Présentation :
Appellation répartie sur 45 communes situées dans la vallée du Lot de part et d'autres de la rivière en amont et surtout en aval de Cahors à une altitude comprise entre 100 et 300 mètres.
Le vignoble s'étend sur 60 kilomètres de long par 30 kilomètres de large se décompose en trois niveaux :
Les bords du Lot avec un sol composé de terrasses d'alluvions.
Au dessus, de nouvelles terrasses composées d'éboulis calcaires.
Au niveau supérieur (causses), un plateau calcaire de sols composés de roches à fleur de sol.
Le climat de l’appellation est de type océanique.
L'appellation et la ville de Cahors tirent leur nom d'une tribu gauloise : les Cadurques ce qui donna Divons Cadurcorum puis Cadurce avant de devenir Cahors.
Histoire :
Dès l'époque romaine, Cahors commercialise des vins grâce au Tarn et au Lot qui lui permet d'approvisionner Bordeaux en vin.
Dès le 7ème siècle, la vigne est présente dans le Quercy puisque Paul de Verdun (576-649), treizième évêque de Verdun remercie Didier de Cahors (580 ?-654), évêque de Cahors pour l’envoi de vases de vin du Quercy.
Au Moyen-Age, la prise de La Rochelle par les troupes d'Henri VIII (1187-1226) provoque le développement du commerce du vin dans les possessions anglaises et en 1225, des marchands de Cahors expédie des vins vers Bordeaux à destination de l'Angleterre.
En 1241, Henri III Plantagenêt (1207-1272) accorde aux viticulteurs bordelais le Privilège de Bordeaux : l'interdiction aux vins du haut-pays (dont celui de Cahors) d'entrer dans le port de Bordeaux avant la Saint-Martin (11 novembre), ce qui permet d'écouler plus aisément les vins du vignoble de la région bordelaise et gêne la commercialisation des vins de Cahors. Les campagnes d'approvisionnement des bateaux provenant de l'Angleterre ayant lieu au printemps et à l'automne.
C’est à la fin du Moyen-Âge qu’apparaît le cépage Malbec (Côt) dans le vignoble de Cahors.
Au 18ème siècle, vers 1720, Pierre le Grand (1672-1725) utilise le vin de Cahors (Caorskoie vino) pour soigner ses brûlures d'estomac. L'église orthodoxe l'adoptera ensuite comme vin de messe.
En avril 1776, Turgot (1727-1781) supprime le privilège de Bordeaux en autorisant le libre accès au port de Bordeaux de tous les vins. Privilège rétabli quelques temps plus tard après l'éviction de Turgot.
Le 4 août 1789, la suppression des privilèges par l'Assemblée Nationale rend de fait caduque le Privilège de Bordeaux.
Jusqu'au 19ème siècle, le vin de Cahors était diffusé par les voies navigables et approvisionnait Bordeaux en vin noir ce qui a permis l'aménagement du Lot pour le transport des vins.
En 1816, la superficie du vignoble du département du Lot est de 40000 hectares.
La crise viticole engendrée par l'oïdium entre 1850 et 1857 n’affectera que peu la production de Cahors, le Malbec résistant plutôt bien à cette maladie.
En 1876, le phylloxéra est signalé pour la première fois dans le département du Lot. En 1878, 69 communes sont touchées et en 1894, le vignoble originel a quasiment disparu.
En 1903, il y a 20000 hectares de vignes dont 14000 hectares plantés avec des cépages hybrides.
Le 18 février 1911 est publié un décret définissant les délimitations géographiques de l'aire d'appellation Bordeaux en choisissant les limites administratives du département de la Gironde. Ce qui exclura définitivement le Bergeracois et le Marmandais de l'aire d'appellation d'origine Bordeaux.
En 1929, la moitié du vignoble est planté du cépage Malbec. La même année, le syndicat de défense du vin de Cahors est créé.
Le 31 juillet 1930, l'appellation d'origine Vin de Cahors est obtenue par un jugement du tribunal civil de Cahors dans l’aire de production qui s’étend de chaque côté de la rivière du Lot, sensiblement de Géry jusqu’à Soturac.
Le 10 septembre 1946, les vins de Cahors obtiennent l’appellation Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS).
En 1947, la cave coopérative de Parnac est créée, c’est le début de la renaissance de ce vin.
En 1951, Cahors obtient la dénomination Vin Délimité de Qualité Supérieur avec le cépage Malbec (70 % minimum), les cépages complémentaires étant la Dame noire, le Gamay du Lot, le Mauzac, le Sémillon et le Valdiguié.
Les gelées de l' hiver 1956 provoquèrent de nouvelles disparitions de parcelles du vignoble.
En 1966, les conditions d'encépagement sont modifiés, Malbec (70%), cépages secondaires (30 % maximum), Abouriou, Jurançon rouge, Merlot, cépages complémentaires (10 % maximum) : Syrah, Tannat.
En 1971, Cahors obtient l'Appellation d'Origine Contrôlée pour 45 communes de la basse vallée du Lot.
En 1979, les conditions d’encépagement sont modifiées : cépage principal Malbec 70 % minimum. Cépages secondaires (30 % maximum) : Jurançon noir (10 % maximum à partir du millésime 1990), Merlot (20 % maximum), Tannat (20 % maximum).
En 1984, l'aire d'appellation est révisée.
En 1992, les conditions d’encépagement sont de nouveau modifiées : cépage principal Malbec 70 % minimum. Cépages secondaires (30 % maximum) : Merlot, Tannat.
En 2001, une demande de création d'un classement des crus de Cahors est refusé par l'INAO et le 17 décembre 2002, lors de l’assemblée générale des vins de Cahors une majorité des producteurs de l'appellation refuse la révision de l’aire d’appellation des vins de Cahors et par extension la création de l’appellation Cahors grand cru.
En 2008, la superficie en production de l’appellation est de 4000 hectares pour 350 producteurs.
Les vins :
Cahors :
Vin a la robe presque noire, aux tanins puissants nécessitant une certaine garde pour s'assouplir et développé des arômes de fruits noirs, de fruits rouges confits, de cuir, d’épices et de sous-bois. En vieillissant, les tannins se fondent et des arômes de fruits secs et de truffes peuvent apparaître.
Les vins du bord du Lot évoluent plus rapidement et sont plus souples.
Attendre 3 à 4 au moins avant de le consommer.
Température de service : 14-16 °C (57-61 °F).
Garde potentielle : 10 à 15 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :Cahors :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l'hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cépage principal (70 % minimum) : Côt (Malbec). Cépages secondaires : Merlot, Tannat.Rendement visé : 50 hL/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Richesse minimale des moûts : 193 g/L.L’éraflage de la vendange est obligatoire.Le cépage Côt doit représenter au minimum 70 % de l’assemblage.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d'un taux de concentration de 10 %.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.Utilisation de morceaux de bois : Interdite.Sucres résiduels : 3g/L maximum si titre alcoométrique volumique naturel inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà.Élevage au minimum jusqu'au 1er mars de l’année suivant celle de la récolte.Commercialisation possible à partir du 15 mars suivant l'année de récolte.