PrésentationCette appellation consacrée uniquement à des vins liquoreux est située sur la rive droite de la Garonne à une trentaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux, au voisinage de Loupiac et face aux vignobles de Barsac et de Cérons et accueille en son sein le château du duc d'Epernon.
Elle recouvre la partie méridionale de l'appellation Premières côtes de Bordeaux.
Le vignoble de coteau est disposé sur un sol relativement accidenté puisqu'il borde le plateau calcaire de l'Entre-Deux-Mers avec un sol d'argile et de sable à son sommet et une terrasse d'alluvions (galet, grave, sable) au bord de la Garonne.
La proximité de la Garonne et la situation au pied de la falaise du plateau de l'Entre-Deux-Mers favorise le développement des brumes matinales et de la pourriture noble à l'automne.
Les vins blancs secs et les vins rouges produits ici peuvent prendre l'étiquette Premières Côtes de Bordeaux.
Le nom de l'appellation vient de la commune éponyme. Ce nom viendrait du latin Catilius, nom d'un personnage romain et serait devenu Cadilacum (1306) avant de devenir Cadillac.
HistoireLa présence de la vigne dans la région bordelaise remonte à l'époque gallo-romaine.
Dès 40 après J.C. Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle cite, dans son quatrième livre ou volume du Res rustica consacré à la culture des vignobles, le cépage Biturica ou biturigiaca, spécialité du Berry (Bituriges Cubi) ou du Bordelais (Bituriges Vivisci). Ce cépage très productif permettant de produire un vin de garde dès cette époque.
Entre 50 et 70, des amphores sont fabriquées dans le Bordelais et entre 65 et 75, des amphores ayant une forme spécifique sont produites pour transporter le vin de Bordeaux.
Il est probable qu'autour de 140-150, l'amphore disparaisse au profit du tonneau plus léger et plus maniable.
Après la chute de l'empire romain, ce seront les ordres religieux qui cultiveront et développeront la vigne alors essentiellement présente dans l'Entre-Deux-Mers.
Suite à l'annexion le 3 août 1224 de La Rochelle par le roi de France Louis VIII (1187-1226), le port de bordeaux va devenir le pivot du commerce du vin avec l’Angleterre et la perte de l'Anjou et du Poitou aboutisse à un développement de la culture de la vigne en Aquitaine.
Au 12èmez siècle, la ville de Cadillac est fortifiée par les seigneurs de Benauge.
En 1241, Henri III Plantagenêt (1207-1272) accorde aux viticulteurs bordelais ce que l'on appelle le Privilège de Bordeaux : l'interdiction aux vins du haut-pays (Cahors, Gaillac...) d'entrer dans le port de Bordeaux avant la Saint-Martin (11 novembre). Cela permet d'écouler plus facilement les vins du vignoble local car les campagnes d'approvisionnement de l'Angleterre par bateaux se déroulent au printemps et à l'automne. Les vins alors produits en Aquitaine sont issus d'un mélange de raisins blancs et noirs (plantés en foule dans les vignobles) qui produisent un vin léger à la couleur rouge pâle (clairet). Ils prennent le nom de Claret wine en Angleterre par opposition aux vins du haut-pays nommés Black wine car issus essentiellement de raisins noirs et tanniques.
Le vignoble des premières côtes de Bordeaux bénéficiera également de ce développement qui entraînera la plantation de vignoble vers Fronsac, Libourne et Saint-Émilion.
Au 15ème siècle, on assiste à une spécialisation du vignoble bordelais avec des vignobles destinés à produire du vin rouge appartenant à l'aristocratie, aux religieux et à la grande bourgeoisie (Graves, Médoc) et un vignoble blanc de production de masse.
Le vignoble de Cadillac étant principalement planté en blanc afin de produire des vins moelleux ou liquoreux. Les ventes de vins blancs du Blayais, du Bourgeais et de l'Entre-Deux-Mers se développant vers la Hollande qui les importe pour les transformer en eau-de-vie destinée aux pays riverains de la mer Baltique et de la mer du Nord (Allemagne, Russie, Scandinavie, etc).
Le 5 décembre 1886, le Syndicat Régional Agricole de Cadillac pour la défense et le développement de la viticulture est créé.
Dès le début du 19ème siècle, la pratique veut que la vendange à Langoiran s'effectue par deux à trois tries successives (1801 et 1823).
En 1898, année d'une nouvelle épidémie de black-rot, une Station de pathologie végétale et d’avertissement agricoles est créée à Cadillac. Elle est dirigée par Joseph Capus (1867-1947), créateur de la greffe Cadillac, futur ministre de l'agriculture (durant 3 mois en 1924) et cofondateur avec Pierre Le Roy de Boiseaumarié de l'Institut National des Appellations d'Origine.
Le début du 20ème siècle fut marqué par une crise de surproduction due à la replantation du vignoble après les crises de l'oïdium, du mildiou et du phylloxéra. La première guerre mondiale n'améliorant pas les choses.
Le 31 juillet 1937, l'appellation d'origine contrôlée Premières Côtes de Bordeaux est créée par décret.
Le 8 novembre 1955, Cadillac peut ajouté son nom à l'appellation pour les vins blancs.
Le 10 juillet 1973, Cadillac devient une appellation d'origine contrôlée autonome pour les vins blancs. Les vins rouges restant produits dans l'appellation Premières Côtes de Bordeaux.
Le 18 septembre 2009, l'appellation d'origine contrôlée Premières Côtes de Bordeaux rouge est abrogée et remplacée par l'appellation Côtes de Bordeaux.
Les vins rouges peuvent depuis prendre la dénomination Côtes de Bordeaux Cadillac.
Les vinsLes vins rouges produits dans l’aire d’appellation peuvent prendre l'appellation Côtes de Bordeaux Cadillac.
Cadillac :
Vin demi-sec à moelleux aux notes assez vives (agrumes), avec des arômes miellés de fleurs (acacia, chèvrefeuille, vanille), de fruits (abricot) et des notes de surmaturation (rôti).
Température de service : 08-12 °C (46-54 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 4500 pieds/hectare.Pas de disposition concernant l'irrigation.Cépages : Muscadelle, Sauvignon, Sauvignon gris, Sémillon.Rendement visé : 37 hL/ha.Rendement butoir : 40 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 255 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.Enrichissement : Autorisé.La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ. Cela autorise de porter le titre alcoométrique volumique total jusqu’à un niveau de 19 %.Enrichissement par sucrage à sec ou moût concentré rectifié : Autorisé. Dans la limite d’un titre alcoométrique volumique total après enrichissement de 15%.Teneur en sucres résiduels : 51 g/L minimum.Élevage au minimum jusqu'au 15 mars de l’année suivant celle de la récolte.Commercialisation possible à partir du 31 mars suivant la récolte.