Présentation :
La propriété possède une superficie de 37 hectares et est installée au sud-est de la commune de Saint-Émilion. Elle jouxte les vignobles de château La Gaffelière, château Larcis-Ducasse et château Pavie-Decesse.
Le vignoble de 35 hectares (60 % Merlot, 30 % Cabernet franc, 10 % Cabernet-sauvignon) est installé sur un sol essentiellement argilo-calcaire sur socle calcaire dans la côte et de gravier et de sable sur socle argilo-calcaire en pied de côte à une altitude comprise entre 30 et 117 mètres d’altitude.
Le vignoble est disposé sur le flanc sud-est de la côte bordant le sud-est de la commune de Saint-Émilion.
La superficie du vignoble a varié de 32 à 35 hectares au cours des différents classements.
Les caves du domaine sont creusées en haut du vignoble (altitude de 85 mètres), tandis que le château se trouve au milieu de la côte du vignoble. Les bâtiments d’exploitation se situant en bas de côte (55 mètres d'altitude).
Le domaine tire son nom des vergers de pêchers (pavies) qui poussaient sur la côte où il est installé : la Côte Pavie.
Histoire :
Dès le 4ème siècle, on peut noter la présence de la vigne sur la côte Pavie, nom du coteau dominant la Dordogne, prolongeant le plateau de la Madeleine et à Ausone.
Les terrains de la côte Pavie ont sans doute appartenu à la famille de Sèze, propriétaire du château l'Abbé de sèze (futur château Troplong Mondot) jusqu'en 1828/1830, époque à laquelle les propriétés de la famille de Sèze sont divisées et vendues. La famille de Sèze restant propriétaires de parcelles sur la côte Pavie jusqu'aux années 1840 selon les notes des courtiers Tastet & Lawton.
En 1850, la première mention d'un vignoble du nom de Pavie est rencontrée dans Bordeaux ses environs et ses vins classés par ordre de mérite de Charles Cocks où quatre propriétaires sont cités : Chapus, décédé avant 1874 (10 tonneaux et base du futur château Pavie-Macquin), Lafleur (10 tonneaux), Pigasse (15 tonneaux, base du futur château Pavie-Decesse et propriétaire du futur château Larcis-Ducasse) et Tallemon ou Talmont-Fayard, adjoint au maire de Libourne (20 tonneaux).
En 1867, les domaines de Pavie appartenant à Chapus et à Pigasse et le domaine de Pimpinelle appartenant à Fayard et Chapus obtiennent une médaille d'or à l'exposition universelle.
Vers 1868, Adolphe Pigasse décède et sa veuve va prendre la direction du domaine. Dans les années suivantes elle va céder petit à petit le domaine de son défunt mari, Lafleur n’apparaît plus dans la liste des propriétaires, il est remplacé par Croisit et Dussaut.
En 1873, Ferdinand Bouffard (?-1912), négociant bordelais, hérite de son père du domaine de La Sable.
En 1881, il n'y a plus que deux propriétaires cités pour Pavie selon Féret : la veuve d'Adolphe Pigasse et Fayard.
En 1885, Ferdinand Bouffard rachète les parcelles de Pavie appartenant à la famille Fayard-Talmont et les parcelles voisines de Pavie appartenant à Valentin Chapus et de Croisit ainsi que le domaine de Pimpinelle appartenant à messieurs Chapus et Fayard.
En 1887, il cède la parcelle de Pavie-Chapus à Albert Macquin (1852 -1911), parcelle qui prendra le nom de château Pavie-Macquin.
Avant 1891, Ferdinand Bouffard rachète Pavie-Dussaut puis ce qu'il reste du domaine de Pavie-Pigasse, 9 hectares de vignoble, ainsi que le château Larcis à la veuve Pigasse. Celle-ci ne conserve qu'un petit vignoble du nom de Petit Bois.
L'ensemble des propriétés de Ferdinand Bouffard forment alors un vignoble presque d'un seul tenant d'une cinquantaine d'hectares (il y a 2 hectares enclavés dans le vignoble n'appartenant pas à Ferdinand Bouffard).
Dans le même temps, il devient propriétaire associé du Château Hermitage-Haut-Brion dans les Graves et achète un autre cru situé en pied de côte au sud-ouest de ses propriétés et à proximité de la gare de Saint-Émilion : le clos Simard dont il fera une sorte de second vin de son domaine.
Au lieu de regrouper tous les vignobles qu'il possède, Ferdinand Bouffard va les exploiter séparément sous les noms de château Larcis-Bergey, château Pavie, château Pavie-Pigasse, Château Pimpinelle et château La Sable (seul domaine à ne pas avoir son propre cuvier).
D'un point de vue technique, Ferdinand Bouffard va faire rénover les chais, améliorer l'encépagement et lutter contre le phylloxéra avec des traitements chimiques à base de carbonates de potasse et de soude.
En 1905, sur l'initiative de Raoul Passemard (1857-1909), alors propriétaire de Château Villemaurine depuis 1893 et de 16 autres propriétaires viticoles, Ferdinand Bouffard participe à la création de la caisse locale du Crédit agricole de Saint-Émilion.
Après le décès en 1912 de Ferdinand Bouffard, la propriété sera gérée dans l'attente d'un acheteur.
Ce n'est qu'après la fin de la première guerre mondiale, entre 1918 et 1920, qu'Albert Porte rachète le château Pavie et ne conserve que deux étiquettes : Château Pavie et Clos Simard. Le château Pavie-Pigasse est repris soit par un monsieur Decesse qui le revend rapidement à Robert Marzelle, soit par Robert Marzelle qui rebaptise le cru en château Pavie-Decesse.
En 1923, Albert Porte fait construire un nouveau cuvier et en 1927, des cuves en ciment sont installées pour la vinification.
En 1943, Alexandre Valette (?-1957) négociant parisien originaire de Saint-Ouen sur Seine, propriétaire du château Troplong-Mondot à Saint-Émilion et d'un vignoble à Fronsac (château La France), rachète le domaine , au travers du consortium Valette, qu'il dirigera depuis Paris.
Le 16 juin 1955, lors de la publication du premier classement des crus de Saint-Émilion, le domaine obtient le rang de 1er Grand cru classé B. Rang qu'il conservera jusqu'à aujourd'hui.
Après le décès en 1957 d'Alexandre Valette, c’est son petit fils Jean-Paul qui reprend la gestion du Château Pavie. Les différentes propriétés de cette branche de la famille Valette (Château Pavie et Château La Clusière) étant logées dans une société du nom de Consorts Lavalette.
En 1967, Jean-Paul Valette s'installe dans le château de la propriété inoccupé depuis l'époque de Ferdinand Bouffard.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1970, Jean-Paul Valette reprend l'exploitation du château Pavie-Decesse.
En 1980, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
En 1990, Jean-Paul Valette rachète le château Pavie-Decesse.
En 1997, Jean-Paul Valette revend le château Pavie-Decesse à Gérard Perse propriétaire à l'époque du château Monbousquet.
En février 1998, suite à des dissensions familiales, le château Pavie est acheté par Gérard Perse avec le château La Clusière † pour une somme avoisinant les 36,6 millions d'euros (240 millions de francs). La même année, il fait rénover le cuvier en implantant 20 cuves thermorégulées en bois afin de permettre une vinification parcellaire et fait construire un nouveau chai de vieillissement sous terre, haut de 7 mètres et sur deux étages. Un programme de replantation du vignoble (25 % de manquant à l'époque) débute également après le rachat.
Laurent Lusseau devient le responsable du domaine, Jean-Philippe Lavautour des chais, Manuel Murillo le chef de culture et Michel Rolland devient l’œnologue conseil du domaine.
En 2001, le Clos Lunelles et son vignoble de 9 hectares en appellation Castillon Côte de Bordeaux et la propriété voisine de Bellevue-Mondotte avec son vignoble de 2,5 hectares se situant partiellement dans celui du château Pavie-Decesse sont rachetés.
En 2002, le vignoble du Château La Clusière † ainsi que 9 hectares du vignoble du château Pavie-Decesse sont fondus dans celui du château Pavie. Dans le même temps, 6 hectares situés en pied de côte sont retirés du domaine, peut-être pour faire accepter à l'INAO l'absorption des vignobles précédemment cités.
La même année, Gérard Perse rachète le château Petit-Village pour la somme de 53,3 millions d'euros à Axa-Millésimes.
En juin 2011, un chai temporaire est construit en attendant la fin des travaux de rénovation des chais prévu pour juin 2013 sous la direction des architectes Brunerie & Irissou et de l’architecte Alberto Pinto pour la somme de 4 millions d'euros.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Premier Grand Cru Classé A. L'étiquette du millésime est modifiée avec un habillage noir et argent de l'étiquette et de la capsule.
En février 2013, Gérard Perse annonce avoir cédé une partie des murs du château Monbousquet à une mutuelle d'assurances, la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) afin de régler sa succession (70 millions d'euros) et les investissements nécessaires au château Pavie (14 millions d'euros, financés par le Crédit-Agricole) pour agrandir le chai et créer une salle de réception.
En juin 2013, les nouveaux chais sont inaugurés. Coût total de l'opération : 14 millions d'euros.
En 2019, les vignobles du château Bellevue-Mondotte (2,5 hectares) et du château Pavie-Decesse (3,65 hectares) sont intégrés dans le vignoble du château Pavie en prévision du 7ème classement des crus classés de Saint-Emilion prévu en 2022. Les étiquettes disparaissent.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Premiers Grands Crus Classés avec la distinction A du 7ème classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 5500 pieds à l'hectare.
Le millésime 2012 change d'étiquette en reprenant l'étiquette originale et en n'utilisant que la couleur argent et le noir pour marquer le classement en 1er grand cru classé A.
Élevage en fût de chêne de 18 à 24 mois (proportion variable de 60 à 100 % neuf selon les millésimes).
Mise en bouteille sans collage ni filtration.
Production moyenne : 600 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Les arômes de Pavie.
Auparavant il s'appelait : Château Larcis-Bergey †.
Production moyenne : 225 hl/an.
Esprit de Pavie : vin créé en 2013, issu de l'ensemble des vignobles appartenant à Gérard Perse (Côtes de Castillon et Saint-Émilion) et commercialisé en appellation Bordeaux (65 % Merlot, 20 % Cabernet franc, 15 % Cabernet Sauvignon.
Elevage de 15 mois en fût de chêne d'un vin des château Monbousquet et Pavie.