Présentation :
Domaine de 20 hectares situé au nord-ouest de Saint-Émilion, près des communes de Libourne et Pomerol, à proximité du vignoble de château Figeac et du château La Marzelle.
Le vignoble de 15 hectares d'un seul tenant (75 % Merlot, 25 % Cabernet franc) est divisé en 16 parcelles disposées sur un sol de sable et de graves sur socle d'argile.
Passé de 24 à 19 hectares lors des différents classements
Le nom de Grand Barrail Lamarzelle Figeac vient de la réunion des 3 anciennes métairies: le Clos Lamarzelle-Grand-Barrail et le Clos Lamarzelle dans les années 1880, puis de Lamarzelle-Figeac, détaché du célèbre Château Figeac dans les années 1850.
Histoire :
L'histoire de ce domaine débute autour de 1866, avec le morcellement progressif du château Figeac par Louise Laveine, veuve de Guillaume Laveine ( ?-1860), notaire et acquéreur du château Figeac en 1842.
Une partie du château Figeac va être cédée à monsieur Chauvin et prendra alors le nom de Figeac Chauvin.
Le 27 août 1872, le cru Figeac-Chauvin devient par adjudication, la propriété de Marguerite Itier (1814-?) veuve de Pierre Rebeyrolle ( ?-1849), notaire. Les vins sont alors vendus sous l’étampe Veuve Rebeyrolle, Figeac Lamarzelle.
Le 16 novembre 1873, la veuve Rebeyrolle se porte acquéreur d'une parcelle supplémentaire de 2 hectares 56 ares 80 centiares située au lieu-dit Lamarzelle et détachée du château Figeac. Cela porte la superficie de son domaine à environ 14 hectares avec un vignoble de 10 hectares pour une production de 30 tonneaux selon Féret dans Bordeaux et ses vins, édition de 1874. Le domaine prend alors le nom de Figeac Rebeyrolle ou château Rebeyrolle.
En 1893, le cru est nommé château Figeac-Lamarzelle dans Bordeaux et ses vins. Il est la propriété de Marie-Berthe Rebeyrolle (1842-1910), nommée couramment veuve Rebeyrolle car veuve en premières noces de M. Arnaud Cruchon (1828-1881) et en deuxièmes noces de M. Troupinon de La Roche-Dumas (1837-1894). L’étampe commerciale du domaine est Veuve Arnaud Cruchon, Figeac Lamarzelle.
Le 18 décembre 1896, mademoiselle Marie Godeau ( ?-1925) achète à Marie-Berthe Rebeyrolle le château Figeac-Lamarzelle et le domaine prend le nom de Cru Figeac-la-Marzelle ou de domaine de Lamarzelle-Figeac puis de Château Figeac-Lamarzelle, 1er cru.
En 1903, René Casimir Octave Bouchart (1850-1924), propriétaire d'une malterie à Saint-Amand les Eaux (Brasserie Bouchart) époux de Louise Joséphine Ernestine Wibault (1856-1942) et amant de mademoiselle Godeau, est le propriétaire du Clos Lamarzelle Grand Barrail, jouxtant le vignoble de Lamarzelle-Figeac. Il réuni les deux vignobles, fait raser la chartreuse du Grand Barrail du 18ème siècle pour la remplacer par le château actuel en pierres calcaires de style 17ème siècle entouré d'un parc de trois hectares. L'anecdote veut qu'il fit construire sur les mêmes plans de l’architecte Louis Marie Cordonnier (1854-1940) une autre demeure, réplique de celle-ci en briques, pour sa femme à Saint-Amand les Eaux. Il entreprend également un programme de drainage et de replantation de l’ensemble du vignoble.
En 1906, le Clos Lamarzelle, propriété de Joseph Bertrand en 1898 puis de Pierre Joseph Bertrand (1864-?), négociant en vins est racheté par René Bouchart.
Le 14 septembre 1906, Marie Godeau dépose l’étampe Château Figeac-Lamarzelle au greffe du tribunal de commerce de Libourne.
A compter du 18 avril 1907, devant le tribunal civil de Libourne, un procès oppose la demoiselle Godeau à André Villepigue propriétaire du château Figeac sur l'utilisation de la mention château Figeac-Lamarzelle. Ce procès se terminera en 1910 avec une décision de la cour de cassation obligeant la demoiselle Godeau à commercialiser ses vins sous la mention Château Lamarzelle-Figeac, Demoiselle Godeau.
Le 15 septembre 1913, René Bouchart épouse la demoiselle Godeau et en 1922, il est cité comme le propriétaire du domaine dans Bordeaux et ses vins de Féret. Jean Roussely y est également cité comme propriétaire du Cru Lamarzelle-Figeac.
En 1920, le château de La Marzelle est également la propriété d’Émile Nérini (1882-1967), compositeur et pianiste et époux de la fille de René Bouchart, Germaine. Il s'agit d'autres parcelles de vignes situées au lieu-dit Lamarzelle.
Le 5 mai 1924, la cour de cassation valide la décision de la cour de Bordeau xdu 27 mars 1923, ce qui oblige René Bouchard et Émile Nérini à introduire la mention Grand Barrail entre Château et Lamarzelle pour la commercialisation de leurs vins. La famille Gorphe, propriétaire du château La Marzelle bénéficiant de son antériorité pour commercialiser ses vins sous le nom de Château Lamarzelle.
Après le décès le 24 novembre 1924 de René Bouchart, Émile Nérini selon l'annuaire des châteaux et des départements de 1926 et confirmé par l'édition de Bordeaux et ses vins de 1929, est le seul propriétaire du château Grand Barrail Lamarzelle Figeac. Le vignoble possède alors une superficie de 20 hectares.
Émile Nérini reste à la tête de château Grand Barrail Lamarzelle Figeac au moins jusqu'en 1935 toujours selon l'annuaire des châteaux et des départements.
En 1941 et 1942, selon l'annuaire des marques et appellations d'origine... de Maurice Ponsot éditeur, on retrouve la société immobilière viticole des grands vins de France propriétaire de château Grand Barrail Lamarzelle Figeac. C'est sous la direction de cette entreprise que l'on retrouve cité pour la première fois la devise du domaine : « Qui me goûte m'aime et ne veut que moi ».
En 1943, toujours selon le même annuaire, c’est Maurice Alloo, agent de change belge qui est propriétaire du domaine. La superficie du vignoble étant de 20 hectares.
Le 16 juin 1955, le domaine est retenu lors du premier classement de Saint-Émilion dans la catégorie Grand cru Classé. Rang qu'il conserva jusqu'au classement du 23 mai 1986. Non retenu depuis. La même année, le château serait vendu à Georges Clément ( ?-1958).
En 1956, le domaine Grand-Barrail-Lamarzelle-Figeac est vendu à Edmond Carrère, originaire de Monbazillac, dont la famille via l'association Carrère est propriétaire du château La Marzelle et ultérieurement du Château Cambon la Pelouse.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
Dans les années 1980, l’œnologue conseil est Michel Rolland.
En 1986, la superficie du vignoble est de 23 hectares.
En 1993, avec le concours d'investisseurs allemands qui vont financer la rénovation des bâtiments, Friedrich Gross rachète le domaine et le château. Il crée l'hôtel Grand Barrail, 4 étoiles, avec 41 chambres et 5 suites réparties dans quatre bâtiments : le Château, la Maison du Bien-Être, la Maison du Vignoble et la Résidence.
En 1997, le vignoble est racheté par la famille Parent qui font construire un chai d'élevage circulaire d'une capacité de 400 tonneaux inauguré avec le millésime 2000. La direction du domaine est alors confiée à Philippe Genevey, actuel gérant du château Lamarzelle.
Au début de l'année 2005, la société Vins et Vignobles Dourthe déjà fermier en appellation Haut-Médoc du château Belgrave et à Saint-Estèphe du château Le Boscq et propriétaire du château Reysson, reprend en fermage le domaine et son vignoble de 15 hectares.
Dès la reprise un programme de replantation du vignoble débute, la superficie du vignoble est alors de 13,5 hectares.
En 2006, le cuvier est rénové et agrandi avec l'apport de cuves inox et de foudres de bois thermos-régulés (80 hl, 115 hl, 140 hl et 280 hl) permettant d'effectuer une vinification parcellaire.
La direction du domaine est assurée par Frédéric Bonnaffous et le responsable d'exploitation est Romuald Hebrard.
Le 6 septembre 2012, le domaine n'est pas retenu lors de la proposition de classement des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru par l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO).
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6000 pieds/ha.
Élevage en fût de chêne de 16 à 18 mois.
Le second vin du domaine porte le nom de : Lamarzelle-Figeac.