Présentation :
Appellation située entre Carcassonne à l'ouest, Narbonne à l'est, le versant sud de la montagne noire au nord et la moyenne vallée de l'Aude au sud.
L'appellation s'étire sur une cinquantaine de kilomètres d'est en ouest et s'étend entre Carcassonne et Béziers à cheval sur l'Aude et l'Hérault.
Le vignoble se présente sous la forme d'un vaste amphithéâtre constitué de basses collines orientées plein sud à une altitude variant entre 50 mètres (terrasses alluviales au bord du canal du Midi) et 500 mètres (coteaux au pied de la Montagne noire). Les sols sont constitués d’argile, de calcaire, de galets roulés, de grès et parfois de marbre et de schiste.
Le climat est de type méditerranéen.
Le nom de Minervois vient du village de Minerve (nom aux racines celtiques : 'men' pour pierre et 'erb' pour pays).
Histoire :
La viticulture débute dans la région Languedoc-Roussillon dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ avec les phocéens qui installent un comptoir à Agde.
La diffusion du vignoble dans cette région sera effectuée par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ. Elle s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées. Dès cette époque, il existe une production viticole.
Après la domination romaine, le vignoble du Minervois continuera pourtant d'exister grâce aux ordres monastiques, notamment le prieuré carolingien de Saint-Martin à Siran.
De l'époque carolingienne jusqu'à l'époque féodale, le Minervois est nommé : Pagus Minerbensis ou Suburbium Minerbense, le pays de Minerve ou banlieue de Minerve, subdivision du Pagus Narbonensis, pays de Narbonne.
A partir de 1186, le secteur va connaître un fort développement commercial avec la construction de la Via Mercaderia par Ermengarde de Narbonne (1127 ?-1196?) sur une ancienne voie romaine reliant Narbonne à la Catalogne.
Au 13ème siècle (1224), le vignoble de Carcassonne est cité par Henri d’Andéli dans son poème La bataille des vins (ou Dit des vins de France).
A partir du 16ème siècle, le vignoble va se développer dans les plaines de la région soit par le biais de petites propriétés produisant du vin pour leur propre consommation soit par de grandes propriétés diffusant un vin de faible qualité aux grandes villes de la région (Montpellier, Narbonne).
En octobre 1666, un édit royal décidé par Colbert (1619-1683), lance le creusement du canal du Midi sous la supervision de Pierre-Paul Riquet (1609-1680). Son ouverture en 1681, sous le règne de Louis XIV, permet le développement des échanges avec la façade atlantique.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que Carcassonne est spécialisée dans le commerce des eaux-de-vie et Narbonne dans celui des vins.
Vers 1883, le phylloxéra fait son apparition dans le vignoble de l’Hérault et en 1887 dans l’Aude ce provoque une replantation des vignobles dès 1888 avec des porte-greffes américains dans les plaines et l’utilisation de cépages à très forts rendement (Aramon notamment) afin de produire un vin bon marché et en grande quantité afin d'alimenter la France entière. Le résultat est la plantation d'un vignoble produisant autour de 50 hectolitres par hectare en moyenne, régulièrement plus en plaines.
Dès le début du 20ème siècle, les conséquences de cette production de masse vont se faire sentir, la surproduction due à des millésimes d'abondance de 1904 à 1907 et à l'explosion de la production vont provoquer un effondrement du marché viticole (prix divisés par 4, de 20 francs l’hectolitre à 5 francs) et une forte agitation sociale dans cette région dépendant essentiellement de la production viticole, ce que l'on appellera la révolte des vignerons du Languedoc, partie d’Argeliers dans l’Aude le 11 mars 1907 et menée par Marcellin Albert (1851-1921) abouti à la plus importante manifestation de la troisième république : 800000 personnes le 9 juin 1907 à Montpellier.
Le 17 août 1922 est fondé le syndicat de défense des crus du Minervois.
Le 31 juillet 1923, le tribunal de Saint-Pons défini les délimitations géographiques de l'appellation Minervois (ce sera la seule du Languedoc).
Le 24 septembre 1943, le Bulletin officiel des prix classe les vins du Minervois comme vin d’appellation d’origine simple réglementée comme vins de qualité.
Le 2 avril 1951 sont créés les appellations d’origine Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS) Minervois et Vin Noble du Minervois ou Minervois Noble (vin de dessert liquoreux).
Le 15 février 1985, l’appellation d’origine contrôlée Minervois est créée pour des vins blancs, rosés et rouges avec un rendement de base de 50 hL/ha. Les vignerons de Minervois ont pour projet de créer une appellation Minervois noble pour des vins liquoreux (en plus du vin doux naturel Muscat de Saint-Jean de Minervois).
En 2009, la production de l’appellation Minervois est de 124000 hectolitres.
En 2015, une demande de reconnaissance auprès de l'INAO pour des dénominations géographique complémentaire Cazelles et Laure est déposée complétée ensuite par les Terrasses de l’Argent-Double et bientôt La Caunette.
Les vins :
L’essentiel de la production concerne les vins rouges (92%), les vins rosés (6%) sont rares et les vins blancs marginaux (2%).
Minervois blanc :
Vin à la robe jaune pâle avec des reflets verdâtres, aux arômes d'agrumes (citron, pamplemousse) et de fruits (abricot, mangue, pêche blanche).
Température de service : 09-11 °C (48-52 °F).
Garde potentielle : 2 à 4 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Minervois rosé :
Vin à la robe saumonée, puissant, avec des arômes d'agrumes (citron), de fleurs (pivoine) et de fruits des bois (fraise des bois, myrtille).
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 1 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Minervois rouge :
Deux types de vins produits:
Vin issu d'une macération carbonique à la robe pourpre et aux reflets violacés avec des arômes de fleurs (violette) et de fruits (cassis).
Vinification classique avec un vin à la robe sombre, charpenté aux arômes de fruits rouges et noirs avec une note épicée (cannelle, clou de girofle, poivre, vanille) évoluant sur des arômes de fruits confits et de cuir.
Température de service : 14-17 °C (47-63 °F).
Garde potentielle : 3 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l’hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité. Minervois blanc :
Encépagement : Cépages principaux (80 % minimum) : Bourboulenc, Grenache blanc, Macabeu, Marsanne, Roussanne, Vermentino.
Cépages accessoires : Clairette, Muscat blanc (10 % maximum), Piquepoul blanc, Terret blanc.Richesse minimale en sucre des moûts : 192 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Rendement visé : 48 hL/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Les cépages principaux représentent plus de 80 % de l'assemblage.
Aucun cépage ne peut représenter plus de 80 % de l'assemblage.
Le cépage Muscat blanc ne peut représenter plus de 10 % de l’assemblage.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible : à partir du 15 décembre de l'année de récolte. Minervois rosé :
Encépagement : Cépages principaux (60 % minimum) : Grenache noir, Lledoner pelut, dont 20 % minimum pour : Mourvèdre, Syrah.
Cépages secondaires : Carignan, Cinsault.
Cépages accessoires (10 % maximum) : Piquepoul noir, Rivairenc, Terret noir.
Autres cépages (10 % maximum) : Bourboulenc, Clairette, Grenache blanc, Macabeu, Marsanne, Piquepoul blanc, Roussanne, Terret blanc, Vermentino.Richesse minimale en sucre des moûts : 202 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Rendement visé : 48 hL/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Avec au minimum un cépage principal.
Les cépages principaux représentent plus de 50 % de l'assemblage.
Aucun cépage ne peut représenter plus de 80 % de l'assemblage.
Les cépages blancs ne peuvent représenter plus de 10 % de l’assemblage.L'utilisation de charbon oenologique est : interdite.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible : à partir du 15 décembre de l'année de récolte. Minervois rouge :
Encépagement : Cépages principaux (60 % minimum) : Grenache noir, Lledoner pelut, dont 20 % minimum pour : Mourvèdre, Syrah.
Cépages accessoires : Carignan, Cinsault.
Autres cépages accessoires (10 % maximum) : Piquepoul noir, Rivairenc, Terret noir.Richesse minimale en sucre des moûts : 202 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Rendement visé : 48 hL/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Avec au minimum un cépage principal.
Les cépages principaux représentent plus de 50 % de l'assemblage.
Aucun cépage ne peut représenter plus de 80 % de l'assemblage.Sucres résiduels : 3 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà.Commercialisation possible : à partir du 15 décembre de l'année de récolte.