Château Lynch-Moussas

Présentation :
Propriété de 200 hectares située sur la commune de Saint-Sauveur (300 mètres de la limite communale de Pauillac) à proximité de château Grand-Puy Lacoste et de château Batailley.
Le vignoble de 57 hectares (70 % Cabernet-sauvignon, 30 % Merlot) est installé sur un sol de graves sableuses avec des veines argileuses.
Le vignoble se compose de deux parcelles, la plus grande est proche du château sur une croupe graveleuse et s'étire vers le sud, la seconde est enchâssée dans le vignoble de château Batailley, à proximité de la voie ferrée Bordeaux-Pauillac.
L'origine du nom du domaine vient du nom de famille Lynch, propriétaire du domaine à la fin du 18ème siècle et de Moussas, nom du lieu où se trouve le château.

Histoire :
L'histoire de ce domaine est assez obscure. Il constituait sans doute une partie du domaine constitué par Pierre Drouillard, chevalier et trésorier général de Guyenne, à partir de 1728, lorsque celui-ci racheta à Monsieur Déjean une partie de son domaine (qui donnera château Grand-Puy Lacoste et château Grand-Puy Ducasse) et constitue ce qui deviendra le château Lynch-Bages.
Après la mort en 1749 de Pierre Drouillard, sa fille Elisabeth (ou Isabeau) hérite du domaine et l'apporte à son époux depuis le 22 mai 1740 : Thomas Lynch (1710-1783). Celui-ci était le fils de John Lynch of Galway (1599-1677) immigré irlandais qui s'était installé à Bordeaux à la fin du 17ème siècle.
En 1776, Labadie, courtier en vin, classe dans sa nomenclature des domaines de la Guyenne à l'attention de Dupré de Saint-Maur, intendant général, le cru Lynch au troisième rang de la commune de Pauillac avec une valeur de 500 à 550 livres le tonneau. Le premier de la commune étant château Lafite avec une valeur de 1200 à 1300 livres par tonneau.
La famille Lynch est alors propriétaire de différents châteaux : château Dauzac, château Lynch-Bages et le château Pontac-Lynch.
Le 12 décembre 1779, un des huit enfants de Thomas Lynch, Jean-Baptiste Lynch (1749-1835), magistrat, second président du Parlement de Bordeaux, comte de l'Empire, maire de Bordeaux et pair de France, épouse Marie Claire le Berthon, la fille du premier président du Parlement de Bordeaux. A cette occasion, ses parents lui donnent le domaine de Bages. Celui-ci ne pouvant gérer le domaine, il en laisse la direction à son frère le chevalier Michel Lynch (1754-1840).
Michel Lynch dirigera le cru de Lynch et le château Dauzac durant la Révolution française, l'Empire et la Restauration. Il sera même désigné maire de Pauillac durant la Révolution française.
On peut supposer que Michel Lynch garda une partie du domaine de Lynch-Bages lors de sa vente en 1824 à un négociant bordelais d'origine suisse, Sébastien Jurine (1777-1846) pour la somme de 300000 francs.
De 1830 à 1834, le domaine est recensé dans les carnet de Tastet & Lawton sous le nom de Peyrounier.
C'est seulement à compter de 1835 que le domaine sera recensé sous le nom de château Lynch-Moussas.
La mention suivante de château Lynch-Moussas n'apparait pas avant 1845 et la classification comme cinquième cru de Wilhelm Franck dans sa deuxième édition de son Traité sur les vins du Médoc et les autres vins rouges du département de la Gironde.
Après le décès de Michel Lynch le 13 août 1840, celui-ci n'ayant pas de descendance, le domaine reste dans la famille Lynch.
En 1845, la propriété de 150 hectares est vendue à un négociant espagnol du nom de Vasquez.
En 1855, le château Lynch-Moussas est classé dans la catégorie cinquième cru classé du Médoc.
Les héritiers de Vasquez vont garder le domaine et vont subir les différentes crises qui ont secoué le Bordelais : phylloxéra, oïdium, guerre...
En 1919, ceux-ci cèdent la propriété à Jean Castéja (1882-1955), propriétaire à cette époque de château Duhart-Milon et Chateau Pichon-Longueville au Baron. Le vignoble étant réduit à sa plus simple expression.
La propriété sera délaissée et c'est seulement lorsqu'en 1969 Emile Castéja, fils de Jean Castéja, hérite du domaine en même temps que le château Batailley, après avoir désintéressé ses deux frêres. Il ne reste alors que 4 hectares de vignes.
Emile Castéja va commencer par replanter le vignoble avec une densité de 6500 pieds par hectare. La vinification sera faite au château Batailley vu que les installations du domaine sont totalement obsolètes.
Depuis, chais et cuviers ont été reconstruit en 1990.
En 2001, Philippe Castéja, directeur de la société de négoce appartenant à la famille Castéja : Borie-Manoux, succède à son père à la tête du domaine.
En 2003, la superficie du vignoble est de 55 hectares.
En 2006, Philippe Castéja rénove le chai à barriques.
Le directeur technique du domaine est Arnaud Durand.
L'oenologue conseil du domaine est Denis Dubourdieu.

Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 8000 pieds à l’hectare.
Vendanges manuelles.
Production moyenne : 1500 hL.
Élevage de 16 à 18 mois en fût de chêne (60 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Hauts de Lynch-Moussas.
Existe depuis le millésime 2001.
Un autre vin est vinifié dans les installations de château Lynch-Moussas, il s'agit du château Haut-Madrac.