Présentation :
Propriété de 70 hectares située sur la commune de Cantenac à proximité de l'église.
Le vignoble de 70 hectares (56 % Cabernet-sauvignon, 34 % Merlot, 10 % Petit verdot) est disposé sur un sol de graves.
La production du vin blanc s'effectue sur une parcelle de 1,5 hectares (60 % Sauvignon, 40 % Sémillon) située à Arsac sur un sol de graves sableuses sur couche argileuse.
Particularité de ce vignoble, il est composé de nombreuses parcelles disséminées à travers les différentes communes de l'appellation Margaux : Arsac, Cantenac, Labarde, Margaux et Soussans. Les principales parcelles étant situées sur Cantenac le long de la départementale 2 et de la ligne de chemin de fer.
Il n'y a que deux crus classés du Médoc ainsi morcelés : château Lascombes et château Prieuré-Lichine.
Histoire :
L'histoire de ce domaine débute avec la création d'un prieuré-cure à Saint-Didier de Cantenac par les moines bénédictins de l'abbaye de Vertheuil vers le 11ème siècle suite à une donation des seigneurs de Blanquefort. Au début, la production de vin était destinée à l'usage personnel et ecclésiastique des religieux.
La première mention du vin produit par le prieuré-cure de Cantenac date de 1444 sur un registre de douane de Hull (Royaume-Uni).
Jusqu'au 18ème siècle, le prieuré va assurer la production de vin parmi d'autre productions agricoles sur un domaine d'environ 20 ha.
A compter de la « fureur de planter », entre 1710 et 1730, le domaine va se tourner intégralement vers la viticulture et et les vins seront vendus sous le nom de : Prieur de Cantenac.
En 1745, le domaine est classé au rang de 3ème cru de la commune de Margaux sous le nom de Prieur Durand par Jullien.
Avant la Révolution française, le domaine sera entièrement converti à la production de vin, ce qui permettra la construction d'une nouvelle église consacrée le 15 novembre 1771.
En 1776, dans son classement des crus du Médoc à l'attention de Dupré de Saint-Maur, intendant général, le courtier Labadie désigne Le Prieuré (aux chanoines de Vertheuil) au troisième rang des crus de la commune avec de nombreux autres crus tel que Boyd (château Boyd-Cantenac), Lynch ou Pouget avec une valeur de 600 à 625 livres le tonneau. Le premier cru de la commune étant Gorse (devenu depuis Brane-Cantenac) avec une valeur de 850 à 900 livres.
Lors de la Révolution française, le domaine ne connaît pas de grandes difficultés car son curé-prieur, Alexis Jouneau, nommé le 14 janvier 1789, fait partie des "curés jureurs" qui en 1793 prêteront serment sur la Constitution.
Après son décès en 1809, le cru du Prieuré sera racheté par un négociant bordelais : Durand Delains. A cette époque le domaine a toujours une taille avoisinant les 20 hectares.
Celui-ci va développer le cru et réussir à en tripler le prix de vente.
En 1838, le domaine est vendu à Monsieur Pagès (?-1852), juge. Celui-ci décède en 1852 sans descendance et sa femme, Mme Rosset prend la direction du domaine.
En 1855, le Prieuré est classé au niveau de quatrième cru du Médoc.
En 1862, la veuve Pagès se remarie mais conserve le domaine du Grand Prieuré en propre.
En 1863, après la crise de l'oïdium et avant celles du phylloxéra et du mildiou, le vignoble a une taille de 11 ha.
En 1879, le phylloxéra commence ses ravages dans les vignobles de Margaux suivi en 1882 par le mildiou.
En 1886, les nouveaux propriétaires du domaine : Monsieur Victor Rulh et Monsieur Gabriel Rousseau vont replanter le vignoble. Après le décès de Gabriel Rousseau en 1899, Victor Ruhl va continuer de diriger le domaine jusqu'à son décès en 1903.
En 1903, la propriété est reprise par Monsieur Victor Saint-Ubéry pour la somme de 42100 francs. C'est lui qui transformera le nom du domaine en : Le Prieuré de Cantenac.
En 1925, après Victor Saint-Ubéry, c'est son gendre, Frédéric Bousset, qui dirigera le domaine.
En 1928, le domaine est racheté par Michel De Wilde, négociant à Bordeaux.
En 1935, les répercussions de la crise économique vont entraîner la vente de la propriété à la S.A. des Grands Entrepôts réunis à Neuilly.
Après la deuxième guerre mondiale, il ne reste plus que 4 hectares de vigne.
En 1951, Alexis Lichine (1913-1989) rachète à la seconde tentative le domaine pour la somme de 16000 $ (8000 £ de l'époque), une vielle dame lui ayant grillé la politesse la première fois et c'est seulement lorsque celle-ci est tombée malade qu'il a pu lui reprendre le domaine.
Dès la première année du rachat, il change le nom du domaine de Prieuré Cantenac en Prieuré-Lichine.
Alexis Lichine va ensuite mener une intense politique d'agrandissement du domaine par rachat (parcelles de château d'Issan reprise à Emmanuel Cruse), fermage (de 1974 à 1983, six hectares de Monbrison furent louées) et échange de parcelles. En tout, il y aura plus de 50 transactions pour porter la superficie du vignoble à 58 hectares dans les années 1980. Dans le même temps, il entreprit de restaurer le prieuré et les chais.
A compter de 1958, le professeur Emile Peynaud intervient comme œnologue conseil du domaine.
Le château Prieuré-Lichine fut le premier à offrir une salle de dégustation aux visiteurs du château et à tenter de développer l'oenotourisme dans le Médoc.
En 1986, le vignoble possède une superficie de 61 hectares.
Au décès d'Alexis Lichine en 1989, son fils Alexander Lichine, dit Sacha, prit la tête du domaine et continua d'agrandir le vignoble en portant sa superficie à 70 hectares.
En 1990, Athanase Fakorellis est l’onologue du domaine et Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
En 1999, le domaine est revendu au groupe Ballande, famille bordelaise essentiellement implanté en Nouvelle Calédonie (distribution, négoce, nickel et actionnaire majoritaire de Gault & Millau), pour la somme de 28,5 millions de $. Le directeur général du domaine, associé au groupe Ballande lors du rachat, est Justin Onclin.
L’œnologue conseil du domaine est Stéphane Derenoncourt depuis 1999.
Entre 2000 et 2003, 15 % du vignoble est replanté.
En juin 2000, Philippe Marchal devient le responsable technique du domaine.
En 2002, la maison Corton André à Aloxe-Corton (150 hectares de vignes en Bourgogne réparties sur plus de 90 appellations et le château Corton André et 7 hectares de vigne en côte de Beaune) est rachetée.
En 2003, la usperficie du vignoble exploité est de 70 hectares dont 68,5 hectares pour les vins rouges.
En octobre 2008, Philippe Marchal quitte la direction technique du domaine pour devenir directeur de la viticulture des vignobles André Lurton.
En 2012, Etienne Charrier qui était auparavant maître de chai au château Mazeyres (Pomerol) devient le directeur technique du domaine.
En 2013, un nouveau cuvier est mis en service. Il dispose de 34 cuves en béton de 80 à 100 hectolitres en forme d'amphores permettant une vinification parcellaire et d'intégrer le vignoble du château Pontet-Chappaz (7,5 hectares sur Arsac) suite à son rachat.
En Août 2014, la maison Corton André est vendue au négociant Béjot Vins et Terroirs de Meursault qui revend en octobre 2014 le château Corton André à la famille Frey propriétaire du château La Lagune.
La même année débute un plan de restructuration du vignoble afin d’augmenter la proportion du cépage Cabernet-sauvignon.
Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 8500 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 45 hl/ha.
Le second vin du domaine porte le nom de : Château de Clairefont ou Le Cloître du Prieuré-Lichine.
Existe depuis le millésime 1973 (50 % Cabernet-sauvignon, 45 % Merlot, 5 % Petit verdot).
Un autre vin est produit également dans l'appellation Haut-Médoc : Le Clocher du Prieuré, issu d'une parcelle de 2 hectares (50 % Cabernet-sauvignon, 45 % Merlot, 5 % Petit verdot) située à Cantenac.
Blanc :
Le domaine produit également un vin blanc en appellation Bordeaux appelé Blanc de château Prieuré-Lichine.
Rendement moyen : 25 hl/ha.