Présentation :
Domaine de 120 hectares située à proximité et au sud de château d'Armailhac.
Le vignoble de 80 hectares (62 % Cabernet-sauvignon, 32 % Merlot, 4 % Cabernet franc, 2 % Petit Verdot) est disposé sur un sol de graves sur sous-sol argilo-calcaire composé de trois parcelles, la première au sud du château, la deuxième au sud de château Pédesclaux, la dernière au sud-est du château Pontet-Canet à proximité du chemin du Barrail.
Histoire :
La création du domaine remonte au début du 18ème siècle. L'initiateur est Jean-François Pontet, grand écuyer du roi, major général garde-côte du Médoc, qui dès 1725 commence à acheter des terrains sur la commune de Pauillac. Il créera également le domaine de Pontet-Langlois à Saint-Julien (Château Langoa Barton de nos jours).
En 1743, Jean-François Pontet possède un vignoble d'environ 17 hectares.
Vers 1750, ses descendants achètent le domaine de Canet mitoyen des vignobles de la famille Pontet et regroupent le tout sous le nom de château Canet.
Contrairement à la plupart des autres domaines du Médoc, ce domaine va connaître une extension de sa superficie durant le 18ème siècle. Vers 1750 le domaine est connu sous le nom de Canet, Canet de Pontet puis Maison de Canet.
En 1776, le courtier Labadie dans sa nomenclature des domaines de la Guyenne à l'attention de Dupré de Saint-Maur, intendant général, classe Pontet-Canet au troisième rang de la commune de Pauillac avec une valeur de 500 à 550 livres par tonneau, le premier cru de la commune étant le château Lafite avec une valeur de 1200 à 1300 livres par tonneau.
Pierre-Bernard de Pontet (1764-1836), député de 1815 à 1824, va continuer à développer le domaine et l'agrandir. Dans le même temps, celui-ci va vendre le domaine de Pontet-Langlois à Saint-Julien.
En 1824, William Franck dans son Traité sur les vins du Médoc et les autres vins rouges du département de la Gironde classe le domaine parmi les cinquièmes crus du Médoc.
Après le décès de Pierre-Bernard de Pontet, le domaine va péricliter.
En 1855, le château Canet est classé cinquième cru du Médoc.
En 1865, Herman Cruse (1820-1877), négociant bordelais, rachète le domaine dont le vignoble atteint une taille de 70 hectares à Édouard de Pontet pour la somme de 700000 francs.
Après ce rachat, Herman Cruse désigne Charles Skawinski (1842-1920) (fils de Pierre Skawinski, régisseur de château Giscours, et frère de Théophile, régisseur de propriétés viticoles et propriétaire des Poudres et soufre Skawinski à Saint-Christoly) comme administrateur du domaine.
En dépit de la crise du phylloxéra et de l'oïdium, le domaine va connaître une période de fort investissement avec la rénovation des chais menée par un disciple de Gustave Eiffel qui va créer un cuvier à étages vers 1874-1875, en même temps que les chais des autres propriétés de la famille Cruse, château Giscours et château Laujac.
Après le décès d'Herman Cruse, c'est sa femme Sophie Lawton (1827-1916) qui va reprendre la direction du domaine, toujours conduit par Charles Skawinski.
En 1883, Sophie Lawton vend quelques parcelles du domaine à la veuve de Pierre-Edmond Urbain qui dirige le domaine de Pédesclaux.
A partir des années 1920, le domaine, propriété de la société Cruse & fils frères, va connaître à l'instar de la plupart des crus du Médoc une baisse de qualité causée par un manque d'investissement consécutif à la crise économique des années 1930, la seconde guerre mondiale, etc.
Ce n'est qu'à partir du millésime 1972 que l'embouteillage au domaine fut réalisé. Par ailleurs, la production fut vendue à cette époque non millésimée et en demi-bouteille dans les wagon-restaurants de la SNCF transformant le cru classé en simple étiquette commerciale.
En 1973, le scandale des vins de Bordeaux (inculpation pour avoir mélangé le vin d'AOC Bordeaux avec du vin du Languedoc, accusation abandonnée en cour d'appel) obligera la famille Cruse à vendre le domaine.
Le 18 mars 1975, Guy Tesseron, producteur de Cognac, propriétaire de château Lafont-Rochet depuis 1959 et époux de Nicole Cruse achète pour 40 millions de francs le château Pontet-Canet.
En 1979, Guy Tesseron rachète le château Malescasse.
En 1986, le vignoble possède une superficie de 70 hectares.
En 1989, Guy Tesseron laisse la direction du domaine à Alfred Tesseron (son fils) et à Jean-Michel Comme (régisseur), propriétaire depuis 1998 du château Champ des treilles en appellation Sainte-Foy Bordeaux.
En 1999, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
A compter du millésime 2004, le domaine a commencé sa conversion à la biodynamie (14 ha).
En 2005, le cuvier originel conserve l'organisation établie autrefois par Charles Skawinski et un nouveau cuvier est inauguré. Il se compose de 32 cuves en béton de faible contenance (80 hl au lieu de 150 hl auparavant), alimenté par gravité, sans pression ou pompage.
En 2010, le domaine obtient sa certification en biodynamie (en 2007 à cause de mauvaises conditions climatiques et du mildiou, des traitements non bio ont été utilisé).
En 2013, 40 % du vignoble est entièrement travaillé par des chevaux.
En 2014, le second vin du domaine est recalé à la dégustation d'agrément de l'appellation Pauillac, il est commercialisé avec l'appellation vin de France (Vin de table).
En 2015, des travaux d’agrandissement du château avec la construction d’une nouvelle aile dans le but d’agrandir le chai de vinification débutent.
En 2016, huit chevaux travaillent au domaine et les travaux de constructions d’écuries permettant d’accueillir une vingtaine de chevaux sont en cours. Fin des travaux prévues pour 2017. Le domaine possède également ses propres bovins (un taureau, deux vaches et un veau) pour assurer une partie de ses préparations en biodynamie.
La même année, la famille Tesseron rachète pour la somme de 18 millions de dollars le domaine de 260 hectares Villa Sorriso, dont 7,5 hectares de vignes commercialisées sous le nom de Pyrn-Rae, situé dans la Napa Valley en Californie dans l’appellation (AVA) Mount Veeder avec un encépagement 75 % Cabernet-sauvignon, 18 % Merlot, 7 % Cabernet franc.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 9000 pieds/ha.
Rouge :
Élevage en fût de chêne (60 % neuf, 40 % d'un an) d'une durée de 15 à 20 mois.
Rendement moyen : 35 hl/ha.
Élevage en dolias de 9 hectolitres à compter du millésime 2012 pour le tiers de la production (ce sont des cuves amphores contenant des éléments du terroir : calcaire pour le Merlot, graves pour Cabernet franc et Cabernet-sauvignon, argile pour le badigeon utilisé pour la couleur des dolias) et en fût de chêne pour le reste (50 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Hauts de Pontet-Canet.
Existe depuis le millésime 2000. Auparavant, il s'appelait Château les Hauts de Pontet du millésime 1982 jusqu'au millésime 1999.