Présentation :
Ce domaine de 32 hectares est situé à l'ouest de la commune de Léognan sur une des croupes les plus élevées de la rive gauche de la Garonne (49 mètres) près du château Carbonnieux. Le vignoble de 30 hectares (64 % Cabernet-sauvignon, 30 % Merlot, 6 % Cabernet franc) est installé entre 25 et 48 mètres d'altitude sur un sol de gravier sableux sur crasse de fer sur un socle de faluns (coquillages cimentés par une matrice argilo-sableuse) à l’ouest et au sud du château. L’autre partie du vignoble est disposé sur un sol de graves sableuses.
Le nom du domaine a pour origine le nom d'un de ses premiers possesseurs au 17ème siècle : Firmin le Bailly.
Histoire :
La vigne est présente en cet endroit depuis au moins le 15ème siècle (1461) au lieu-dit le Pujau (petite hauteur en gascon). Une famille nommée Johan y cultivait quelques arpents de vigne pour sa consommation personnelle.
Le vignoble a été développé dès 1530 par de riches marchands originaires du Pays basque (Pierre Daitze et Jehan de Goyanèche).
En 1630, Firmin le Bailly (banquier à Paris qui laissera son nom au domaine) et Nicolas de Leuvarde rachètent la propriété.
Au 18ème siècle, Christophe de La Faurie baron de Maubadon (avocat et conseiller au Parlement de Bordeaux), puis son fils, Laurent (maire de Bordeaux) dirigent la propriété.
En 1736, 5 ans avant la mort de Laurent de La Faurie de Monbadon, la direction de Château Haut-Bailly est confiée à Thomas Barton, négociant bordelais d’origine irlandaise.
On perd alors sa trace jusqu'en 1845 où le château Haut-Bailly est la propriété d'un Monsieur Ricard (une autre famille que celle propriétaire du domaine de Chevalier, du Château de Fieuzal ou du Château Malartic-Lagravière).
Le 20 avril 1872, Pierre Ricard, fils du précédent, vend la propriété à Alcide Bellot des Minières (1828-1906), surnommé le roi des vignerons, pour la somme de 115000 francs. Celui-ci va complètement replanté la propriété avec des cépages nobles : 7/12 Cabernet-sauvignon, 1/12 Cabernet franc, 1/12 Carménère, 1/12 Malbec, 1/12 Merlot, 1/12 Petit verdot. Il va également s'opposer au greffage de ses vignes et créera un produit à base d'ammoniaque et de cuivre pour lutter contre le phylloxéra.
Il va également niveler et drainer le vignoble, ainsi que pasteuriser ses vins.
On lui attribue également le fait de verser quelques litres de cognac Grande fine Champagne dans les cuves de fermentation afin de nettoyer celles-ci avant de verser les grappes de raisin.
En juin 1881, le mildiou fait son apparition dans le vignoble du domaine. C'est le premier grand domaine bordelais atteint par cette maladie.
La réputation de la propriété est telle qu'à cette époque, le domaine est surnommé le « Château Margaux » des vins de Graves.
Après son décès en novembre 1906, la propriété passe entre les mains de sa fille : Valentine Herweig.
En 1918, la propriété est reprise par Frantz Malvezin (?-1923), associé d'Alcide Bellot des Minières et auteur de différents ouvrages sur la vigne (Histoire de la vigne et du vin en Aquitaine, Stérilisation des moûts par la chaleur, Vieillissement des vins et spiritueux, nouveau traitement des vins ou pasteuroxyfrigorie...) pour la somme de 350000 francs.
Dans le même temps, Frantz Malvezin achète également le Château Merlet-Mestre mitoyen pour y planter des cépages blancs et ne laisser à Haut-Bailly que la production des vins rouges.
En 1923, après le décès de Malvezin, la propriété est rachetée par le Comte Joe Lahens (banquier parisien) et par Paul Beaumartin pour la somme de 200000 francs à parts égales.
Durant la crise économique des années 1930, une partie du vignoble est arraché moyennant une compensation du gouvernement.
En 1937, Beaumartin rachète les parts du Comte de Lahens pour la somme de 100000 francs.
En 1940, Georges Boutémy, industriel du textile originaire de Lys-Lannoy, Nord de la France, en association avec Georges Tiberghien, industriel à Roubaix, rachètent la propriété.
Sous la direction de Monsieur Boutémy, le vignoble va presque disparaître et la propriété va péricliter.
En décembre 1955, Daniel Sanders (1895-1980), négociant bordelais d'origine belge rachète le domaine.
Au moment du rachat, le vignoble a une superficie d'environ 10 hectares avec uniquement des vignes plantées à l'époque d'Alcide Bellot des Minières.
Daniel Sanders va relancer la propriété et replanter le vignoble qui va passer de 9 hectares à 28 hectares sous sa direction.
En 1958, Emile Peynaud devient l'oenologue conseil du domaine.
En 1959, le domaine est désigné parmi les crus classés des graves.
En 1967, Daniel Sanders crée un des premiers seconds vins du bordelais le domaine de la Parde.
Suite au décès en 1980 de Daniel Sanders, la famille Sanders va continuer à gérer le domaine et c'est son fils Jean (1919-2009) qui prendra la direction du domaine.
En 1982, un nouveau chai est inauguré.
En 1986, la superficie du vignoble est de 25 hectares.
En 1998, Robert G. Wilmers (1934-2017), dirigeant de la banque Manufacturers and Traders Trust Company, rachète la propriété à la famille Sanders.
Véronique Sanders (1967-), petite fille de Jean Sanders assure la direction du domaine depuis 2000.
En 2002, le cuvier en béton est construit.
En 2004, Jean-Bernard Delmas, ancien directeur du château Haut-Brion, devient conseiller du domaine.
Le cuvier est rénové avec des cuves en ciment thermorégulées afin de permettre une vinification parcellaire.
En 2011, suite à l’incendie des bâtiments techniques du château de France, le château Haut-Bailly assure la vinification des vins blancs du château de France dans ses propres installations.
En février 2012, le domaine de 20 hectares, château Le Pape et son vignoble de 9 hectares, voisin du château Haut-Bailly, sont rachetés à la famille Monjanel. Le vignoble reste pour le moment indépendant de celui de Haut-Bailly.
En 2015, la chartreuse du château Le Pape, datant du 18ème siècle, devient une maison d'hôtes haut de gamme. Le vignoble de 9 hectares (80 % Merlot, 20 % Cabernet-sauvignon) est vinifié au château Haut-Bailly mais reste séparé de celui-ci.
Le responsable technique du domaine est Gabriel Vialard.
En 2018 débutent les travaux de construction d’un nouveau chai circulaire de 38 mètres de diamètre et d’un chai à barriques situé sous le chai de vinification, signé de l’architecte Daniel Romeo et du paysagiste Hervé Rosset, doté de 54 cuves en béton et en inox. Travaux terminés pour le millésime 2021.
Les vins :
Densité de plantation : 10000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 45 hL/ha.
Rouge :
La mention Cru exceptionnel figure sur l'étiquette jusqu'au millésime 1987.
Pas de millésime 1991.
Le second vin du domaine porte le nom de : La Parde de Haut-Bailly.
Existe depuis le millésime 1979. Auparavant il portait le nom de Domaine de la Parde (existence du millésime 1967 jusqu'au millésime 1978) puis La Parde de Haut-Bailly † (du millésime 1979 jusqu’au millésime 2010).
Il est composé de vignes jeunes n'entrant pas dans la composition du grand vin et d'un élevage sous bois plus court (12 mois au lieu de 18).
Le nom du vin est tiré d'une parcelle du domaine.
Parde désigne le cépage Pardotte en patois.
Depuis 1987, il existe un troisième vin appelé Pessac-Léognan de Château Haut-Bailly comme son appellation issus de vignes jeunes.
Château Le Pape.
Domaine racheté en 2012.
Commercialisation à compter du millésime 2012 en appellation Pessac-Léognan.
Elevage de 12 à 15 mois en fût de chêne (30 % neuf).
Vignoble de 9 hectares (75 % Merlot, 25 % Cabernet-sauvignon) sur un sol de graves et de sables sur argiles.
Production moyenne : 300 hL.
Rosé :
En 2004, un nouveau vin a été créé : Rose de Haut-Bailly, il s'agit d'un rosé de saignée issu à 100 % de Cabernet-sauvignon.