Château Ripeau

Présentation :
Propriété de 20,5 hectares située au nord-ouest de Saint-Émilion sur le plateau. Le domaine est entouré de nombreux Grands crus classés : château Corbin, château Grand-Corbin, château Chauvin, château La Commanderie, château Cheval Blanc, château La Dominique et le château Jean-Faure.
Le château est entouré des bâtiments d’exploitation et d'un parc d’1,5 hectares réalisé en 1874.
Le vignoble de 16,1 hectares en appellation Saint-Émilion (65 % Merlot, 30 % Cabernet franc, 5 % Cabernet-sauvignon) est d'un seul tenant et disposé sur un sol de sable et d'argile avec crasses de fer.
Passé de 30 à 15 hectares lors des différents classements.
Le domaine tire son nom du lieu-dit où il se trouve.

Histoire :
Ce domaine est issu du démembrement durant la Révolution française de la seigneurie de Corbin qui existait au moins dès le 13ème siècle avec Arnaud de Corbin, seigneur vers 1273, 1274 (voir fiche Château Corbin).
La maison noble de Corbin appartenait à la fin du 15ème siècle à Guillaume de Maillet qui fut maire de Libourne en 1495.
François de Maillet va succéder à son père à la tête de la seigneurie et son frère Raimond de Maillet, écuyer, sera jurat de Libourne en 1513 et maire entre 1522 et 1523.
Vers 1660, la seigneurie de Corbin est divisée en deux entre André de Maillet et Jacques de Maillet et la seigneurie de Corbin restera dans la famille de Maillet jusqu'à la Révolution française. Le dernier seigneur de Corbin connu est Louis de Maillet, écuyer et sieur de Corbin. Il est co-seigneur de Corbin avec Guillaume Ignace de Bouchereau, baron de Saint-Georges, écuyer et président trésorier de France de la généralité de Guyenne en 1786 dont la famille a fait fortune à Saint-Domingue.
Le lieu-dit Ripeau est cité dès 1785 sur la carte de Pierre de Belleyme (1747-1819).
A la Révolution française, la seigneurie est saisie comme Bien National, Guillaume Ignace de Bouchereau de Saint-Georges émigre et on ne sait pas ce que devient Louis de Maillet. La seigneurie est démembrée avant d'être vendue par adjudication.
L'acheteur du lieu-dit Ripeau est Jean-Mathias Auguste Chaperon (1753-1825), négociant de Libourne qui fut un des principaux adjudicataires (acheteur) de biens nationaux du secteur (la famille Chaperon achètera 26 biens répartis sur Fronsac, Libourne et Saint-Émilion). Le domaine acheté possède alors une superficie de 42 hectares regroupant les futurs châteaux Corbin, La Dominique, Jean Faure et Ripeau.
En 1868, le domaine est cité pour la première fois dans Bordeaux et ses vins d’Édouard Féret avec pour propriétaire Victorin Pailhas (1803-1880), négociant, banquier et conseiller municipal de Libourne de 1852 à 1865, fils de Victorin Pailhas (1755-1833), ancien propriétaire du château Corbin-Michotte.
Après le décès le 22 octobre 1880 de Victorin Pailhas, ce sont ses enfants Alfred (1833-1879) et Marie Alice (1837-1907) qui sont les propriétaires du domaine en indivision.
Le 3 mai 1881, le domaine de Ripeau d’une superficie d’un seul tenant de 21 hectares 70 ares 80 centiares dont 17 hectares de vigne est mis en vente aux enchères au tribunal civil de Libourne pour cause de minorité.
Les héritiers Pailhas vont vendre le château Ripeau à Denis (1811-1890) et Eugène Bühler (1822-1907), architectes-paysagistes ayant réalisé le parc du domaine en 1874.
La famille Bulher va conserver le domaine jusqu'au début du 20ème siècle.
Après 1908, le château Ripeau est cédé à Raoul Gunsbourg (1860-1955) directeur de l’Opéra de Monaco.
En 1917, Marcel Loubat (1873-?), courtier en vins, futur propriétaire du château Jean-Faure à compter de 1921, maire de Libourne de 1935 à 1941 et frère d'Edmonde Loubat propriétaire de Pétrus rachète à Raoul Gunsbourg le domaine. La superficie de la propriété est alors de 22 hectares.
Après son décès, c’est son épouse qui dirige les deux propriétés du château Jean-Faure et du château Ripeau.
En 1943, Suzanne, épouse de Michel de Wilde à compter de 1946, fille de Marcel Loubat hérite du domaine.
Le 16 juin 1955, le domaine intègre le premier classement de Saint-Émilion dans la catégorie Grand Cru classé. Rang qu'il conserve jusque maintenant.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1976, Françoise Janoueix de Wilde prend la direction du domaine. L’œnologue conseil est alors Gilles Pauquet.
En 1997, le cuvier est rénové.
En 2004, Barbara Janoueix Coutel, la fille de Françoise de Wilde, et Louis de Wilde, œnologue, intègrent la direction du domaine.
L’œnologue conseil du domaine est Michel Rolland.
Le 1er décembre 2014, pour faire face aux droits de successions, le domaine est vendu à Cyrille et Nicolas Grégoire, propriétaires du château Bois Noir depuis 1995 (production en AOC Bordeaux Supérieur) et auparavant propriétaire du château la Rivière en appellation Fronsac.
Le directeur technique du domaine est Julien Salles. L'oenologue conseil Claude Gros.
Un plan d'investissement se déroulant jusqu'en 2019 prévoit la rénovation de l'ensemble des bâtiments et une restructuration du vignoble conduit sans cuivre, sans fongicide, sans herbicide et sans insecticide.
En 2018, un nouveau cuvier est mis en service.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grand cru classé du septièe classement des crus classés de Saint-Emilion.

Les vins :

Rouge :
Densité moyenne de plantation : 5500 pieds/hectare.
Vendanges manuelles.
Élevage de 10 à 18 mois en fût de chêne (100 % neuf) pour le grand vin (Merlot, Cabernet franc) avec un rendement moyen de 22 hL/ha.
Production moyenne : 300 hl/an, 150 hL pour le grand vin, 150 hL pour le second vin.
Le second vin du domaine porte le nom de : Tour de Ripeau depuis le millésime 2015.
S'appelait auparavant Ange de Ripeau † de 2009 à 2014, La Garenne de Ripeau † jusqu'au millésime 2008 et Roc de ripeau † auparavant.