Présentation :
La propriété d'une superficie de près de 150 hectares est située sur la commune de Saint-Julien-Beychevelle entre les vignobles de Château Branaire-Ducru et Château Lagrange.
Le vignoble d'un seul tenant est d'une superficie de 82 hectares (57 % Cabernet-sauvignon, 30 % Merlot, 8 % Cabernet franc, 3% Petit verdot, 2 % Malbec) installé sur un sol de graves garonnaise sur socle argilo-calcaire riche en fer dans la partie sud de la commune de Saint-Julien-Beychevelle.
Histoire :
Dès le début du 18ème siècle, la famille de Gruaud possédait des terres situées à Beychevelle.
Dès 1725, des vignes sont plantées sur ces terrains par le Chevalier Joseph Stanislas Gruaud.
Les descendants du Chevalier, deux frères, un magistrat et un abbé réunissent les différents terrains de la famille : Du Derle, Sartaignac et le domaine de Ténac.
En 1757, la propriété atteint une taille proche de l'actuelle : 116 hectares. Les deux frères Gruaud baptisent le domaine Fond-Bedeau.
La propriété possède ensuite une superficie de plus de 120 hectares avec un vignoble d'environ 50 hectares. Mais, les vins continuent d'être commercialisés notamment chez Lawton sous les noms de l'abbé Gruaud ou du chevalier Gruaud.
La renommée de la propriété au 18ème siècle tient à la singularité de ses propriétaires. La légende veut que le Chevalier de Gruaud fit construire une tour pour surveiller le travail de ses employés et contrôler l'état de ses vignes. Par ailleurs, celui-ci aurait fait hisser chaque année le drapeau du pays vers lequel il prévoyait de vendre son vin puisque à l'époque on attribue un goût anglais au vin à la robe sombre, corsé et solide, hollandais pour un vin plus léger et moins coloré, etc. Enfin, l'abbé Gruaud aurait eu l'habitude de surenchérir sur lui-même lors des ventes de ses propres vins si le prix obtenu ne le satisfaisait pas !
Vers les années 1760, le vin de Gruaud se vendait à un prix proche mais légèrement inférieur des prix de Lafite, Latour ou Margaux.
Après le décès du Chevalier de Gruaud, le 6 septembre 1771, sa fille hérita du domaine. Mariée à Joseph-Sébastien de Larose (ou Delaroze), élu du présidial de Bordeaux et lieutenant général de la sénéchaussée de Guyenne, déjà propriétaire à l'époque d'un domaine viticole situé à quelques kilomètres de château Gruaud-Larose : château Larose-Trintaudon.
En 1775, le château actuel est connu.
En 1778, il ajoute son nom au domaine qui devient Château Larose.
Celui-ci va continuer à développer le vignoble et le porter à près de 80 hectares de superficie (presque sa superficie actuelle).
C'est lui qui va créer la devise : Le vin des rois, le roi des vins. Il va développer la notoriété du cru en le rendant populaire auprès de la noblesse et de la cour du roi et même l'exporter jusqu'aux Etats-Unis.
Après le décès du chevalier de Larose, le 28 novembre 1795, les héritiers n'arrivent pas à s'entendre et cela dure tellement longtemps que pour régler les frais de la succession, ils seront obligé de vendre le domaine.
Le 21 décembre 1812, la propriété est vendue aux enchères pour la somme de 291000 F. L'acheteur est une société de négoce bordelaise : Balguerie, Sarget et Compagnie dirigée par Pierre Balguerie Stuttenberg (1778-1825), David-Jonas Verdonnet (1762-1836) et le baron Jean-Auguste Sarget de la Fontaine.
Ils donneront son nom actuel au domaine en le baptisant Château Gruaud-Larose.
Au bout de quelques années, après les décès de Pierre Balguerie Stuttenbert en 1825 et de David Jonas Verdonnet en 1836 (sans héritier, Balguerie et Sarget reprendront ses parts) ; mesdames Marguerite-Henriette, épouse de Charles Alexandre de Bethmann (futur maire de Bordeaux), et Marie Clémence, épouse de François Edouard Lemercier Boisregard (les héritières de Balguerie Stuttenberg) et la famille Sarget de la Fontaine vont s'opposer.
Lors du classement de 1855, les courtiers décidèrent de classer la propriété avec le nom des trois propriétaires du moment : Baron Sarget (50 %), Marie-Henriette de Bethmann (25 %), Madame de Boisregard (25 %).
En 1867, la propriété est scindée en deux moitié égale. Cela donne naissance à Château Gruaud-Larose Sarget et Château Gruaud-Larose Bethman qui deviendra Château Gruaud-Larose Faure à compter de 1889.
Suzanne Sophie de Bethmann, fille de Charles Alexandre épouse en 1852, Adrien Faure (1825-1904). Chaque propriété dispose alors de son propre chai.
En 1875, le baron Sarget fait construire le château actuel.
En 1882, débute la crise du mildiou dans le bordelais qui connaîtra son apogée en 1886. Mais, le domaine dès 1885 utilisera la bouillie bordelaise, solution cupro-calcique mise au point par Alexis Millardet (1838-1902) avec la collaboration d'Ulysse Gayon (1845-1929), qui permettra de sauver la vendange du millésime.
En 1904, Georges Faure (1853-1918), négociant et adminnistrateur de la Société Bordelaise de Crédit, succède à son père, Adrien Faure.
Jusqu'en juin 1910, le régisseur de château Gruaud-Larose Sarget est Daniel Jouet qui était également régisseur de château Latour (de 1883 à 1932) et de château Langoa-Barton. Le régisseur du château Gruaud-Larose Faure s'appelant Laména.
Le 2 octobre 1917, Désiré Cordier (1861-1940), négociant mosellan (propriétaire ultérieurement de Château Lafaurie-Peyraguey en 1917, Château Talbot en 1918, Château Meyney en 1919) achète le Château Gruaud-Larose Sarget à Adrienne Laville, baronne Sarget de la Fontaine.
Après le décès de Georges Faure en 1918, ses héritières sont Odette Faure (1882-1965) épouse depuis le 5 octobre 1903 d'Edouard Fouquier (1877-1918), Odette Faure (1882-1965) mariée avec Pierre Besse (1882-1960) et Suzanne Faure (1883-?) épouse depuis le 30 avril 1906 de René Vignial (1875-1966).
En 1934, Désiré Cordier achète l'autre moitié du domaine aux héritières Faure et paye le 8 novembre 1935 la somme de 361000 francs. Le domaine est reformé sous le nom de château Gruaud-Larose à compter du millésime 1935.
En 1970, Georges Pauli devient l'œnologue du domaine. Il le restera jusqu'en 2007.
En 1982, profitant du rachat par Henri Martin du château Saint-Pierre, le domaine sera augmenté de 2 hectares repris au nouveau château Saint-Pierre.
En 1983, la banque Suez rachète la majorité de la société Cordier via la société La Hénin, déjà propriétaire de Listel (Domaines viticoles des Salins du Midi) et devient propriétaire du domaine.
En 1986, la superficie du vignoble est de 92 hectares.
En 1993, la propriété est revendue à Alcatel-Alsthom pour la somme de 310 millions de francs.
Dès 1997, la propriété est revendue au groupe Taillan de Jacques Merlaut (propriétaire entre autre de : Château Broustet, Château Chasse Spleen, Château Citran, Château Ferrière, Château La Gurgue et Château Haut Bages Libéral).
Le cuvier est doté de 29 cuves en béton thermo-régulées et le domaine possède sa propre station d'épuration.
En 2007, Eric Boissenot devient l'oenologue conseil du domaine à la place de Georges Pauli.
En 2010, le domaine s'est équipé d'un canon anti-grêle.
En 2012, Nicolas Sinoquet, neveu de Jean Merlaut, prend la direction du domaine. La même année, en février, la tour du Chevalier de Gruaud est inscrite aux monuments historiques.
A l'été 2014, une tour panoramique en inox haute de 18 mètres, permettant de visualiser le vignoble et destinée à recevoir les activités oenotouristiques du domaine est inaugurée et Stéphanie Lebaron, auparavant au château Sigognac, devient la responsable technique du domaine à la place de Philippe Carmagnac parti en retraite.
En 2016, le cuvier est complété de 18 cuves (90, 110 et 130 hL pour améliorer les vinifications parcellaires.
En 2018, 30 hectares du vignoble sont cultivés en biodynamie.
Les vins :
Rouge :
Le plus vieux millésime conservé au domaine est : 1815.
Densité moyenne de plantation : 8500 à 10000 pieds à l'hectare.
Vendanges manuelles.
Production moyenne annuelle : 3400 hl.
Élevage de 18 à 20 mois en fût de chêne (30 à 50 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Sarget de Gruaud-Larose.
Existe depuis le millésime 1979.
Autre vin produit par le domaine, réservé à l’hôtellerie et la restauration : Larose Gruaud.