PrésentationAppellation située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Lyon sur la rive droite du Rhône et à l'intérieur de l'AOC Condrieu.
Le vignoble entoure le domaine et se situe sur la partie oriental du Massif Central sur des pentes importantes rejoignant la vallée du Rhône. il est disposé sur 76 terrasses (chaillées) aux sols caillouteux et sableux sur socle de granit entre 165 et 250 mètres d’altitude avec une exposition au sud.
Sa superficie a été augmentée deux fois depuis 1936 (1971 et 1979).
Le nom de l'appellation viendrait des coteaux brûlés ou « grillés » par le soleil grâce à leur exposition plein sud.
HistoireLa création du vignoble dans cette partie de la vallée du Rhône remonte à l'époque romaine avec le vin produit par les Allobroges sous le nom de vin de Vienne.
L'appellation Château-Grillet partage son histoire avec l'appellation Condrieu.
La ville de Condrieu fut créée en 59 avant J-C et la création du vignoble dans cette partie de la vallée du Rhône remonterait à la Pax romana (du 1er siècle au 2ème siècle après J-C).
Une légende locale affirme que le cépage Viognier fut ramené de Dalmatie (Croatie) et planté par l'empereur Probus (232-282). Une autre légende remontant au 19ème siècle affirme que le cépage Viognier fut ramené de Chypre par Louis de Savoie (1436-1482) comte de Genève et roi de Chypre de 1459 à 1460, ce qui expliquerait le nom de Plant d'Altesse en Savoie du cépage Viognier.
Au 17ème siècle, le propriétaire de château-Grillet est Girard Desargues (1591-1661), géomètre de son état. Celui-ci reçoit durant la Fronde, à Château-Grillet en septembre 1652, Blaise Pascal (1623-1652).
Dès le 17ème siècle, les vins de Condrieu et de Château-Grillet sont vendus à Paris grâce à la navigation sur la Loire qui permet d'éviter les taxes imposées sur les vins à Lyon et Mâcon.
Après le décès de Girard Desargues en octobre ou novembre 1661, le nouveau propriétaire est Effray Desargues qui dès l'année suivante revend le domaine.
Dès mai 1680, une ordonnance sur le droit d'entrée des vins dans Paris et ses faubourgs de mai 1680 signée par Louis XIV (1638-1715), cite les vins de Condrieu. Ceux-ci sont taxés comme les vins d'Arbois, d'Espagne et de liqueurs (24 livres contre 18 pour les autres vins). Il est probable que le vin de Condrieu soit alors un vin plutôt moelleux ou du moins avec des sucres résiduels.
En 1787, Thomas Jefferson (1743-1826), futur troisième président des États-Unis visitera le domaine.
Au cours du 18ème siècle, Château-Grillet passe de mains en mains pour se retrouver au début du 19ème siècle, la propriété d'un négociant lyonnais, François Louis Jacquier (1795- ?).
En 1814, après le décès de Joséphine de Beauharnais (1763-1814), on retrouve dans l'inventaire du château de Malmaison la mention de 296 bouteilles de vin de Château-Grillé.
Le 10 janvier 1827, afin de régler la succession Jacquier, le tribunal de Saint-Etienne ordonne la mise en vente du domaine.
La vente a lieu le 1er mai 1828 et l'acheteur est Louis Chasseigneux, notaire de Saint-Etienne.
Louis Chasseigneux va faire de nombreux travaux sur le domaine tant sur le vignoble que sur les bâtiments.
En 1829, c’est James Christie (1773-1831) qui achète des bouteilles de Château-Grillet pour le compte du roi d’Angleterre George IV (1762-1830).
Après le décès de Louis Chasseigneux, après 1842, le château-Grillet est repris par sa fille Louise (1826-1891) qui épouse Jean-Claude Gachet (1807-1886), négociant.
Le domaine passe ensuite à leur deuxième fils, Marc (1851-1925), avocat au barreau de Saint-Etienne.
Le Château-Grillet passe ensuite à la fille aînée de Marc Gachet, Louise (1884-1948) épouse depuis le 5 avril 1910 de Jean-Baptiste Neyret (1882-1952) et son frêre Henri (1885-1971) époux depuis le 7 septembre 1918 de Gisèle Neyret (1895-1976) sœur de Jean-Baptiste.
C'est ainsi qu'apparait le nom du domaine propriétaire : Domaine Neyret-Gachet.
Après la première guerre mondiale (1914-1918) et en raison de l'exode rural, la production du domaine va diminuer. ce sont Marc Gachet et son fils Henri qui dirigent alors le domaine.
Le 8 décembre 1936, à la demande d'Henri Gachet, l'appellation d'origine contrôlée Château-Grillet est créée par un décret publié au Journal Officiel du 11 décembre 1936. Les conditions de production sont l’utilisation du cépage Viognier, la richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 187 g/L et un degré alcoolique minimal de 11 ° pour un rendement maximal de 32 hL/ha (moyenne sur trois ans).
En 1941, Gabriel Mayet (1902-1961) époux d'Odile Neyret (1914-2011) prend la direction du domaine.
En 1953, la superficie en production de l'appellation est de 1,6 hectares.
En 1961, c'est André Canet (1911-1994), époux d'Hélène Neyret (1920-2007), une des trois filles de Jean-Baptiste Neyret, qui reprend la direction du domaine.
En 1969, André Canet rachète aux deux sœurs de sa femme le domaine.
En 1970, la superficie en production de l'appellation est de 1,62 hectares.
En juillet 1971, l'INAO autorise l'agrandissement du vignoble par intégration de parcelles situées au nord (sur Saint-Michel sur Loire) et au sud (commune de Vérin).
En 1979, un nouvel agrandissement du vignoble est autorisé par l'INAO portant sa superficie à 3 hectares 69 ares 16 centiares avec l'intégration de parcelles proche de la nationale N86 à l'est du domaine.
En 1994 après le décès d'André Canet, c'est sa fille cadette, Isabelle Baratin-Canet, co-gérante du domaine depuis 1989, qui prend la direction du domaine.
En mars 2011, le domaine a changé de propriétaire, il a été repris par François Pinault (propriétaire de château Latour depuis 1993). Le prix d'achat se situerait autour de 25 millions d'€.
La direction du domaine est alors confiée à Frédéric Engerer (également directeur du château Latour à Pauillac).
Dès 2011, le vignoble est conduit en agriculture biodynamique.
Pour le millésime 2012, un nouveau cuvier est construit avec des cuves thermo-régulées afin de permettre une vinification parcellaire.
En 2017, la production est de 39 hectolitres.
Les vins Château-Grillet :
Particularité, le vin de l'appellation Château-Grillet est vendu uniquement en bouteille de verre brun, de type flute d'Alsace depuis au moins 1959.
Depuis 1980, la contenance de la bouteille est de 75 centilitres, elle était auparavant de 68 centilitres.
Elevage en fût de chêne de 18 mois (20 % neuf).
A compter du millésime 2011, un deuxième vin est créé en appellation Côtes du Rhône : Pontcin.
Vin sec à la robe or, équilibré, onctueux, acide et gras en bouche en même temps, marqué par une certaine minéralité en attaque, puis des arômes de fleurs (aubépine, chèvrefeuille, iris, violette), de fruits (abricot, pêche), qui évoluent vers des notes de pâtes d'amande et de miel.
Attendre 5 à 10 ans avant de consommer.
Température de service : 12-14 °C (54-57 °F).
Garde potentielle : 15 à 30 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Château-Grillet :
Densité minimale de plantation : 8000 pieds à l’hectare.Irrigation : Pas de disposition.Méthode de vendanges : vendanges manuelles obligatoires.Encépagement : Viognier.Richesse minimale en sucre des moûts : 178 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Rendement visé : 37 hL/ha.Rendement butoir : 41 hL/ha.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 14 %.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Élevage : minimum jusqu’au 1er octobre de l’année suivant la récolte, en réalité, 18 mois en fût de chêne (20 % neuf).Embouteillage : obligatoirement en bouteille du type vin du Rhin (Flûte d'Alsace).Commercialisation possible : à compter du 1er octobre de l’année suivant la récolte.