Présentation :
Domaine de 16 hectares situé sur le haut-plateau de Bommes et faisant face au château d'Yquem (distant d'environ 1 kilomètre).
Le vignoble de 12,5 hectares (95 % Sémillon, 5 % Sauvignon) est disposé sur la pente d'un coteau variant de 50 à près de 80 mètres d'altitude.
Le vignoble se réparti en trois parcelles, la première (8 hectares) borde le vignoble de château Rayne-Vigneau et s'étire jusqu'au château Lafaurie-Peyraguey (séparé par une simple route), la deuxième parcelle (4 hectares) est située sur le versant contiguë au vignoble de château d'Yquem. Le reste du vignoble est composé de deux parcelles (0,5 hectare) à proximité du château La Tour blanche.
Le sol du vignoble est constitué de graves et de sable sur socle d'argile.
Le nom du domaine est issu de sa situation géographique puisqu'il se situe au-dessus de château Lafaurie-Peyraguey. Peyraguey signifiant colline ou promontoire.
Histoire :
L'origine de ce domaine se confond avec celle du château Lafaurie-Peyraguey jusqu'en 1879.
Le premier propriétaire du lieu connu est le sieur Raymond Peyraguey, bourgeois qui cultive déjà la vigne et produit des vins sucrés, si ce n'est liquoreux. Il fera édifier autour du donjon fortifié de Peyraguey un corps de logis.
Le 17 juillet 1742, Nicolas-Pierre de Pichard (1734-1794), président à mortier du Parlement de Bordeaux et propriétaire du château Lafite, rachète le domaine.
Le nom du domaine est modifié en Pichard-Peyraguey comme il est d'usage à l'époque.
Le 30 juin 1794, Nicolas-Pierre de Pichard, baron de Le Barp, de Saucats et seigneur de Belin et de Salles est décapité et ses différentes propriétés sont saisies comme Bien national.
Le vignoble possède alors une superficie de près de 30 hectares. Un vigneron du nom de Vignon est alors désigné fermier jusqu'à la vente du domaine aux enchères.
Le 22 juin 1796, le domaine est acheté aux enchères par messieurs Lafaurie (?-1836) et Mauros pour la somme de 79496 francs. Rapidement les parts de Monsieur Mauros sont rachetées par Lafaurie, également propriétaire du château d'Arche. Le nom du domaine devient alors Pichard-Lafaurie.
C'est à cette époque que le roi d'Espagne Alphonse XII acheta une barrique de Peyraguey 1858 (sous le nom de Pichard Lafaurie) au prix de 6000 francs or (soit plus de 10 fois le prix moyen de l'époque).
Le 17 janvier 1836, Pierre Lafaurie décède et ses enfants se partagent les diverses propriétés.
En 1855, le domaine est désigné Premier cru des vins blancs de la Gironde sous le nom de Peyraguey appartenant à Lafaurie Aîné.
En 1864, la veuve de Lafaurie aîné épouse Jean Baptise (dit Jehan) Saint-Rieul Dupouy (1813-1874), écrivain et journaliste, et celui-ci va prendre la direction du domaine.
En 1865, ils revendent la propriété à Charles-Marie Tanneguy, (1803-1867) comte Duchâtel, plusieurs fois ministre sous Louis-Philippe I et propriétaire depuis 1842 de château Lagrange.
Le domaine possède alors un vignoble d'une superficie de 27 hectares. Sous sa direction, le domaine va être rénové tant du point de vue des vins avec d'importants travaux pour équiper les chais des dernières technologies de l'époque que du point de vue architectural avec une rénovation du château dans un style hispano-byzantin pour le moins insolite à l'époque.
Après le décès en 1867 du comte Duchâtel, sa veuve Églé Rosalie Paulée (1817-1878), comtesse Duchâtel, reprend la direction de la propriété en même temps que celle de château Lagrange. La superficie du vignoble est portée de nouveau à 30 hectares. Le régisseur du domaine est Monsieur Lassauvaju-Magey, futur propriétaire du vignoble de château Barrail-Peyraguey.
En 1878, après le décès de la comtesse Duchâtel, l'unique héritière du domaine est Marguerite Tanneguy Duchâtel, épouse du Duc de la Trémoille (1838-1911). Celle-ci décide de vendre le domaine. Pour une raison non expliquée, la propriété est scindée en deux (ou en trois) : château Lafaurie-Peyraguey, Clos Haut-Peyraguey (8 hectares) et peut-être château Barrail-Peyraguey (environ 6 hectares attribué à Monsieur Lassauvajue), il n'y a pas trace de ce château avant 1879.
Le 26 juin 1879, Messieurs Farinel et Grédy, négociants bordelais, achètent aux enchères le château Lafaurie-Peyraguey. Le 6 décembre 1879, un pharmacien du nom de Ernest Grillon, propriétaire du château Veyres à Preignac, achète le solde de la propriété et baptise le nouveau domaine château Clos Haut-Peyraguey.
Celui-ci va faire construire un chai.
Après le décès d'Ernest Grillon au début du 20ème siècle, sa veuve prend la direction du domaine.
En 1914, Eugène Garbay, propriétaire de château Haut-Bommes, vignoble voisin du Clos Haut-Peyraguey, en association avec Fernand Ginestet rachète le domaine.
En 1921, Eugène Garbay cède ses parts du Clos Haut-Peyraguey et du château Haut-Bommes à ses petits enfants Bernard (1894-1976) et Pierre Pauly.
En 1937, Fernand Ginestet cède ses parts à la société familiale des héritiers Garbay : Société du clos Haut-Peyraguey.
En 1969, Jacques Pauly et son épouse Jacqueline reprennent le domaine.
En 1986, la superficie du vignoble est de 21 hectares (y compris les vignobles de château Haut-Bommes, Sauternes, et domaine de Menaut-Larrouquey en appellation Graves).
Durant la deuxième guerre mondiale, la famille Garbay et les frères Pauly sont propriétaires du domaine.
Fin 2002, Martine Langlais-Pauly, fille de Jacques Pauly, succède à son père à la direction du domaine.
Le 22 octobre 2012, Bernard Magrez, déjà propriétaire entre autres de : château Fombrauge, château Pape Clément et château La Tour Carnet annonce qu'il rachète la propriété après avoir raté le rachat du château Romer, Second Cru de Sauternes 1855.
Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée.
L’oenologue conseil est Michel Rolland et le directeur du domaine Anthony Defives.
Les vins :
Blanc liquoreux :
Densité moyenne de plantation : 6600 pieds à l'hectare.
Production moyenne annuelle du domaine : 210 hl/an.
Pas de second vin.
D'autres vins sont vinifiés au domaine :
Blanc liquoreux :
Château Haut-Bommes (AOC Sauternes).
Blanc :
Domaine de l'Aubépin, Bordeaux sec produit uniquement dans quelques millésimes.