Savennières Roche aux Moines

Présentation :
Cette appellation se situe à 12 kilomètres à l'ouest d'Angers, entre les bourgs d'Épiré et de Savennières, sur une avancée en pointe dominant un bras de la rive droite de la Loire appelé La Guillemette, exposé au sud bordé par la Coulée de Serrant à l'est et la vallée descendant vers le Moulin du Gué et le château de Varennes.
Le hameau de la Roche-aux-Moines se compose de deux parties situées en haut et en bas du coteau.
Le vignoble est disposé sur des sols de grès et de schistes avec un peu de sable en pied de côte et une orientation du vignoble est, sud, sud-ouest.
En automne, la proximité de la Loire provoque l'apparition de brumes favorisant l'apparition du Botrytis cinerea.
La superficie cultivée actuellement est de 22 hectares pour 33 hectares théorique.

Histoire :
Au 12ème siècle, ce sont les moines de l'abbaye de Saint-Nicolas, fondée vers 1010 par Foulques Nerra à Angers, qui plantèrent et délimitèrent le vignoble de l'appellation après un don du chevalier Buhard vers 1130.
Le 2 février 1214, le futur Louis VIII de France (1187-1226), fils de Philippe Auguste (1165-1223) attaque et met en fuite (sans combattre) devant la forteresse de la Roche-aux-Moines défendu par Guillaume des Roches (1170-1222), sénéchal d'Anjou, les troupes de Jean sans Terre (1166-1216), alors roi d'Angleterre qui avait débarqué le 16 février 1214 à La Rochelle.
la Roche aux Moines et son vignoble restera la propriété des moines jusqu'à la Révolution française.
En 1592, la forteresse de la Roche-aux-Moines est rasée par Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur (1558-1602).
Après la Révolution française, le nom de Roche aux Moines ayant une connotation religieuse, il sera remplacé par la Roche-Vineuse.
Au 18ème siècle, Pierre Constant Guillory (1796-1878), d'origine suisse, propriétaire d'une maison et d'un vignoble à la Roche aux Moines va planter sur le coteau un vignoble en terrasses, reproduisant ce qui existait au bord du lac Léman en Suisse.
En 1831, le même Guillory va créer la Société Agricole et Industrielle de l'Anjou.
Guillory va faire de nombreuses expérimentations dans le vignoble : palissage des vignes sur fil de fer, soufrage de la vigne (en 1847) pour lutter contre l'oïdium... Il expérimente également de nombreux cépages tels que Gamay, Gamay malain, Groslot, Liverdun (troyen), Merlot, Muscat, Pinot gris, Pinot Noir et surtout le Cabernet franc et le Cabernet-sauvignon dont il recommande la plantation à la place du Chenin en raison d'un mûrissement 15 à 20 jours plus tôt. Pour diffuser ses idées, il fera même distribuer, entre 1857 et 1861, 60000 pieds de Cabernet dans la région.
Dès le milieu du 19ème siècle, on cherche à produire des vins moelleux ou liquoreux avec des raisins atteintes de pourriture noble.
Guillory va également y créer une école de viticulture.
En 1880, le phylloxéra et le mildiou s'attaquent au vignoble de Savennières.
En 1890, Pierre Viala (1859-1936) de l'Institut National d'Agronomie débute des expérimentations sur les porte-greffes à Savennières entre autre.
En 1893, Gordon Pirie (1825-1901), propriétaire du Château des Varennes est le premier à replanter la totalité de son vignoble avec du Chenin greffé sur Rupestris.
La conséquence de la crise phylloxérique, période d'une quarantaine d'années (1880-1920) où le vignoble souffrit du mildiou, de l'oïdium, du phylloxéra mais également d'invasion d'insectes (cochylis, eudémis, pyrale...), sera que la grande majorité du vignoble sera replanté en cépage Chenin.
Après la seconde guerre mondiale, Bernard du Closel, propriétaire du château des Vaults et maire de Savennières de 1919 à 1956, et Jacques Roussier propriétaire du Clos de Coulaine vont débuter les démarches pour obtenir l'appellation d'origine contrôlée.
Le 8 décembre 1952, l'appellation d'origine contrôlée Savennières est créée.
En septembre 1985, la Roche aux Moines devient une dénomination géographique complémentaire de l'appellation Savennières.
Le 23 novembre 2011 que la Roche aux Moines devient une appellation d'origine protégée avec un cahier des charges interdisant notamment l'utilisation de désherbants et d'insecticides.

Les vins :
Avec le passage en AOP, la densité moyenne de plantation passe de 4000 à 5000 pieds/hectare.
Les rendements à l'hectare sont abaissés.
La mention Savennières Roche aux Moines demi-sec disparaît.
Les vins rosés et rouges produits dans l'appellation peuvent prendre les dénominations suivantes : Anjou, Anjou-Villages, Cabernet d'Anjou, Rosé d'Anjou, Rosé de Loire.



Savennières Roche aux Moines sec :
Avec le passage en AOP, le rendement est abaissé à 30 hl/hectare.
Vin à la robe or pâle aux nez de fleurs blanches (acacia, jasmin, tilleul), de fruits (coing, pêche blanche, poire, raisin sec) avec une note minérale. Nécessite quelques années de garde avant d’être bu (5 ans).
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 10 à 25 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Savennières Roche aux Moines moelleux :
Production possible uniquement en fonction de la qualité du millésime.
Vin à la robe or aux arômes d'agrumes (citron, pamplemousse), de fleurs blanches (acacia, tilleul) et de fruits (amande, pêche blanche) évoluant sur des notes miellées et une certaine acidité. Nécessite une garde de quelques années avant de le consommer. Apte à la garde.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 10 à 25 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Savennières Roche aux Moines doux :
Production possible uniquement en fonction de la qualité du millésime.
Vin à la robe or aux reflets dorés avec des notes confites d'agrumes (citron, pamplemousse), de fleurs blanches (acacia, tilleul) et de fruits (amande, coing, pêche blanche, poire). Nécessite une garde de quelques années avant de le consommer. Apte à la garde.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 10 à 25 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l'hectare.

L'irrigation est interdite.

Vendanges manuelles obligatoires.
Récoltes par 2 tries successives minimum.

Savennières Roche aux Moines sec :

Encépagement : Chenin.

Richesse minimale en sucre des moûts : 204 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12,5 %.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.

Rendement visé : 30 hL/ha.

Rendement butoir : 35 hL/ha.

Enrichissement : interdit.

Élaboration : tout traitement de désalcoolisation partielle des vins est interdit.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum.

Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er juillet de l’année suivant la récolte.

Savennières Roche aux Moines moelleux :

Encépagement : Chenin.

Richesse minimale en sucre des moûts : 255 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 15,5 %.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.

Rendement visé : 25 hL/ha.

Rendement butoir : 30 hL/ha.

Enrichissement : interdit.

Élaboration : tout traitement de désalcoolisation partielle des vins est interdit.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Sucres résiduels : entre 30 et 45 g/L.

Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er juillet de l’année suivant la récolte.

Savennières Roche aux Moines doux :

Encépagement : Chenin.

Richesse minimale en sucre des moûts : 255 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 15,5 %.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.

Rendement visé : 25 hL/ha.

Rendement butoir : 30 hL/ha.

Enrichissement : interdit.

Élaboration : tout traitement de désalcoolisation partielle des vins est interdit.

L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.

Sucres résiduels : 45 g/L minimum.

Élevage : minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.

Commercialisation possible : à compter du 1er juillet de l’année suivant la récolte.