Château Coutet

Présentation :
Domaine de 16 hectares située au nord-ouest à environ 800 mètres de Saint-Émilion, au sommet d'un coteau dominant la vallée de la Dordogne, à proximité de château Beau-Séjour-Bécot, château Bellevue, château Franc-Mayne et du château Grand-Mayne et proche du vignoble du château Angélus.
Le vignoble de 13 hectares (60 % Merlot, 30 % Cabernet franc, 5 % Cabernet-sauvignon, 5 % Malbec) est disposé sur un sol argilo-calcaire avec des traces de fer. Il se réparti en une vingtaine de parcelles située en partie sur le plateau calcaire de Saint-Martin de Mazerat (1/3), une autre sur la côte de Franc (1/3) et le reste en pied de côte. Le tout avec une exposition vers l'ouest et le sud-ouest.
Le domaine tire son nom du nom de famille de son créateur : Coutet.

Histoire :
L'histoire de ce domaine débute dès le 15ème siècle avec les parcelles de Curcurot, Frans et Peycocut (le futur château Beauséjour qui deviendra plus tard château Beau-Séjour-Bécot et château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarosse) citées dans des écrits de la Jurade de Saint-Émilion.
Au 16ème siècle, des membres de la famille Coutet sont connus : Gébaude et François. Ils vivent à proximité de Saint-Martin de Mazerat et il est possible que ce soit eux qui furent les premiers possesseurs du bourdieu de Coutet.
Au 17ème siècle, le premier propriétaire connu du bourdieu de Coutet est Thomas d'Augereau (1575-1627), avocat, juge puis maire de Libourne de 1601 à 1602 puis de 1626 à 1627. Celui-ci a épousé vers 1607 Marie David (1585-1627) fille d'Aimery David, sieur de Nantillac, qui fut maire de Libourne jusqu'en 1601.
Le bourdieu de Coutet passerait ensuite à la famille Voizin, peut-être par le mariage d'un des neuf enfants connus de Thomas d'Augereau. Emery d'Augereau ( 1617-1682), écuyer, a épousé avant 1641 Catherine Voisin. Il est également possible que le bourdieu de Coutet fut ensuite simplement vendu à la famille Chevallier.
En 1691, Étienne Lavau (1668-1723), propriétaire du château Grand-Mayne, épouse Catherine Chevallier (1668-?) qui lui apporte en dot le manoir de Cravignac, il devient par la même propriétaire du bourdieu de Coutet dont la superficie n'excède pas alors 6 hectares.
C'est Jacques Lavau (1695-1768), sieur de Peyblanquet par son mariage avec Marie de Biès (?-1785) qui hérite du bourdieu de Coutet.
la famille Lavau de Cravignac va devenir avec la famille des Fontémoing l'une des deux familles les plus riches de Saint-Émilion entre 1750 et 1850.
Le bourdieu de Coutet est ensuite transmis à son neveu Jean-Baptiste Lavau (1736-?) qui a épousé le 30 août 1788 une de ses filles Marie Lavau de Cravignac. Ce couple va avoir au moins cinq enfants dont une fille, Marie-Caroline (1792-1872).
Le 8 Novembre 1808, Jean-David (1778-1859), sieur de Beaulieu et propriétaire du Château Bergat †, épouse Marie-Caroline Lavau de Cravignac. Celui-ci fut avocat, bâtonnier, juge, maire de Libourne de 1832 à 1848 ; député de 1852 à 1858... Dans la corbeille de mariage se trouve le domaine de Coutet.
Jean David fait construire le château qui est une chartreuse à mansardes par l'architecte Alexandre Poitevin (1782-1859), élève de Victor Louis.
Après le décès de Jean David, la propriété est héritée par son fils Alphonse Jean Étienne David-Beaulieu (1810-1904), avocat puis substitut à Blaye (1839) avant de devenir juge à Libourne (1844) puis à Bordeaux (1852) avant de devenir conseiller honoraire en 1880.
A la fin du 19ème siècle, Alphonse David-Beaulieu possède un domaine d'une superficie de 17 hectares et classé parmi les premiers crus de Saint-Émilion.
Après le décès d'Alphonse David-Beaulieu, c'est son fils Xavier David-Beaulieu (1854-1944) qui lui succède. Celui-ci dirigera officiellement le domaine jusqu'à la seconde guerre mondiale. En réalité, ce sont ses sœurs Madeleine, Isabelle dite Belle Henriette, Louise dite Pouce et Henriette qui vont gérer le domaine à partir de la première guerre mondiale.
André David-Beaulieu (1896-1969) succède à son père et ses tantes continuent de s'occuper du château Coutet.
Le 16 juin 1955, le château Coutet est retenu dans le premier classement de Saint-Émilion comme Grand Cru Classé. Il perdra ce rang à compter du classement de 1986.
Au début des années 1970, Jean David-Beaulieu prend la tête du domaine.
Le 23 mai 1986, le domaine n'est pas retenu dans le nouveau classement des Grands Crus Classés de Saint-Émilion.
En 1992 Alain David-Beaulieu prend la direction du domaine et son frère Xavier le rejoint en 2004. Actuellement, il sont toujours les responsables du domaine.
Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée, le domaine n'a jamais utilisé d'herbicides ou de pesticides et comporte, fait rare pour Saint-Émilion, dans son encépagement du Malbec (5%).
En novembre 2009, des haies sont plantées et depuis entretenues pour développer et conserver les insectes prédateurs et insectes auxiliaires de la vigne.
Pour l'anecdote, le domaine possède la plus vieille bouteille de Saint-Émilion, elle date de 1750.
Le 6 septembre 2012, le domaine n'est pas retenu lors de la proposition de classement des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru par l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO).

Les vins :
Le second vin du domaine porte le nom de : Les demoiselles de Coutet.
Densité moyenne de plantation : 5400 pieds/ha.
Élevage de 12 à 18 mois en fût de chêne (33 % neuf).
Rendement moyen : 38 hl/ha.
Production moyenne : 375 hl/an.

Conditions de production du décret d'appellation:

Densité minimale de plantation : 5500 pieds/ha.

Irrigation possible sous condition.

Rendement de base : 46 hl/ha.

Les vins ne peuvent être issus du seul cépage Petit verdot. La proportion du cépage Petit verdot ne peut excéder 10 % de l'assemblage final.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.

La concentration partielle des moûts de raisins est autorisée pour les vins rouges. La mise en œuvre s'effectue sur les moûts et ne peut pas dépasser 15 % du volume maximum du moût de départ (10 % auparavant).

Titre alcoométrique volumique total maximal autorisé : 13,5 %.

Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 3 g/L.

Tous les vins revendiquant l'appellation doivent faire l'objet d'une dégustation avant et après le conditionnement ainsi qu'un an après la mise en bouteille.

Élevage obligatoire au minimum jusqu'au 1er février (30 avril auparavant) de la deuxième année qui suit celle de la récolte.

Embouteillage obligatoire après le 31 janvier chez le vinificateur ou au sein de l'unité collective de vinification dont les adhérents récoltent les raisins.

Commercialisation possible à compter du 15 mai.