Présentation :
Ce climat Grand cru est situé au sud de la commune de Gevrey-Chambertin, il et entouré au nord du climat Grand cru Mazis-Chambertin, à l'est par les climats Chapelle-Chambertin et Griotte-Chambertin et enfin au sud par le climat Grand cru Chambertin dont il est séparé par un chemin.
Le vignoble est installé sur un sol d'argiles et de marnes sur socle calcaire avec une exposition vers l'est et une altitude variant de 240 à 280 mètres.
Ce climat Grand cru peut prendre l'étiquette Chambertin Grand cru ou Chambertin-Clos de Bèze Grand cru.
Le nom de Clos de Bèze provient des moines cisterciens de l'abbaye de Bèze-Fontaine (devenue Saint- Pierre de Bèze) qui ont défriché le terrain et planté la vigne.
Le terme de Clos est un témoin du passé des vignes car il désignait une vigne ceinte de murs.
La superficie du climat n'a pas changé depuis le 7ème siècle.
Histoire :En 630, en remerciement de l'assassinat de Brodulf, à la demande du roi Dagobert 1er (602-639), Amalgaire d'Arenberg (590-655) reçoit la terre de Fons Besua (Bèze). Celui-ci va léguer ce terrain et créer sur cette terre l'abbaye Saint-Pierre de Bèze (bénédictine à compter de 826) où son fils, Waldelene, en sera le premier abbé. Les moines vont terminer de planter la vigne sur toute la surface et créer le clos actuel.
En 1217, un important incendie va provoquer un désastre financier dans les comptes de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre de Bèze.
En 1219, le Chapitre de la cathédrale Saint-Mammès de Langres rachète aux religieux de l’abbaye de Bèze, pour la somme de 600 livres, la pièce de vigne qui deviendra le Clos de Bèze afin de réunir celle-ci à celui du Chambertin, son voisin immédiat au sud.
Durant le 16ème siècle le Clos de Bèze est ceinturé d’un mur.
En 1584, les chanoines de Langres utilisent pour la première fois le mot climat pour désigner leur Clos de Bèze à Gevrey-Chambertin (une autre piece de vigne scize audict climat de Champt Berthin).
En 1627, le chapitre de Langres va louer pour une durée de 20 ans son clos à Claude Jomard, avocat au Parlement de Bourgogne. Celui-ci va replanter le vignoble et restaurer les murs du clos.
En 1651, Claude Jomard obtient la location du clos de Bèze avec un bail à cens (location perpétuelle en échange du versement chaque année d'un loyer : 6 livres et 10 queue de vins). Le vin est alors estimé à un prix de 30 livres le fût.
Le clos de Bèze reste alors dans la famille Jomard jusqu'au 18ème siècle malgré une tentative par le Chapitre de Langres de reprendre le bail à cens du Clos de Bèze en justice en 1708.
En 1750, Claude Jobert (1701-1768), écuyer secrétaire du roi en la chancellerie et négociant installé à Gevrey depuis 1731, a repris les parts de la famille Jomard et possède la totalité du Clos de Bèze et une bonne partie du Grand cru Chambertin.
Celui-ci va même changer son nom en Claude Jobert de Chambertin et se proclamer marchand de vins de la Cour Palatine.
En 1761, nouvelle tentative judiciaire du Chapitre de Langres de reprendre le bail à cens du Clos de Bèze, nouvel échec.
En 1768, Claude Jobert décède, sa veuve et ces deux fils François-André, capitaine de cavalerie et Bénigne-Alexis, gendarme de la garde royale lui succèdent à la tête d'un domaine de 20 hectares établi sur Chambolle-Musigny, Gevrey-Chambertin et Morey Saint-Denis. Le prix de vente du Clos de Bèze s'élève alors à 400 livres la queue (456 litres) contre 40 livres pour les autres vins.
La Révolution française va provoquer la saisie des biens du Chapitre de Langres et donc du Clos de Bèze comme Bien national. Celui-ci sera vendu aux enchères par fractions le 29 janvier 1791. C'est à compter de ce moment que le clos fut morcelé entre différents propriétaires locaux. Avec le temps, les murs du clos vont disparaître.
Le 4 février 1931, la première chambre civile du tribunal de Dijon décide que : seuls ont droit à l'appellation Chambertin tout court les climats cadastrés Chambertin et clos de Bèze, à la condition que le vin récolté provienne de pinots bourguignons dits noiriens (Pinot noir) et que les vins du Clos de Bèze pourront être désignés indifféremment sous le nom de Clos de Bèze, Chambertin ou bien Clos de Bèze-Chambertin, mais non Chambertin-Clos de Bèze.
Le 18 juillet 1932, le tribunal d’instance de Dijon autorise la dénomination Chambertin-Clos de Bèze.
Le 31 juillet 1937, le décret d’appellation d’origine contrôlée est accordé (publié au Journal Officiel le 11 août 1937). Le cépage autorisé est le Pinot noir et ses variétés (beurot, liébault et Renevey pendant 15 ans) mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % de cépages blancs (Chardonnay, Pinot blanc et Pinot gris) dans l’encépagement. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 212 g/L, le degré alcoolique minimal des vins fixé à 12,5 °, le rendement maximal autorisé est de 30 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 28 juillet 1938, l’appellation d’origine simple est supprimée par décret.
Le 14 octobre 1943, un décret modifie les conditions de production de l’appellation, les vins doivent avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 207 g/L et un degré alcoolique minimum de 11,5 °.
Il y a actuellement 18 producteurs pour ce Grand cru.
Les vins :Le Chambertin-Clos de Bèze peut être commercialisé sous l’appellation Chambertin, l’inverse n’est pas possible.
Chambertin-Clos de Bèze :
Vin puissant à la robe foncée développant des arômes de fleurs (rose, violette), de fruits rouges (framboise, groseille), de fruits noirs (cassis) évoluant vers des notes d'épices (réséda, réglisse) et de sous-bois en finale.
Température de service : 13-16 °C (55-61 °F).
Garde potentielle : 10 à 25 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 9000 pieds/ha.L'irrigation est interdite.Cépage principal : Pinot noir.
Cépages accessoires (15 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc, Pinot gris.Rendement visé : 42 hL/ha.Rendement butoir : 49 hL/ha.Richesse minimale des moûts : 198 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Enrichissement : Autorisé.Les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d'un taux de concentration de 10 %.Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 14,5 %.Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 2 g/L maximum.Élevage au minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.