Bonnezeaux

Présentation :
Cette appellation se situe à une vingtaine de kilomètres au sud d'Angers dans le territoire de l'Anjou noir et à l'intérieur de l'appellation Coteaux du Layon.
L'appellation est disposé uniquement dans la commune de Thouarcé, sur trois coteaux d'est en ouest : Beauregard, La montagne ( à proximité du hameau dit du Petit Bonnezeaux) et Fesles. Ils surplombent la rive droite de la rivière Layon.
Le vignoble s'étire sur une bande de 2,8 kilomètres sur 500 mètres de large avec des sols pentus (de 15 à 20 % de moyenne et pouvant aller jusque près de 50 %), est exposé sud-sud-ouest.
Il est disposé sur un sol squelettique de schistes et de grès parsemé de phtanites (roches bleus veinées de quartz) favorisant un fort drainage.
Le Layon apporte une forte humidité qui combinée aux chaudes journées et ensoleillées de l’automne favorise l'apparition du Botrytis cinerea.
Le nom de l'appellation pourrait être issu de sources d'eau ferrugineuse aujourd'hui disparues.

Histoire :
Vers 1070, on trouve trace de donations de vignes à Faye, Bonnezeaux et Fesle par Isambert, seigneur de Thouarcé partant pour Rome aux moines du prieuré de Saint-Jean de Thouarcé (Toarcicius, le nom viendrait d’un homme d’origine germanique : Toawert) dépendant de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur.
Vers 1200, le nom de la commune s'est transformé en Toarcei.
Au milieu du 13ème siècle, la seigneurie de Thouarcé passe dans la famille de L'Isle par le mariage de Barthélémy de l'Isle, seigneur de Rochefort sur Loire, avec Eustache de Doué.
En 1453, à la fin de la guerre de cent ans, Guillaume Prévost, seigneur de Bonnezeaux, perçoit une dîme sur les vins locaux évaluée à environ 5 % de la production (115 hectolitres pour une production d'environ 2000).
En 1580, à la mort de Jacques du Bellay, gouverneur d'Anjou, comte de Tonnerre et baron de Thouarcé, une activité de commerce du vin est déjà notée à Thouarcé.
En juin 1608, la terre de Thouarcé est érigée en marquisat par le roi Henri IV.
En 1663, Henri-Albert de Cossé, duc de Brissac rachète le marquisat de Thouarcé à la famille du Bellay. A cette époque, le vin de Thouarcé est déjà renommé.
La période de la Révolution française sera une période trouble pour la commune, en 1793, l'armée vendéenne est battue à quelques kilomètres de Thouarcé (Millé) et la ville est entièrement détruite par les républicains puis les vendéens (1794).
William Guthrie (1708-1770), dans le volume 2 de sa Nouvelle géographie universelle, descriptive, historique, industrielle et commerciale, parue en 1802, cite le cru de Bonnezeaux ainsi : On peut diviser les vins d'Anjou en trois classes. Ceux qui forment la première se recueillent dans les villages de Faye, Saint-Lambert, Rablé, Maligny, Chavagne et Thouarcé dans laquelle se trouve le cru de Bonnezeaux.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus, dans le chapitre consacré à l’Anjou et Maine, cite les vins de Thouarcé comme appartenant à la quatrième classe des vins blancs en compagnie notamment de Savennières. Il indique également que les meilleurs vins produits sont exportés vers la Hollande et les Pays-Bas. Il poursuit par ailleurs : Dans les bons crus, on vendange à plusieurs reprises ; les deux premières coupes, qui ne se composent que des vins les plus murs, fournissent les vins que l’on expédie à l’étranger ; ceux que l’on fait avec le troisième servent à la consommation du pays, et à la fabrication des eaux-de-vie et vinaigre ; on en envoie aussi à Paris, où ils entrent dans les vins de détails.
A compter de cette époque, la renommée des vins de Bonnezeaux est bien établie et perdure parmi les vins des Coteaux du Layon.
Le 6 novembre 1951, l'appellation d'origine contrôlée Bonnezeaux est créée.

Les vins :
Il peut être également produit des vins dans l'appellation Anjou, mais pas dans l'appellation Coteaux du Layon.
Vin moelleux, parfois liquoreux (selon le millésime) doté d'une bonne acidité et équilibrés avec des arômes fruités (pomme, ananas, coing), fleuris (acacia, bergamote). En vieillissant, ce vin prend des notes compotées et confites (abricot sec).
Attendre au moins 5 ans avant dégustation.
Température de dégustation : 08-12 °C (46-54 °F).
Garde potentielle : 20 à 50 ans et +.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation autorisée : 4000 pieds à l'hectare.

L'irrigation est interdite.

Rendement de base : 25 hl/ha.

Les vins produits sont issus d'une surmaturation nécessitant des vendanges par tries successives (avec ou sans pourriture noble).

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 15 %.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 12 %.

Lorsque les vins ont un titre alcoométrique volumique naturel supérieur ou égal à 19 % du volume, ils doivent présenter un titre alcoométrique volumique acquis minimum de 11 % après fermentation.

Titre alcoométrique volumique total maximal autorisé après enrichissement :19 %.

La teneur minimale en sucres résiduels est fixée à 51 g/L.

L'utilisation de morceaux de bois de chêne à toute étape de la vinification ou de l'élevage est interdite.

Élevage au minimum jusqu'au 15 mars de l'année suivant celle de la récolte.

Commercialisation possible à partir du 1er avril.

La mention Val de Loire peut compléter le nom de l'appellation sous condition (La taille des caractères ne doit pas représenter plus des 2/3 de la taille des caractères, en hauteur et en largeur, de l'appellation).