Présentation :Appellation située dans un méandre du Rhône, sur sa rive droite, à une quarantaine de kilomètres au sud de Lyon à proximité immédiate du vignoble de l'appellation Côte Rôtie et une dizaine de kilomètres de Vienne, à cheval sur les départements de l'Ardèche, de la Loire et du Rhône.
Le vignoble s'étale en de multiples parcelles sur 16 kilomètres entre Condrieu au nord et Limony au sud.
La vigne s'étage, à une altitude moyenne de 250 mètres, en étroites terrasses sur un sol granitique avec des coteaux à forte pente exposés sud sud-est et est (face au Rhône) au pied du massif du Pilat qui le protège des vents du nord.
Les sols du vignoble sont légers et de faible épaisseur (en moyenne 60 centimètres), retenus par des murets de pierre sèches nommées Banquettes ou Chayées.
L'appellation Condrieu englobe l'appellation Château-Grillet située dans un amphithéâtre d'à peine 4 hectares sur la commune de Vérin.
L'appellation tire son nom de la commune éponyme dont le nom signifie Coin du ruisseau (angle de terre formé par une rivière à son confluent avec une autre).
Histoire :
La ville de Condrieu fut créée en 59 avant J-C et la création du vignoble dans cette partie de la vallée du Rhône remonterait à la Pax romana (du 1er siècle au 2ème siècle après J-C) avec le vin produit par les Allobroges sous le nom de vin de Vienne.
Une légende locale affirme que le cépage Viognier fut ramené de Dalmatie (Croatie) et planté par l'empereur Probus (232-282). Une autre légende remontant au 19ème siècle affirme que le cépage Viognier fut ramené de Chypre par Louis de Savoie (1436-1482) comte de Genève et roi de Chypre de 1459 à 1460, ce qui expliquerait le nom de Plant d'Altesse en Savoie du cépage Viognier.
Dès 1680, le vin de Condrieu est connu sous son nom : ordonnance sur le droit d'entrée des vins dans Paris et ses faubourgs de mai 1680 signée par Louis XIV (1638-1715) et taxé comme les vins d'Arbois, d'Espagne et de liqueurs (24 livres contre 18 pour les autres vins). Probablement que le vin de Condrieu est un vin plutôt moelleux ou du moins avec des sucres résiduels à cette époque.
En 1857, Victor Rendu dans son Ampélographie française indique que la meilleure commune de production du Condrieu est la commune de Chuyer et que la superficie du vignoble de Condrieu est de 80 hectares avec 10 % de Syrah dans son encépagement. Le vin de Condrieu étant vendangé à la mi-octobre et prêt à consommer l'année suivant la récolte, en vieillissant celui-ci devient capiteux et sec.
A la fin du 19ème siècle, le vignoble va connaître la crise phylloxérique et connaître une quasi-disparition provoquée par la première guerre mondiale (1914-1918) et l'exode rural.
En 1936, château-Grillet obtient l'appellation d'origine contrôlée.
Le 19 novembre 1937, l’appellation Côtes du Rhône est créée et les communes de Chavanay, Condrieu, Limony, Malleval, Saint-Pierre de Boeuf et Vérin sont retenues pour la production de vins blancs, rosés et rouges.
Le 27 avril 1940, l'appellation Condrieu est créée par un décret publié au Journal Officiel du 2 mai 1940 avec un vignoble réparti sur trois communes : Condrieu, Vérin et Saint-Michel sur Rhône. Le cépage unique est le Viognier, la richesse minimale des moûts est de 187 g/L, le rrendement maximum autorisé est de 30 hL/ha (moyenne sur trois ans) et le degré alcoolique minimum est fixé à 11 °.
En 1953, la superficie en production de l'appellation est de 12 hectares.
Le 22 septembre 1967 l’appellation Condrieu est étendue aux communes de Chavanay, Limony, Malleval et Saint-Pierre de Bœuf qui ont également le droit à l'AOC Saint-Joseph. La superficie théorique de l'appellation passe alors à 387 hectares.
En 1965, la superficie du vignoble est de 8 hectares.
En 1968, la superficie du vignoble est de 10,5 hectares.
En 1970, la superficie en production de l'appellation est de 9,83 hectares.
Vers 1975, la superficie du vignoble est comprise entre 5 et 10 hectares appartenant seulement à deux producteurs Georges Vernay et Pierre Perret.
En 1986, les délimitations de l'appellation sont redéfinies et la superficie potentielle est ramenée à 262 hectares.
En 2001, un conservatoire du cépage Viognier est créé par la chambre d'agriculture pour permettre une certaine diversité génétique.
En 2003, la superficie du vignoble approche les 120 hectares pour atteindre 140 hectares en 2010 avec une centaine de viticulteurs.
Les vinsEncépagement : Viognier.
Blanc sec ou demi-sec : vin a la robe or clair et aux arômes de fleurs (iris, violette), de fruits (abricot, pêche, poire) avec une note moelleuse marquée.
Température de service : 10-12 °C.
Garde : 2 à 5 ans.
Blanc doux : vin a la robe or, capiteux et aromatique marqué par l'abricot et la pêche avec des notes d'amandes et de fleurs (acacia, iris, violette).
Température de service : 10-12 °C.
Garde : 2 à 5 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ces vins sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation:Densité minimale de plantation : 6500 pieds à l'hectare.Pas de disposition concernant l'irrigation.Vendanges manuelles obligatoires.
Récoltes par tries successives de raisins surmûris pour les vins présentant une teneur en sucres fermentescibles (glucose et fructose) supérieure ou égale à 45 g/L. Rendement visé : 41 hL/ha.Rendement butoir : 46 hL/ha.Richesse minimale des moûts : 178 g/L.
220 g/L si plus de 45 g/L de sucres résiduels.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.
Titre alcoométrique volumique total minimum : 13 % pour tous les vins ayant plus de 45 g/L de sucres résiduels.Enrichissement : Interdit pour tous les vins ayant plus de 45 g/L de sucres résiduelsTitre alcoométrique volumique total après enrichissement : 14 %.Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 3 g/L.L'utilisation de morceaux de bois est interdite à toute étape de la production ou de l'élevage.Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.