Présentation :
Domaine de 20 hectares situé à une cinquantaine de mètres de l'église de Saint-Émilion au nord du vignoble de château Canon, à proximité du château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarosse et du château Le Châtelet au nord-ouest du village.
Le vignoble de 18,5 hectares (85 % Merlot, 10 % Cabernet-sauvignon, 5 % Cabernet franc) est disposé sur le plateau argilo-calcaire de Saint-Émilion et entoure la maison bourgeoise désignée comme château pour la parcelle principale de 15 hectares située au bord de la commune de Saint-Émilion. 5 autres hectares sont situés plus au nord entre le Château Cadet-Piola † et le château Fonroque sont utilisés pour la production du second vin et sont disposés sur un sol de sable et d'argile sur socle calcaire en légère pente.
Particularité, le vignoble est entouré d'un véritable mur en pierre situé sur l'emplacement d'un ancien camp romain (Fourtet) et d'un camp fortifié chargé de protéger Saint-Émilion.
Autre particularité, le domaine possède 12 hectares de carrières souterraines.
Le domaine s'appelait précédemment Château Fourtet ou Château Clos Fourtet. Il a changé son nom après son acquisition par Lucien Lurton en 1949.
Le domaine tire son nom de Camp Fourtet (camp du petit fort), nom donné à la place fortifiée défendant l'ouest de Saint-Émilion.
A noter que l'étiquette n'a jamais été modifiée (excepté le nom du propriétaire).
Histoire :
Au Moyen-Age, il existait à l'emplacement du château de ce domaine un camp fortifié chargé de la défense de Saint-Émilion. Il est possible, voir probable que quelques rangs de vigne furent développé à proximité de ce camp fortifié.
Le plus ancien possesseur des terres du Clos Fourtet connu est Jean Rulleau, seigneur de Canfortet (camp Fourtet), conseiller et procureur du Roi à Saint-Emilion en 1702.
Jean Rulleau a au moins trois enfants, Léon, Pierre, chanoine au chapître de Saint-Emilion et Catherine (1690-?) qui va épouser le 10 juin 1709 Vital de Carles (1683-?), seigneur de Figeac.
En 1767, Elie Rulleau, fils de Léon, bourgeois de Libourne et jurat de Saint-Emilion, reçoit de son oncle Pierre deux bourdieux et des possessions de son père. Il se retrouve co-propriétaire du champ Fourtet avec Elie de Carles (1720-1791), écuyer et seigneur de Figeac, fils de Catherine Roulleau.
Le 25 février 1778, Elie Rulleau épouse Marie Berthomieu de Mauvezin (1751-?).
A partir de 1784, Élie Rulleau fait construire un château doté de chais ce qui indique par extension qu'un vignoble existait déjà à cette époque.
En 1789, Elie de Carles (1720-1791) cède sa part du champ Fourtet en viager à Elie Rulleau en échange d’un tonneau de vin annuel.
Entre 1838 et 1841, selon Lecoutre de Beauvais le domaine de Campfourtet appartient toujours à la famille Rulleau.
En 1867, le domaine est la propriété de Jean François Émile Leperche (1805-1901) qui avait épousé Marguerite Claudine Rulleau (?-1878), sans doute une des petites filles d’Élie Rulleau. Le domaine change son nom et devient le château Clos Fourtet avec une production de 270 hectolitres et fait parti des 34 domaines recevant une médaille d’or à l’exposition universelle de 1867.
En 1896, Pierre-Ferdinand Leperche (?-1900) hérite de son père le domaine qui possède alors un vignoble de 18 hectares.
En juillet 1900, Raymond Martin Cahuzac (?-1910), président de la Société horticole et viticole de la Gironde, achète sur licitation (enchères) le Clos Fourtet suite au décès de Pierre-Ferdinand Leperche.
Après le décès en mai 1910 de Raymond Martin-Cahuzac, la conduite du domaine est confiée à Raymond de Seguin (1858-1925).
En 1919, les établissements Latrille & Ginestet dirigés par Fernand Ginestet rachète le domaine. La même année, il reprend le château Petit-Village à Pomerol.
Fernand Ginestet reste propriétaire du domaine durant la seconde guerre mondiale.
En 1949, François Lurton échange la participation de 40 % de la société civile de château Margaux qu'il a hérité de son beau-père Lucien Récapet (1858-1943) contre le Clos Fourtet sans son stock de bouteilles, contrôlé à l'époque par Pierre Ginestet.
En 1955, le domaine intègre le premier classement des crus de Saint-Émilion dans la catégorie premier grand cru classé B.
En 1969, François Lurton est le propriétaire du Clos Fourtet.
En 1971, le domaine est repris en indivision par les 4 enfants (André, François, Simone et Dominique) de François Lurton ( ?-1971).
Le 27 décembre 1972, un groupement foncier Agricole (GFA) du château Clos Fourtet est créé (30 % Lucien Lurton, 25 % André Lurton, 25 % Simone Lurton et 20 % Dominique Lurton).
En 1973, André et Lucien Lurton succède à leur père François. La même année débute un programme de replantation du vignoble.
En 1980, Pierre Lurton, fils de Dominique prend la direction du domaine.
En 1989, rénovation du chai.
A partir de 1991, Tony Ballu remplace Pierre Lurton parti à château Cheval Blanc à la tête du domaine et Daniel Alard devient le maître de chai du domaine. La même année, l’enherbement du vignoble débute.
A partir de 1995, les fermentations malolactiques sont pratiquées en barriques.
En 1997, les chais sont climatisés.
LA même année en septembre, Simone Noël-Lurton cède ses parts à André Lurton pour la somme de 30 millions de francs.
En janvier 2001, Philippe Cuvelier, actionnaire des papeteries Guilbert, rachète le domaine à André, Dominique et Lucien Lurton pour une somme d'environ 45,7 millions d'euros, soit environ 2 millions d'euros l'hectare.
Après l'arrivée de Philippe Cuvelier, Stéphane Derenoncourt devient l’œnologue conseil du domaine. A l'époque, Jean-Claude Berrouet, directeur de Pétrus participe également en tant que consultant.
Depuis, le responsable du domaine est Mathieu Cuvelier et Tony Ballu le directeur technique de la propriété (propriétaire du château Pierre de Lune).
En 2008, Philippe Cuvelier rachète le château Poujeaux à Moulis.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Premier Grand Cru Classé B.
Le 13 mars 2013, le Clos Fourtet annonce le rachat de l'ensemble des domaines de la famille Reiffers (Château Côte de Baleau, Château les Grandes Murailles, Clos Saint-Martin). Sophie Fourcade restant à la direction des différents domaines dans un premier temps. La signature officielle devant avoir lieu en avril 2013.
En 2014, les chais sont rénovés avec l'installation de cuves an acier inoxydable d'une contenance variant de 40 à 70 hectolitres.
Le vignoble du domaine est en cours de conversion à la biodynamie.
En 2017, Tony Ballu prend sa retraite et est remplacé par Emmanuel de Saint-Salvy auparavant au château Bellefont-Belcier.
Avec le millésime 2018, Stéphane Derenoncourt et Jean-Claude Berrouet deviennent les œnologues consultants du domaine.
En 2019, le vignoble du château Les Grandes Murailles est fondu dans celui du Clos Fourtet en prévision du classement des crus classés de Saint-Emilion de 2022.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Premiers Grands Crus Classés du 7ème classement des crus classés de Saint-Emilion.
La même année, le vignoble du château Les Grandes murailles est intégré au vignoble du Clos Fourtet.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 5500 à 9200 pieds à l'hectare selon les parcelles.
Vendanges manuelles.
Rendement moyen : 35 hl/ha.
Rouge :
Élevage de 18 mois en fût de chêne (80 % neuf).
Production moyenne : 410 hL/ha.
Le second vin du domaine porte le nom de : La Closerie de Fourtet.
Existe sous ce nom depuis le millésime 1998.
A compter de 1999 et jusqu'en 2005 le second vin portait le nom de La Closerie de Fourtet ou de Martialis de Fourtet. Depuis 2006, il n'y a plus que La Closerie de Fourtet comme second vin.
Production moyenne : 190 hL/ha.