Couvent des Jacobins

Présentation :
Ce domaine de 11 hectares se trouve à l'entrée de Saint-Émilion aux remparts est de la commune. Il se situe à proximité du Château Bergat †, du château Guadet, du château Villemaurine et du Clos Fourtet.
Le vignoble de 10,7 hectares (75 % Merlot, 25 % Cabernet franc) est installé sur le bas de la côte avec un sol d'argile mêlé de sable avec crasses de fer sur socle argilo-calcaire. Il se compose de quatre parcelles.
Passé de 8 à 11 hectares lors des différents classements.
Le domaine tire son nom de son appartenance antérieure au couvent des Jacobins installé au 13ème siècle à Saint-Émilion. Jacobin est le nom donné autrefois à l'ordre des dominicains.

Histoire :
L'histoire de ce domaine remonte au 13ème siècle avec la présence dès cette époque d'un monastère dominicain situé à l'extérieur de Saint-Émilion.
En 1337, puis en 1341, le monastère des frères dominicains (ou jacobins) fut dévasté par les troupes françaises menées par Raoul Ier (1290-1344), comte d'Eu et de Guînes, seigneur de Jarnac et connétable de France.
Le 10 novembre 1378, Jehan, seigneur de Neuville et lieutenant-général pour le roi d'Angleterre Richard II (1367-1400) en Guyenne donne un terrain aux jacobins situé à l'intérieur des remparts de Saint-Émilion.
En 1389, Jean de Gand (1340-1399), duc de Lancastre, lieutenant-général de Guyenne et fils d'Edouard III(1312-1377) roi d'Angleterre confirme cette donation et en 1393, le pape Boniface IX (1355-1404) autorise l'implantation d'un monastère sur ce terrain.
En 1402, les moines jacobins prennent officiellement possession de leur monastère.
Les frères prêcheurs vont conserver le couvent des Jacobins jusqu’à la Révolution française. Dans le cadre de leurs activités, les moines vont développer la culture de la vigne sur des terrasses aux abords des remparts de la ville.
A la Révolution française, le couvent des Jacobins, d'une superficie de 2 hectares 60 environ pour la partie située dans Saint-Émilion est saisi comme Bien national et morcelé afin d'être vendu aux enchères en 1791.
Le couvent est vendu et le vignoble morcelé également.
On retrouve le vignoble sous le nom de Les Menuts cité dans Le Producteur de Lecoutre de Beauvais entre 1838 et 1841 avec comme propriétaire Pierre Berthomieu de Meynot (1754-1843). Cette partie des Menuts deviendra ultérieurement le château Le Prieuré. Le reste des Menuts appartient à divers propriétaires.
En 1868, il n'y a plus que deux propriétaires des Menuts, le marquis de Grailly et Ferdinand Berthomieu de Meynot (1801-1882).
A cette époque, l'ancienne église des Jacobins servira jusqu'en 1913 d'atelier à la fonderie de cloches propriété d'Émile Vauthier (1849-1907), propriétaire du Clos des Jacobins. Elle sera ensuite rénovée par le syndicat viticole de l'appellation et devenir la Salle des Dominicains.
Entre 1874 et au moins jusqu'en 1881, ils sont rejoints par Lordon-Morel selon les Bordeaux et ses vins de Féret et « divers petits propriétaires ».
En 1886, Aux Menuts sont recensés le marquis de Grailly, Lordon-Morel et les divers propriétaires de 1874 sont cités. Entre-temps, Gabriel Berthomieu de Meynot (1847-?) a succédé à son père et a rebaptisé la partie du cru des Menuts qu'il possède Cru des Cordeliers (devenu après 1897, le château Le Prieuré).
Avant 1893, Archambaud de Grailly (1852-1929) renomme son cru château La Clotte.
En 1898, monsieur Lordon-Morel est le seul propriétaire du cru Aux Menuts. On peut supposer que c'est ce cru qui sera rebaptisé Les Menuts-Jacobins.
En 1902, Jean Jean achète le cru Les Menuts-Jacobins.
En 1929, le domaine appartient à mademoiselle Jean et s'appelle toujours Menuts-Jacobins.
En 1949, le domaine appartient à monsieur Joinaud qui a sans doute épousé mademoiselle Jean entre 1929 et la seconde guerre mondiale et le domaine a changé de nom pour prendre son nom actuel de Couvent des Jacobins.
Le 16 juin 1955 le Couvent des Jacobins est retenu dans le premier classement de Saint-Émilion dans la catégorie Grand Cru Classé. Rang qu'il conserve jusqu'à maintenant.
En 1969, il existe deux Couvent des Jacobins, l'un propriété de Pierre Sémelin, le second de la famille Joinaud-Borde. Peut-être une division du domaine suite au décès de Joinaud. Cette situation dure au moins jusqu'en 1986.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1986, la superficie du domaine possédé par la famille Joinaud-Borde est de 9,30 hectares.
En 1991, il n'y a plus que le Couvent des Jacobins appartenant à la famille Joinaud-Borde.
En 2004, le Couvent des Jacobins est la propriété de messieurs Joinaud-Borde et le responsable est Alain Borde (1929-?).
En 2007, le couvent des Jacobins est la propriété de Rose Noëlle Borde.
Le responsable technique du domaine est Denis Pomarède.
L’œnologue conseil est Denis Dubourdieu.
Les vinifications sont parcellaires, le cuvier est équipé de cuves en béton et de cuves inox thermos-régulées et les vins sont entreposés dans des caves creusées dans la roche au Moyen-âge sous les bâtiments du domaine.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.

Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6600 à 7000 pieds/ha selon les parcelles.
Élevage de 12 à 15 mois en fût de chêne (40 % à 60 % neuf.
Production moyenne : 300 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Le Menut des Jacobins.
Il portait auparavant le nom de Château Beau-Mayne.
Existe depuis le millésime 1979.