (pendant 10 ans) : Bouchalès (Grappu), Castets, Chalosse noire, Fer, Folle noire (Jurançon noir ?), Gros verdot, Mancin, Pardotte, Saint-Macaire, Valdiguié (Cahors ?) pour les vins rouges. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 158 g/L pour un degré alcoolique minimum de 9,5 °. Le rendement maximal autorisé étant de 50 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 16 mars 1943, un décret modifie l’appellation Bordeaux. La richesse minimale en sucre des moûts est portée à 170 g/L et le degré alcoolique à 10 ° pour les vins blancs (9,5 ° d’alcool acquis) et à 9,75 ° pour les vins rouges. L’encépagement de l’appellation Bordeaux est redéfini. Pour les vins blancs, les cépages principaux sont : Merlot blanc, Muscadelle, Sauvignon, Sémillon, les cépages accessoires (tolérés pendant 10 ans) : Blanc Auba, Blanc de Gaillac, Blanc Verdot, Clairette Dorée, Colombard, Folle blanche, Len de l'El, Malvoisie, Mauzac blanc, Monbadon, Montils, Muscadet, Trebbiano, Ugni blanc, (exclusion des cépages : Chalosse blanche (Claverie ?), Chasselas, Jurançon blanc et Pelgarie (Meslier Saint-François). Pour les vins rouges, cépages principaux : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carmenère, Malbec, Merlot, Petit verdot. Cépages accessoires (tolérés pendant 10 ans) : Bouchalès (Grappu), Castets, Chalosse noire, Fer ou Bequignol, Folle noire, Gros Verdot, Mancin, Pardotte, Prolongeau, Saint-Macaire et Valdiguié (Cahors ?).
Le 22 février 1945, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux est créé et remplace le Comité Départemental des vins de Bordeaux. Le 18 août 1948, l’Assemblée nationale officialise sa création.
Le 10 septembre 1951, l'appellation Bordeaux clairet est créée.
En février 1956, une grande partie du vignoble est détruit par de très fortes gelées notamment sur Pomerol et Saint-Emilion.
Le 28 mars 1962, l'appellation Bordeaux mousseux est créée.
Le 6 janvier 1967, le syndicat viticole régional des appellations d'origine contrôlée Bordeaux et Bordeaux Supérieur est créé. Il représente les appellations : Bordeaux (blanc, clairet, rosé, rouge), Bordeaux supérieur (blanc, rouge) et Crémant de Bordeaux (blanc, rosé). A cette époque, les vins blancs représentent 60 % de la production totale de Bordeaux.
En 1973, une modification au classement de 1855 fut apportée : Jacques Chirac, ministre de l'agriculture de l'époque, signe le décret de « mise à jour » du classement, le château Mouton-Rothschild (en accord avec les autres 1ers Crus), passe du statut de second à celui de premier cru classé.
Durant la décennie 1970, la production s'équilibre entre les vins blancs et les vins rouges de l'appellation.
A partir de 1975, une importante replantation du vignoble est effectuée qui a pour conséquence la disparition des vins de table produits en Gironde et un doublement de la production des vins rouges d’appellation (5 millions d’hectolitres).
A partir de 1985, l’offre excède la demande.
Le 3 avril 1990, l'appellation Crémant de Bordeaux remplace l'appellation Bordeaux mousseux.
Depuis 2000, l'essentiel de la production des vins de Bordeaux s'effectue en vins rouges (87%).
Bordeaux blanc :
Les vins blancs représentent un peu plus de 10 % de la production de l’appellation Bordeaux.
Vin a la robe jaune paille, frais, aux arômes floraux et fruités (citron, pêche blanche) avec des arômes végétaux (buis, genêts) et de pierre à fusil (lorsque dominante de Sauvignon). Parfois des notes musquées peuvent apparaître en présence du cépage Muscadelle dans l'encépagement.
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Bordeaux blanc avec sucres :
Regroupe des vins blancs demi-sec, moelleux ou doux.
Vin à la robe dorée, demi-sec à moelleux, parfois liquoreux aux notes assez vives (agrumes), avec des arômes miellés de fleurs (acacia, chèvrefeuille, vanille), de fruits (abricot) pouvant évoluer vers des notes de fruits confits et de surmaturation (rôti).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Bordeaux Rosé :
Superficie estimée : 3300 hectares. Représente moins de 10 % de la production totale de l’appellation.
Vin rosé à la robe rubis plutôt frais et vif en bouche.
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Bordeaux clairet :
La mention « clairet » est réservée aux vins rosés foncés.
Ce type de vin, spécialité du Bordelais, correspond au vin qui était exporté vers le Royaume-Uni au Moyen-Age.
Sa production fut relancée en 1951 par la cave coopérative de Quinsac et le professeur Emile Peynaud.
Superficie estimée : 925 hectares.
En 2015, le Bordeaux clairet devient un vin rosé comme le Bourgogne Clairet.
Vin très léger et fruité d'une couleur rouge de faible intensité dont le nom a donné l'anglais Claret.
Vin rouge pâle frais et léger, facile à boire aux arômes fleuris (rose, pivoine), et fruités (framboise, groseille, mûre).
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Bordeaux Rouge :
Synonyme(s) possible(s) : Bordeaux claret.
La mention « claret » est réservée aux vins rouges.
La superficie de production représente environ 44000 hectares et plus de 80 % de la production de l’appellation.
Vin plutôt souple et fruité aux arômes de fruits rouges (cassis, cerise, framboise) voir épicé (Cabernet franc). Les tanins et la violette peuvent être présents si présence de Cabernet-sauvignon dans l'assemblage.
Température de service : 16-18 °C (61-64 °F).
Garde potentielle : 3 à 5 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Conditions de production du décret d'appellation :Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l'hectare.Irrigation : Pas de disposition.Bordeaux blanc :
Encépagement : Cépages principaux : Muscadelle, Sauvignon blanc, Sauvignon gris, Sémillon.
Cépages accessoires (30 % au maximum) : Colombard, Merlot blanc, Ugni blanc.
Autres cépages (5 % maximum) : Alvarinho (vin avec une teneur en sucres résiduels inférieure ou égale à 4 g/L), Floréal, Liliorila, Sauvignac, Souvignier gris.Richesse minimale en sucre des moûts : 170 g/L pour les cépages Sauvignon et Sauvignon gris, 162 g/L. Pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10 %.Rendement visé : 67 hL/ha.Rendement butoir : 77 hL/ha.Assemblage : autorisé. Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 30 % de l’assemblage, les autres cépages : 10 %.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.Sucres résiduels : 3 g/L maximum.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.Bordeaux blanc avec sucres :
Encépagement : Cépages principaux : Muscadelle, Sauvignon blanc, Sauvignon gris, Sémillon.
Cépages accessoires (30 % au maximum) : Colombard, Merlot blanc, Ugni blanc.
Autres cépages (5 % maximum) : Floréal, Liliorila, Sauvignac, Souvignier gris.Richesse minimale en sucre des moûts : 178 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.Rendement visé : 67 hL/ha.Rendement butoir : 77 hL/ha.Assemblage : autorisé. Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 30 % de l’assemblage, les autres cépages : 10 %.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.Sucres résiduels : 5 à 60 g/L maximum.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte. Bordeaux rosé :
Encépagement : Cépages principaux : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carménère, Côt, Merlot, Petit verdot. N, cot N (ou malbec),
Cépages accessoires (20 % maximum) : Sauvignon et Sauvignon gris (10 % maximum), Sémillon.
Autres cépages (5 % maximum) : Alvarinho, Arinarnoa, Castets, Floréal, Liliorila, Marselan, Sauvignac, Souvignier gris, Touriga nacional, Vidoc.Richesse minimale en sucre des moûts : 170 g/L pour le cépage Merlot, 162 g/L. Pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10 %.Rendement visé : 62 hL/ha.Rendement butoir : 72 hL/ha.Assemblage : autorisé. Uniquement pour des raisins ou des moûts.
Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 20 % (10 % maximum 10% pour les cépages Sauvignon et Sauvignon gris), les autres cépages : 10 %.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.L'utilisation de charbon oenologique est : autorisée pour les moûts dans la limite de 20 % du volume de vins rosés de la récolte considérée.Sucres résiduels : 3 g/L maximum.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte. Bordeaux clairet :
Encépagement : Cépages principaux :Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carménère, Côt (Malbec), Petit verdot.
Autres cépages (5 % maximum) : Arinarnoa, Castets, Marselan, Touriga naciona, Vidoc.Richesse minimale en sucre des moûts : 170 g/L pour le cépage Merlot, 162 g/L. Pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10 %.Rendement visé : 62 hL/ha.Rendement butoir : 72 hL/ha.Assemblage : autorisé. Les cépages principaux représentent au minimum 90 % de l’assemblage.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.Sucres résiduels : 3 g/L maximum.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte. Bordeaux clairet :
Encépagement : Cépages principaux : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carménère, Côt (Malbec), Merlot, Petit verdot.
Autres cépages : Arinarnoa, Castets, Marselan, Touriga nacional, Vidoc.Richesse minimale en sucre des moûts : 189 g/L pour le cépage Merlot, 180 g/L. pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.Rendement visé : 60 hL/ha.Rendement butoir : 68 hL/ha, 64 hL/ha si densité de plantation inférieure à 4000 pieds/hectare.Assemblage : autorisé. Les cépages principaux représentent au minimum 90 % de l’assemblage.Enrichissement : autorisé.Enrichissement par concentration partielle des moûts : dans la limite d’une concentration de 15 % des volumes ainsi enrichis.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.Sucres résiduels : 3 g/L maximum.Élevage : minimum jusqu’au 31 décembre de l’année de récolte.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte.