Présentation :
Propriété de 100 hectares située au sud-ouest de la commune de Saint-Laurent-Médoc, au sud du vignoble du château Belgrave et à l'est du château la Tour Carnet.
Le vignoble de 75 hectares (60 % Cabernet-sauvignon, 40 % Merlot) est disposé sur des sols pentus de graves profondes sur socle argilo-calcaire. Il se compose de deux parcelles exposées vers l'est et le sud. La première parcelle (60 hectares) autour du château est encadrée par les vignobles de château Belgrave au nord, de château Lagrange à l'est et de château La Tour Carnet à l'ouest. La seconde parcelle (15 hectares) se trouve à proximité du bourg de Saint-Laurent-Médoc à côté du château Barateau et d'une parcelle appartenant au château Branaire-Ducru, sur un sol de graves avec poches d'argile.
C'est l'un des 6 crus du classement de 1855 (château Belgrave, château Cantemerle, château Haut-Brion, château La Lagune et château La Tour Carnet) à ne pas appartenir à une appellation communale.
Histoire :
On ne sait pas quand la vigne fit son apparition sur ce terroir, peut-être lors de la « fureur de planter » (1710-1730) ou plus sûrement dans la seconde moitié du 18ème siècle. La chartreuse étant bâtie durant le 18ème siècle.
Clément Popp (1734-1789), négociant bordelais, lieutenant de louveterie et sieur de Suau (non prouvé), fut peut-être un des premiers propriétaires.
En 1776, le courtier Labadie dans sa nomenclature des domaines de la Guyenne à l'intention de l'intendant général Dupré de Saint-Maur classe la propriété Popp ou Poyp au second rang de la commune avec un prix de vente de 330 à 350 livres le tonneau. Le premier de la commune étant Lutkins Carnet (château la Tour Carnet).
Selon le site du domaine, la propriété serait achetée aux enchères comme Bien national en 1799 par Joseph Popp (1760-1812), négociant.
Après le décès de Joseph Popp, c’est son fils Charles Popp (1798-1853) qui serait à la tête du domaine.
Vers 1845, deux propriétaire se partagent Camensac : Camensac-Popp (production de 40 à 50 tonneaux) et Camensac-Devèz, propriété de Bruno Devèz (50 à 60 tonneaux.
En 1855, la propriété sous la direction de Bruno Popp (1831-1887 ?) est classée dans la catégorie cinquième cru classé du Médoc.
Le château que l'on connaît est construit dans la seconde moitié du 19ème siècle, sans doute en même temps que le nouveau chai.
En 1867, le vignoble a une superficie de 20 hectares. A cette époque est créé un des premiers cuviers à la « Médocaine » : pressoir mobile au 1er étage avec les cuves dessous, en même temps que château Lanessan et château Potensac.
En 1887, le château est racheté par Alphonse de Tournadre (1813-1892), lieutenant de vaisseau et époux de Antonia Garrigou de La Lande (1826-1900).
La propriété passe ensuite à Maurice de Tournadre (1857-1906) puis à Yves de Tournadre (1896-1936?).
En 1906, le château Camensc est vendu au Comte de Lahens ((1861-1937), alors propriétaire du château Larose-Perganson et du château Larose-Trintaudon.
En 1911, la propriété est cédée à la société H. Cuvelier & Fils, propriétaire de château Le Crock à Saint-Estèphe depuis 1903.
Le vignoble possède alors une superficie de 25 hectares environ et une partie du vignoble produit du vin blanc sous l'appellation « Haut-Camensac ».
En 1964, Elysée, Emile et Enrique Forner, propriétaires de Bodegas Marqués de Cáceres dans la Rioja et du château Larose-Trintaudon, rachètent le domaine. La superficie du vignoble est alors de 15 hectares et l'encépagement de 60 % Cabernet-sauvignon, 20 % Cabernet franc, 20 % Merlot avec un rendement moyen compris entre 30 et 35 hl/ha.
De 1964 à 1980, le professeur Emile Peynaud intervient comme œnologue conseil du domaine.
En 1970, il ne reste plus que 12 hectares de vignoble dont 2 hectares de cépages hybrides. Un vaste programme de replantation de la totalité du vignoble et de rénovation des cuviers est lancé et des fûts neufs sont employés pour chaque nouvelle récolte.
En 1986, le vignoble possède une superficie de 65 hectares.
En 1994, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
En 2005, le domaine est racheté par la famille Merlaut, propriétaire du château Gruaud-Larose depuis 1997, qui possédait déjà une participation de 25 % dans le domaine.
Depuis 2005, Céline Villars-Foubet (nièce de Jean Merlaut) et Jean-Pierre Foubet gèrent cette propriété pour le compte de la famille Merlaut avec le concours de l'équipe du château Chasse-Spleen.
Avec le millésime 2006, l'étiquette du domaine reprend la présentation abandonnée après le millésime 1937.
Eric Boissenot est l’œnologue conseil du domaine depuis le millésime 2007, il a remplacé Michel Rolland.
Un programme de replantation du vignoble est en cours au rythme de 2 à 4 hectares par an et les chais ont été rénové en changeant les cuves en acier inoxydables par des cuves en béton.
En 2014, Claire Thomas-Chénard, œnologue, prend la direction du domaine.
En 2016, débute la conversion du vignoble à la biodynamie.
Les vins :
Le second vin du domaine porte le nom de : Closerie de Camensac.
Existe depuis le millésime 1990. Auparavant, les vins non utilisés pour le grand vin était vendus au négoce directement.
Densité moyenne de plantation : 10000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen 40 à 45 hl/ha.
Élevage en fût de chêne de 17 à 20 mois (35 à 70 % neuf).
Production moyenne annuelle : 1950 hl/an.