Présentation :
Propriété de 6,5 hectares située à proximité du château de Malle et du château de Suduiraut.
Le vignoble de 3,5 hectares (90 % Sémillon, 5 % Muscadelle, 5 % Sauvignon) est disposé sur un sol argilo-graveleux.
L'histoire de ce cru est commune avec celle du château Romer du Hayot. Je n'ai pas trouvé la raison pour laquelle le domaine porte le nom de Château Romer.
Histoire :
L'histoire de ce domaine commence dès la fin du 16ème siècle avec Jean de La Roque, baron de Budos, seigneur de Peyrat et de la maison noble de Montallier.
Avant 1610, la maison noble de Montallier est la propriété de Jean de Forquié (?-1618?), notaire, qui possède des vignobles à Preignac.
Quelques années plus tard, le domaine est repris par la famille de Montalier dont la noblesse provenait de la charge de greffier en chef des présentations au Parlement de Guienne à compter de 1607 avec Guillaume de Montalier.
Martial de Montalier, premier jurat de Bordeaux et trésorier général de France épouse le 10 juin 1645, Marguerite Fourquier (ou de Fourquier, ou de Fourques, voir Forquier, l'écriture des noms n'est pas encore fixée à l'époque), elle est peut-être une descendante directe de Jean de Forquié.
Leur fils, Pierre-Jean de Montalier, capitaine général des gardes-côtes devient ensuite le seigneur de Montalier.
Pierre de Montalier, époux de Françoise Dalon depuis 1686 lui succède ensuite.
Le 6 octobre 1772, Pierre-Jean de Montalier (?-1772), chevalier de l'ordre de Saint-Louis, époux d'Elisabeth Clock (?-1778) depuis le 4 juin 1737, propriétaire du château Pomeys en 1763 et seigneur de Montalier décède à Preignac.
Son fils Thomas de Montalier, seigneur de Mahourat, chevau-léger de la garde du Roi et chevalier de Saint-Louis lui succède. Il réside au château jusqu'à la Révolution française.
En 1792, Thomas de Montalier, devenu Thomas Montallier (même de petite noblesse, le De n'était pas des plus recommandables à cette époque), cultivateur, propriétaire à Bourdelles, Fargues, Loubens, Mongauzi, La Réole, Saint-Hilaire de la Noaille et Toulène émigre.
En 1800, sa fille unique Marie-Thérèse-Gabrielle de Montalier (1784-1811) épouse Ferdinand Eugène de Lur-Saluces (1780-1867), baron de Fargues puis comte de Lur-Saluces. Celui-ci va diriger le domaine de Montallier jusqu'en 1833, année de son passage entre les mains d'Auguste de la Myre-Mory (1794-1883) époux depuis le 12 mai 1824 de Louise Alexandrine Jeanne de Lur-Saluces (1801-1852).
En 1846 et 1850, selon Charles Cocks, le domaine porte toujours le nom de Montallier.
En 1855, le château Romer appartenant à Monsieur de la Myre-Mory est désigné 2ème cru des vins blancs classés de la Gironde. Je n'ai pas trouvé la raison pour laquelle le cru change de nom et devient Château Romer.
Après le décès en 1883 d'Auguste de la Myre-Mory, la propriété est partagée entre : Marie de la Myre-Mory, (1825-?), épouse de Ferdinand-Louis de Lur-Saluces (1815-1867) ; Ferdinand René de la Myre-Mory (1826-?), époux de Marie Juliette de La Borie de Saint-Sulpice (1831-*1918) ; Eugénie de la Myre-Mory (1828-1911), épouse de Raoul de Beaurepaire de Louvagny (1828-1900) et Caroline de la Myre-Mory (1832-1927), épouse de Maxime de Vassal-Cadillac (1829-1909). Le domaine garde son entité et c'est le comte Raoul de Beaurepaire de Louvagny qui en assure l'administration.
A la fin du 19ème siècle, la production du domaine est alors essentiellement faite en vin rouge sous le nom de A Montalier (1350 hectolitres), le cru de Romer produisant uniquement en vin blanc liquoreux : 135 hectolitres soit la moitié de ce que produisait le domaine après son classement en 1855 sans doute du à l'effet de la crise du phylloxéra et de l'oïdium.
Entre 1900 et 1908, le domaine est coupé en deux, une partie appartient à la famille de Beaurepaire de Louvagny sous le nom de château de Romer, la seconde à madame Veuve Cadeau-Ramey sous le nom de château Romer-Cadeau-Ramey. La production cumulée de deux domaines atteint à peine les 90 hl.
En 1911, la famille de Beaurepaire de Louvagny vend à Monsieur Roger Farges 5 hectares du domaine. Le reste de la propriété est exploité par Madame Veuve Cadeau-Ramey et Monsieur R. Obissier.
A compter de ce moment, la propriété reste dans la famille Farges jusqu’à nos jours.
Durant la seconde guerre mondiale, c’est Etienne Farges qui exploite le domaine.
Il faut tout de même noter qu'entre 1977 et 2002, cette partie du domaine fut exploitée en fermage par André du Hayot.
Après le décès en 2001, d'André du Hayot, le domaine est la propriété de Guy Farges et fut reprise par Anne Farges qui l'exploite jusqu'en 2012.
En avril 2012, Bernard Magrez, propriétaire de château Pape-Clément et château La Tour Carnet, propose de racheter pour la somme de 1,5 million d’euros le domaine avec probablement l'intention de fusionner le vignoble voisin du château Latrézotte, 7,5 hectares de vignoble, qu'il possède déjà à Barsac dans celui du château Romer pour obtenir un vignoble de 14,5 hectares.
La SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) s'oppose à ce rachat en exerçant son droit de préemption au motif de l'installation d'une jeune viticulteur. Le bénéficiaire est François Janoueix, dont la famille est négociant en vins dans le Bordelais depuis le 19ème siècle, qui en devient le propriétaire. La superficie du vignoble en production est de 3,5 hectares.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6666 pieds/ha.
Vendanges par tries successives.
Blanc liquoreux :
Production moyenne : 37 à 45 hl/an.
Pas de second vin.