Présentation :
Domaine de 3,7 hectares situé au-dessus du château Pavie.
Le vignoble d'une superficie de 3,65 hectares (90 % Merlot, 10 % Cabernet franc) est installé sur un sol argilo-calcaire sur le plateau calcaire de Saint-Émilion.
Histoire :
Ce domaine a une longue histoire commune avec celui de château Pavie.
Dès le 4ème siècle, on peut noter la présence de la vigne sur la côte Pavie, nom du coteau dominant la Dordogne, prolongeant le plateau de la Madeleine et à Ausone.
En 1850, la première mention d'un vignoble du nom de Pavie est rencontrée dans Bordeaux ses environs et ses vins classés par ordre de mérite de Charles Cocks où quatre propriétaires sont cités : Chapus (10 tonneaux et base du futur château Pavie-Macquin), Lafleur (10 tonneaux), Pigasse (15 tonneaux, base du futur château Pavie-Decesse et propriétaire du château Larcis-Ducasse) et Tallemon ou Talmont-Fayard, adjoint au maire de Libourne (20 tonneaux).
Vers 1868, Adolphe Pigasse décède et sa veuve prend la direction du domaine Pavie-Pigasse. Dans les années qui suivent, elle va céder petit à petit des parcelles du domaine de son défunt mari, Lafleur n’apparaît plus dans la liste des propriétaires, il est remplacé par Croisit et Dussaut.
En 1885, Ferdinand Bouffard (?-1912), négociant bordelais, déjà propriétaire sur la côte de Pavie du domaine de la Sable qu'il a hérité de son père, achète les parcelles de Pavie appartenant à la famille Fayard-Talmont et les parcelles voisines de Pavie appartenant à Chapus et de Croisit ainsi que le domaine de Pimpinelle appartenant à messieurs Chapus et Fayard.
En 1887, il cède la parcelle de Pavie-Chapus à Albert Macquin (1852 -1911), parcelle qui prendra le nom de château Pavie-Macquin et entre 1887 et 1891, Ferdinand Bouffard rachète à la veuve Pigasse ce qu'il reste du domaine de Pavie-Pigasse soit un vignoble d'environ 9 hectares et le château Larcis. Celle-ci ne conservant qu'un petit vignoble du nom de Petit Bois. Les nouveaux achats de Ferdinand Bouffard porte la superficie de son domaine à une cinquantaine d'hectares presque d'un seul tenant (il y a 2 hectares enclavés dans le vignoble n'appartenant pas à Ferdinand Bouffard). Dans le même temps, il devient propriétaire associé du Château-Hermitage Haut-Brion dans les Graves et achète un autre cru situé en pied de côte au sud-ouest de ses propriétés à proximité de la gare de Saint-Émilion : le clos Simard dont il fera une sorte de second vin de son domaine.
Au lieu de regrouper tous les vignobles qu'il possède, Ferdinand Bouffard décide de les exploiter séparément sous les noms de château Larcis-Bergey, château Pavie, château Pavie-Pigasse, Château Pimpinelle et château La Sable (seul domaine à ne pas avoir son propre cuvier). Il va faire rénover les chais, améliorer l'encépagement et lutter contre le phylloxéra avec des traitements chimiques à base de carbonates de potasse et de soude.
En 1905, sur l'initiative de Raoul Passemard (1857-1909), propriétaire de Château Villemaurine depuis 1893 et de 16 autres propriétaires viticoles, Ferdinand Bouffard participe à la création de la caisse locale de Crédit agricole de Saint-Émilion.
Après le décès en 1912 de Ferdinand Bouffard, la propriété sera gérée en attendant un acheteur.
Ce n'est qu'après la fin de la première guerre mondiale, entre 1918 et 1920, qu'Albert Porte rachète le château Pavie et ne conserve que deux étiquettes : Château Pavie et Clos Simard. Le château Pavie-Pigasse est repris soit par un monsieur Decesse qui le revend rapidement à Robert Marzelle, soit par Robert Marzelle, propriétaire du château Barde-Haut, qui rebaptise le cru en château Pavie-Decesse.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Robert Marzelle est le propriétaire du château Pavie-Decesse.
Le 16 juin 1955, lors de la publication du premier classement des crus de Saint-Émilion, le domaine obtient le rang de Grand cru classé. Rang qu'il conservera jusqu'à aujourd'hui.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1970, après le décès de Robert Marzelle, la société civile agricole du château Pavie-Decesse est administrée par A. Bleynié et Jean-Paul Valette, propriétaire du château Pavie, se voit confier l'exploitation du château Pavie-Decesse par la S.C.A du château Pavie-Decesse.
En 1980, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
En 1990, la S.C.A du château Pavie-Decesse est rachetée par Jean-Paul Valette et sa société Consorts Valette propriétaire du château Pavie.
En 1997, Jean-Paul Valette cède le château Pavie-Decesse à Gérard Perse, déjà propriétaire à l'époque du château Monbousquet, pour la somme de 36 millions de francs.
Dès l'année du rachat, un cuvier de bois est construit et le chai de vieillissement rénové comme il l'était du temps de Ferdinand Bouffard (une salle pour les vins de première année, une salle pour les vins de deuxième année). Alain Raynaud et Michel Rolland sont alors les œnologues conseils du domaine.
En février 1998, Gérard Perse reprend le domaine voisin du château Pavie et le château La Clusière † pour une somme avoisinant les 34 millions d'euros.
En 2001, Gérard Perse rachète la propriété adjacente située juste au-dessus du château Pavie-Decesse : le chateau Bellevue Mondotte.
En 2002, le vignoble de Château La Clusière † ainsi que 9 hectares du vignoble du château Pavie-Decesse sont fondus dans celui du château Pavie.
Le responsable du domaine est Laurent Lusseau et l’œnologue conseil est Michel Rolland.
En 2010, le château Pavie-Decesse est désigné vainqueur de la coupe des Grands Crus Classés de Saint-Émilion.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
En 2019, le vignoble du château Pavie-Decesse (3,65 hectares) est intégré dans le vignoble du château Pavie en prévision du 7ème classement des crus classés de Saint-Emilion prévu en 2022.
Dernier millésime du château Pavie-Decesse : 2018.
Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 5500 pieds/hectare.
Élevage en fût de chêne neuf de 18 à 24 mois.
Pas de second vin.
Un autre vin est élaboré par l'équipe du domaine : Château Bellevue-Mondotte.