Présentation :
Appellation la plus au sud des crus du Beaujolais située dans le département du Rhône sur les pentes volcaniques du Mont Brouilly (484 mètres).
Le vignoble est disposé sur un sol volcanique de granit bleu (granit rose à Brouilly) argileux et caillouteux, pentu avec une exposition vers l'est (Saint-Lager), le sud (Odenas) et l'ouest (Quincié en Beaujolais) entre 300 et 400 mètres d’altitude.
Le climat est de type océanique avec des influences continentales et méridionales.
Le vignoble est intégré dans l'appellation Brouilly.
Le nom de Brouilly dériverait du nom d’un lieutenant romain : Brulius, qui se serait installé là au 4ème siècle.
Histoire :La vigne existait sans doute à l'état sauvage avant l'invasion romaine (-58 avant J.C).
Elle apparaît de manière certaine en Bourgogne vers 60 après J.C., la vigne est alors cultivée et les vins sont aromatisés. Ce sont des vins doux, miellés, goudronnés ou salés exportés (Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle dans son Traité d'agriculture).
Probablement qu'après la chute de l'empire romain, la vigne est maintenue et cultivée par les ordres religieux.
Au 10ème siècle, les moines introduisent la taille courte de la vigne, défrichent et plantent les coteaux abandonnés autour des monastères et les terrains qui leurs sont donnés.
Le 27 avril 1622, Louis XIII (1601-1643) interdit la vente de vins du Lyonnais et du Beaujolais comme vin de Bourgogne.
L'ouverture en 1642 du canal de Briare qui va permettre de relier les bassins de la Loire et de la Seine va entraîner le développement de la culture de la vigne dans ce secteur de la vallée du Rhône.
Dès le milieu du 17ème siècle, les vins du Beaujolais approvisionnent Paris en vin bon marché. Contrairement aux autres régions bourguignonnes, le vignoble du Beaujolais appartient à des bourgeois, des hommes de lois (noblesse de robe), des nobles et des soyeux lyonnais.
Le 18ème siècle va connaître une spécialisation agricole du Beaujolais avec la plantation de mûriers pour les soieries lyonnaises et la création d'un vignoble important afin de bénéficier du début de l'industrialisation de la région de Lyon.
Le 19ème siècle entraîne une spécialisation du vignoble avec au nord une production de vins destinés à être transportés vers Paris. Le vignoble du Beaujolais est alors la propriété de grands propriétaires fonciers lyonnais pour l'essentiel.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que les vins de la côte de Brouilly sont de troisième classe et nécessitent une garde de 2 à 3 ans en fût avant d'être consommés.
Entre 1850 et 1852, le vignoble installé tout autour du Mont-Brouilly est ravagé par les gelées, la grêle et l'oïdium, ce qui va entraîner la construction de 1854 à 1856 de la chapelle Notre-Dame aux raisins sous la direction de l'architecte du diocèse de Lyon : Tony Desjardins (1814-1882). Sur l'autel est marqué : «À Marie contre l’oïdium» et sur la façade «À Marie protectrice du Beaujolais».
En 1873, le phylloxéra commence à s'attaquer au vignoble du Beaujolais.
Le 5 décembre 1879, le premier syndicat de lutte contre le phylloxéra est fondé à Chiroubles afin de bénéficier des subventions accordées par l'état français pour l'utilisation du sulfure de carbone, procédé inventé par le baron Arnoult-Paul Thénard (1819-1884) et encourager par la commission supérieure du phylloxéra présidée par Louis Pasteur (1822-1895).
C'est en 1880 que sur la colline de Brouilly a lieu les premiers essais de greffages sur plant américain du Beaujolais avant sa généralisation dans toute la région à partir de 1885.
En 1934, l’Association des Producteurs du vin de la Côte de Brouilly est créée, c’est elle qui fera les démarches auprès de l’INAO pour obtenir l’appellation d’origine contrôlée.
Le 19 octobre 1938, l’appellation d’origine contrôlée Côte de Brouilly est créée par un décret publié au Journal Officiel du 23 octobre 1938 en même temps que l'appellation d'origine contrôlée Brouilly, suite à un différend entre plusieurs propriétaires. Auparavant, tous les vins produits dans cette zone ayant obtenu l'appellation d'origine simple étaient étiquetés Brouilly.
La superficie potentielle de l’appellation est alors de 378 hectares de vignoble disposé sur un sol granitique, le cépage autorisé est le Gamay mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % d’Aligoté, de Chardonnay ou de Gamay blanc (Melon), la richesse minimale des moûts est fixée à 178 g/L, le rendement maximal autorisé est fixé à 40 hL/ha de moyenne sur 5 ans et le degré minimum des vins produits est de 10,5 °.
Le 6 janvier 1940, un décret annule l’appellation d’origine simple Brouilly.
En 2004, les climats l'Ecluse et l'Héronde, sont autorisés par L'I.N.A.O à accoler leur nom à l'appellation Côte de Brouilly.
Depuis le décret du 29 octobre 2009, cette autorisation ne semble plus exister.
En 2010, la superficie en production de l’appellation est de 320 hectares.
Les vins :Dans le précédent décret d'appellation, le cépage Pinot noir était toléré comme cépage accessoire dans la limite de 15 % et ce jusqu'au millésime 2015.
Côte de Brouilly ou Côte de Brouilly cru du Beaujolais :
Vin pourpre aux arômes de fruits noirs (cassis) et rouges (framboise) avec de légères notes épicées, généralement plus charpentés que le Brouilly.
Apte à vieillir quelques années.
Température de service : 13-15 °C (55-59 °F).
Garde potentielle : 5 à 8 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Conditions de production du décret d'appellation:Côte de Brouilly ou Côte de Brouilly cru du Beaujolais :
Densité minimale de plantation : 6000 pieds à l’hectare.L'irrigation est interdite.Encépagement : Cépage principal : Gamay.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Aligoté, Chardonnay, Melon.Rendement visé : 56 hl/ha.Rendement butoir : 61 hl/ha.Richesse minimale des moûts : 180 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 10,5 %.Enrichissement : Autorisé.Les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d'un taux de concentration de 10 %.Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 13 %.Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 3 g/L.L'utilisation de morceaux de bois est : Interdite.Élevage au minimum jusqu'au 1er mars de l’année suivant celle de la récolte.Commercialisation possible à partir du 15 mars de l’année suivant la récolte.